samedi 15 février 2014

Jean-François Mattei, sur l'affaire Vincent Lambert, « Le conseil d'Etat est contraint à un jugement de Salomon »









Jean-François Mattei est philosophe, spécialiste d'éthique et membre de l'Institut Universitaire de France. Il a écrit de nombreux ouvrages dans une perspective critique de la modernité, notamment Le Regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne, Paris, Flammarion, 2007.

La Belgique est devenue hier le premier pays au monde à légaliser l'euthanasie pour les mineurs. Que vous inspire cette décision?

Jean-François Mattei: Nous sommes dans une civilisation mortifère, qui sous couvert d'humanisme, voire d'humanitarisme, veut éliminer les personnes dérangeantes, faibles ou malades, qui ne correspondent pas aux critères de l'individu libéral. Derrière tout cela se cache une perspective utilitariste, notamment développée dans les travaux du philosophe australien Peter Singer, qui parle de «non-personnes» à propos des nouveaux nés, et justifie l'euthanasie et même l'infanticide de ces «surnuméraires». Jacques Monod l'avait prédit lorsqu'il reçut son prix Nobel de Biologie en 1965 «le monde moderne n'échappera pas à l'eugénisme».


L'invocation d'un « droit à mourir dans la dignité » est absurde. De quelle dignité parle-t-on ?

Est-ce à l'Etat de prendre des décisions sur des sujets aussi délicats que la fin de vie?

Les décisions ultimes sur ce qu'on appelle hypocritement «fin de vie» ne devraient relever que des médecins ou de la famille. La législation est par définition universelle, or, on a sur ces questions toujours affaire à des cas extrêmement particuliers, dépendant d'une multitude de facteurs. L'Etat est un monstre froid, une abstraction, qui ne saurait prendre en compte l'infinité de paramètres qu'exigent ces situations toujours tragiques et particulières.

D ans le cas de l'affaire Vincent Lambert, on a bien vu que la loi était insuffisante pour répondre à toutes les situations. Est-ce aux juges de décider en dernière instance sur la vie d'une personne?

Le Conseil d'Etat n'a pas vraiment le choix dans cette affaire, où il n'y a pas de bonne solution, mais que des solutions plus ou moins mauvaises. En première instance, il faut tout faire pour conserver la vie, et quand on ne le peut pas, c'est le médecin, en accord avec la famille, qui doit trancher. Dans le cas de Vincent Lambert, la famille étant déchirée et les médecins en désaccord, c'est au juge de décider en dernière instance. On a affaire à un jugement de Salomon, les juges doivent prendre une décision pour briser une situation de statuquo insupportable.

Que vous inspire l'expression «droit à mourir dans la dignité» invoquée par les défenseurs de l'euthanasie?

L'invocation d'un «droit à mourir dans la dignité» est absurde. De quelle dignité parle-t-on? Si Vincent Lambert est complétement inconscient, il ne pourra mourir «dans la dignité». Il mourra, un point c'est tout. Même l'expression «fin de vie» est hypocrite et vise à dissimuler une réalité devenue insupportable, parce qu'inéluctable, aux individus: la mort. On peut avoir une vie digne, mais une «mort digne» n'a aucun sens. D'ailleurs, ceux qui s'acharnent à vouloir débrancher les gens dans les hôpitaux, vous le remarquerez, sont souvent des gens en bonne santé, en pleine possession de leurs capacités physiques et mentales, ils projettent leur conception d'une vie digne sur des situations dont ils n'ont aucune idée. Ils se donnent bonne conscience à peu de frais en essayant de botter en touche les experts, les spécialistes de la bioéthique, en faisant appel aux journalistes et à l'opinion.


Dans nos sociétés sans transcendance, c'est l'homme qui doit décider en dernière instance des questions existentielles. Mais quel homme doit décider ? L'expert, le journaliste, le politique, l'homme de la rue ?

Justement, comment lutter contre la dictature de l'émotion fortement présente sur la question de l'euthanasie, où on met en avant des cas particuliers extrêmement émouvants pour convaincre l'opinion?

Nous sommes dans une civilisation de type scientifique, technique, froide et informatique, et en même temps, on essaie de compenser cette froideur par un déluge d'affectivité permanent. On demande au citoyen moyen son avis sur toutes les questions, et la parole des experts (philosophes, médecins, juristes) est mise sur le même plan que celle de l'individu lambda.

Dans nos sociétés sans transcendance, c'est l'homme qui doit décider en dernière instance des questions existentielles. Mais quel homme doit décider? L'expert, le journaliste, le politique, l'homme de la rue? C'est le grand défaut de nos sociétés démocratiques et c'est ce qui rend les débats sociétaux insolubles.

Mais que peuvent faire les experts quand 92 % des français se disent favorables à une légalisation de l'euthanasie?

On ne peut rien faire. C'est la règle du jeu de la démocratie. Celle qui, je vous le rappelle, a porté Hitler à la tête de l'Etat en 1933 et fait voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940. C'est le risque de toute démocratie, et en particulier les démocraties d'opinion dans lesquelles nous vivons, de basculer dans ce que Tocqueville appelait la «tyrannie de la majorité». On a aboli la peine de mort en 1981, alors que la majorité des Français étaient pour, aujourd'hui on se rend compte dans certains sondages que les français se déclarent à nouveau pour: faut-il alors rétablir la peine de mort?


source: Le Figaro


Archives du blog sur ce sujet:

2014


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Affaire Vincent Lambert : le coup d’éthique du Conseil d’Etat


Bonjour,

Attention. Contrairement à ce que pourrait laisser croire une première lecture médiatique le Conseil d’Etat n’a pas, vendredi 14 février, fait que « demander une nouvelle expertise » de l’état de santé de Vincent Lambert. Loin de là. Cette juridiction suprême s’est saisie de cette affaire pour juger deus points essentiels. Et elle est la première juridiction suprême à le faire en France. Peut-être est-il encore trop tôt pour en prendre réellement conscience.

Comédie

L’affaire est toutefois définitive comme l’a expliqué publiquement Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’Etat. M. Sauvé s’est exprimé en deux temps hors la « salle du contentieux ». D’abord en haut de l’escalier d’honneur, face à la meute des caméras. Ensuite sous les ors éclatant de l’institution, face à la Comédie française. C’était lors d’un échange feutré avec la presse. « Echange avec » de préférence à « conférence de ». M. Sauvé a redit l’essentiel. Sans jamais hausser la voix. Sans micros et sans caméras Et l’essentiel c’est, au final, le Conseil d’Etat.

Tragédie

Nous sommes bien là dans un drame familial porté au plan national. Un drame qui reprend tous les canons de la tragédie; tragédie que BFM-TV ne parvient ni à rendre ni d’ailleurs à pervertir. Et dans ce cadre le Conseil d’Etat a jugé. La presse suivra d’ici au printemps les suites de ce qu’elle continuera à traiter en feuilleton. Mais ce feuilleton qui s’inscrira dans un cadre juridique nouveau.

C’est que le Conseil d’État a, le 14 février 2014, prononcé trois jugements d’une grande portée éthique.

1. Elle a jugé « que les dispositions du code de la santé publique issues de la loi du 22 avril 2005 relatives à l’arrêt de traitement en cas d’obstination déraisonnable s’appliquent que le patient soit ou non en fin de vie et peuvent donc concerner l’état dit pauci-relationnel dans lequel se trouve M. Vincent Lambert ».

En d’autres termes la loi dite Leonetti couvre un champ autrement plus vaste que ce qui pouvait être imaginé jusqu’ici.

2. Elle a également jugé « que l’alimentation et l’hydratation artificielles de M. Vincent Lambert constituent un traitement au sens de cette loi ».

En d’autres termes nourrir et faire boire ne sont plus de simples soins constitutifs de la dignité de la personne mais bien des thérapeutiques. Des thérapeutiques qui pourront être « interrompues » quand des médecins décideront collégialement qu’ils sont entrés sur le terrain de « l’obstination déraisonnable ». Est-ce dire que la personne mourra, alors, de dénutrition et de déshydratation ? On mesure sans mal l’ampleur de la question. Nous y reviendrons.

3. Elle a, enfin, jugé « qu’il appartient au juge du référé liberté d’exercer ses pouvoirs de manière particulière lorsqu’il doit concilier les deux libertés fondamentales que sont le droit à la vie et celui de ne pas subir un traitement traduisant une obstination déraisonnable. Cette conciliation implique qu’il s’assure, en étant éclairé sur la situation médicale du patient, de ce que la décision médicale d’interrompre le traitement relevait bien des hypothèses prévues par la loi ».

Loi

En d’autres termes les juridictions administratives du référé liberté pourront désormais exercer leurs pouvoirs lorsque surviendront des litiges équivalents à celui de l’affaire Vincent Lambert.

En clôture de notre « échange », interrogé sur les rapports entre la Justice et la Médecine (et après une intervention de M. Rémi Keller, rapporteur public) le vice-président du Conseil d’Etat a eu ce mot : « Nous ne voyons le monde que régi par la loi ». Les caméras n’étaient plus là.

Sourcejeanyvesnau


Communiqué de presse du Conseil d’Etat  du 13 février 2014: Ici
Décision contentieuse du Conseil d'état Nos 375081, 375090, 375091du 14 février: Ici




Affaire Vincent Lambert: "Le Conseil d'Etat... par BFMTV


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2014
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2011
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2013

                 Mrs,Mmes les Parlementaires, de qui se moque t on !














































De la recherche éthique avec les cellules souches embryonnaires… de souris




(Source: Blog d' Albert Barrois)

De le recherche éthique avec les cellules souches embryonnaires… de souris

Comment faire progresser la recherche en combinant l’homme, la souris, les cellules souches embryonnaires et les cellules iPS de façon parfaitement éthique ? La preuve par des équipes de Harvard, Yale et Boston.

En hommage à FG

La revue Cell Stem Cell a publié le mois dernier un brillant exemple de recherche à base de cellules souches embryonnaires de souris et de cellules iPS humaines. Le but était d’identifier un possible nouveau traitement pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA), également connue sous le nom de maladie de Charcot ou maladie de Lou Gherig, une maladie rare touchant une personne sur 25 000 environ. Cette maladie entraine la dégénérescence des neurones moteurs et aucun médicament n’a à ce jour prouvé une réelle efficacité ; seule le riluzole permet de retarder la mort du patient de deux à trois mois. Deux molécules prometteuses (olesoxime et dexpramipexole) ont récemment échoué à dépasser le stade des essais cliniques de phase III. L’espérance de vie étant d’environ trois ans lorsque l’ALS est diagnostiquée, il est important de trouver de meilleurs traitements.

Des cellules souches embryonnaires de souris
Pour identifier de nouvelles molécules les chercheurs ont d’abord utilisé des cellules souches embryonnaires (CSE) de souris porteuses ou non d’une mutation induisant cette maladie. Ils ont ensuite induit la différenciation de ces CSE de souris en neurones moteurs. Puis ils ont testé des milliers de molécules afin d’identifier celles qui pourraient permettre une meilleure survie des deux types de neurones, afin de ne pas affecter les neurones encore intacts chez un patient tout en améliorant la survie des neurones malades. C’est ainsi qu’ils ont isolé une molécule appelée kenpaullone.

De neurones moteurs de la souris à ceux de l’homme
Afin de passer de la souris à l’homme les chercheurs ont ensuite exploité la technologie des cellules iPS en reprogrammant des cellules issues de deux patients atteints de SLA. En testant en parallèle la nouvelle molécule identifiée et les deux autres n’ayant pas passé la barre des essais cliniques ils ont pu démontré que le kenpaullone avait un effet bénéfique largement supérieur à celui de l’olesoxime alors que le dexpramipexole n’avait aucun effet. Pour être impartial il faut ajouter qu’ils ont également testé une lignée de CSE humaines où le même résultat a été obtenu, mais on voit mal ce que cela apporte par rapport aux cellules iPS issues de patients.

Ce qu’il reste à faire et ce qu’il faut retenir
Si ce travail est très prometteur, le kenpaullone n’a prouvé son efficacité que sur des cellules en culture à ce stade. Et avant de passer à des essais cliniques il faudra d’abord modifier la molécule pour la rendre plus efficace et capable d’atteindre les neurones moteurs.
Il n’en reste pas moins que la démarche utilisée par ces chercheurs est un très bel exemple de ce qu’on peut faire sans avoir recours à des CSE humaines (si l’on oublie la seule expérience mentionnée mais loin d’être indispensable). Et l’adoption de ce type de protocole aurait ans doute permis d’éviter les très coûteux essais cliniques effectués pour le olesoxime et le dexpramipexole qui sont allés jusqu’en phase III.


Fil d'actualité d'Albert Barrois: ici


Plein écran : ICI



Découverte de nouvelles cellules souches: les cellules STAP
(Fond Lejeune 29 Janvier 2014)
Les risques éthiques et philosophiques des cellules STAP 
(Famille Chrétienne 26 fev 2014)


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De le recherche éthique avec les cellules souches embryonnaires… de souris   
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Vidéo "Audience du Pape François aux couples de fiancés" (KTOTV)







Cardinal André XXIII - Extrait " Vision actuelle sur la Laïcité (KTO) "
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie I)
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie II)
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie III)
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie IV)

"La révolte des masses"  - d' Ortega Y Gasset




mercredi 12 février 2014

"ABCD de l'égalité" : pourquoi la véritable faute de Vincent Peillon n'est pas celle que l'on croit ...





Progressistes contre réactionnaires, bien-pensants contre anti-systèmes, gauche contre droite, catholiques contre féministes, adversaires contre partisans des genders studies : le dispositif "ABCD de l'égalité" aura eu pour principal effet de transformer l'École en terrain de jeu politico-idéologique et de briser ainsi le consensus autour de ses finalités. Telle est à mon sens la faute que l'on peut imputer à Vincent Peillon : avoir mis la main à une entreprise d'instrumentalisation idéologique de l'École qui porte atteinte à l'idéal républicain de laïcité. La laïcité, ce n'est pas seulement la neutralité religieuse : celle-ci n'est en effet qu'une application particulière de l'exigence plus générale de neutralité idéologique de l'État.

L'École est un Bien commun que le ministre de l'Éducation nationale a pour devoir sacré de protéger contre les appétits des idéologues qui ne voient en elle qu'un instrument permettant d'agir sur les esprits en vue de transformer la société. Ses finalités - la transmission de la culture commune, des savoirs et des savoir-faire – sont et doivent rester incontestables et consensuelles. L'adhésion des parents à son projet est absolument nécessaire et l'on sape son autorité en suscitant leur méfiance.

Arguer des droits de la majorité ne suffit donc pas à justifier que l'on change les missions de l'École : que des désaccords donnant lieu à des politiques éducatives différentes interviennent à propos des moyens d'améliorer les performances scolaires des élèves est parfaitement légitime ; mais l'on ne peut admettre que les majorités successives s'emparent de l'École pour tenter d'imposer leur vision de la société. Or, il suffit de lire le texte de la convention interministérielle signée par Vincent Peillon le 7 février 2013, laquelle est à l'origine du dispositif qui fait l'objet de la polémique actuelle, pour comprendre que l'on a bien affaire à un projet partisan de ce type. Vincent Peillon a mis l'École au service d'une offensive idéologique transversale dont le foyer est le féminisme radical qui sévit au sein du ministère des Droits de la femme (lequel, soit-dit en passant, est fondé sur un authentique stéréotype sexiste, celui du "sexe faible" qu'il faudrait protéger contre lui-même).

Les "ABCD de l'égalité" promeuvent une conception spécieuse et non consensuelle de l'égalité filles/garçons

Certes, la désinformation à laquelle a donné lieu le programme "ABCD de l'égalité" est scandaleuse. Certes, celui-ci est si ridicule qu'il prête davantage au rire qu'à l'indignation. Il n'en demeure pas moins que la "culture de l'égalité entre les sexes" qu'il entend promouvoir, loin de constituer une "valeur fondamentale de la République", est dérivée d'une interprétation particulière, partisane et militante, du principe d'égalité. La chose est aisée à démontrer sans faire le moindre procès d'intention : il suffit pour cela de lire les textes officiels.

Le regretté Coluche moquait naguère la publicité pour une lessive qui prétendait laver "plus blanc que blanc". Nos progressistes post-modernes inventent quant à eux l'égalité plus égale que l'égalité. Quelle égalité filles/garçons à l'École peut-on en effet bien vouloir vendre aujourd'hui ? Il ne peut s'agir de l'égalité des droits : les filles accèdent aux mêmes programmes, dans les mêmes classes et les mêmes écoles, que les garçons. Il ne peut davantage être question d'égalité des chances : les filles, à tous les niveaux, réussissent désormais mieux que les garçons.

Où donc est le problème ? Le texte de la convention interministérielle nous l'apprend : "Le paradoxe est connu : les filles ont de meilleurs résultats scolaires que les garçons mais leurs choix d'orientation demeurent très traditionnels et trop souvent restreints à quelques secteurs d'activité." Dit autrement : l'inégalité réside dans le mauvais usage que les jeunes filles font de leur liberté ! Les femmes sont présentées comme victimes d'auto-discriminations, de discriminations dont elles seraient elles-mêmes responsables. L'égalité des droits et l'égalité des chances réalisent l'idéal de l'égale liberté des individus qui constitue l'essence même du projet démocratique ou républicain. On sort à l'évidence de ce cadre lorsqu'on prétend définir a priori ce que devrait être le contenu du libre choix des individus. Or, c'est bien ce qui caractérise l'idéologie féministe sous l'influence de laquelle Vincent Peillon s'est placé. Selon cette conception de l'égalité, toute jeune femme qui ne conforme pas ses choix d'orientation et de carrière à la conception officielle de la femme émancipée est réputée aliénée par les stéréotypes sexistes inconscients.


Cette idéologie n'est pas en soi illégitime. On est parfaitement en droit de considérer que toute différence doit être interprétée comme une inégalité, que l'esprit des jeunes filles est altéré par les effets d'un conditionnement multiséculaire, que "naturaliser" les différences de choix et de comportements des femmes et des hommes est une vision réactionnaire de la condition humaine. On peut rêver, cela n'a rien de choquant, d'une société où la parité serait totale dans les métiers et les tâches domestiques. Mais contrairement à ce qui est affirmé par les textes officiels et le ministre, ces convictions ne se confondent pas avec les principes universels de liberté et d'égalité que la République doit défendre : elles n'en représentent qu'une interprétation particulière, et comme telle discutable. C'est pourquoi en faire le fondement d'un programme scolaire n'est pas admissible.

Les "ABCD de l'égalité se fondent sur un discours féministe qui possède tous les traits caractéristiques de l'idéologie

Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les aspects les plus caractéristiques et les plus caricaturaux de l'idéologie sont présents dans ces textes officiels qui préparent, présentent et justifient le dispositif des "ABCD de l'égalité". Au premier chef, bien entendu, on trouve la prétention à la scientificité : les études sur le genre sont présentés comme des "savoirs scientifiques" par le texte de la convention interministérielle - chacun étant donc invité à se soumettre à l'autorité de la Science. On ne saurait pourtant cacher bien longtemps que les études de genre ont été conçues par et pour le féminisme. Or, on ne peut en toute rigueur parler de science lorsque la pensée normative se mêle à la description du réel. Comment, en outre, pourrait-on faire "scientifiquement" la juste part de l'inné, de l'acquis et de la liberté dans la production des différences qui distinguent les manières de vivre et de penser des hommes et des femmes ? Les études sur le genre ne sont ni plus ni moins (et même plutôt moins) scientifiques que le marxisme ou la science économique libérale. Lorsqu'on aborde le domaine de la condition humaine, le pluralisme interprétatif est de rigueur : présenter comme "scientifique" la vision de l'homme et de la société à laquelle on adhère est un des signes les plus sûrs auxquels se reconnaît la prétention hégémonique d'une idéologie.

L'idéologie, qui parle au nom du Vrai et du Bien, distingue une avant-garde éclairée et révolutionnaire. Sa puissance de séduction réside dans la promesse faite aux adhérents de disposer d'une position de surplomb intellectuel permettant de regarder de haut le reste de l'humanité. Une telle promesse est toujours payante, même en démocratie, car il ne manque jamais d'imbéciles pour se croire plus intelligents que les autres. Le féminisme gouvernemental repose sur une idée simple : "Préjugés et stéréotypes sexistes, ancrés dans l'inconscient collectif, sont la source directe de discriminations et, à ce titre, doivent être combattus dès le plus jeune âge".

Qui véhicule ces préjugés et stéréotypes ? Tout le monde et son voisin : "Les pratiques ordinaires dans la classe constituent des phénomènes souvent sexués, sans que les enseignants, l'ensemble des acteurs de l'éducation, les élèves et leurs familles en aient nécessairement conscience." Qui y échappe ? L'avant-garde féministe consciente d'elle-même, celle qui produit les études sur le genre, les ministres qui s'en inspirent... et quiconque voudra bien sans sourciller adhérer à ce discours simpliste qui vous intime de choisir votre camp – vous placer du point de vue de la bonne conscience éclairée ou rester un pauvre automate programmé par le méchant et anonyme "inconscient collectif". Selon le modèle promu par la psychanalyse, et en vertu du même ressort intellectuel (vous êtes le jouet de votre inconscient), la moindre réserve critique ou réticence à adhérer est interprétée comme une "résistance" - laquelle en l'espèce "prouve" non seulement votre aliénation mais aussi votre malfaisance (votre sexisme).

L'épistémologie de Karl Popper l'a montré, l'immunisation contre le réel est un trait qui distingue la pseudo-science de la science. Tandis que la seconde soumet au réel des hypothèses qui peuvent être invalidées par l'expérience, l'idéologie a réponse à tout, trouvant toujours le moyen d'interpréter les faits qui viennent la contredire sans jamais se remettre en cause. Les garçons sont massivement présents dans certaines filières d'excellence ? C'est qu'ils bénéficient des stéréotypes hérités de la longue histoire de la domination masculine. Ils forment l'essentiel des effectifs des élèves décrocheurs ou en échec scolaire ? C'est qu'ils sont victimes de ces mêmes stéréotypes. Bon sang mais c'est bien sûr ! Comment ne pas adhérer à une source d'explications aussi lumineuse ?!

L'idéologie se reconnaît également à la démesure de ses ambitions. Nos ministres souhaitent que l'École "participe à modifier la division sexuée des rôles dans la société". L'École, en un sens exerce et continuera à exercer ce rôle en permettant aux filles de de réaliser leurs ambitions en réussissant leurs études. L'éducation des filles a de fait constitué le principal facteur de l'émancipation des femmes au cours du dernier demi-siècle. Mais le projet actuel, on l'a vu, est de nature différente : il demande à l'École de déprogrammer-reprogrammer la manière d'être et de penser des enfants en s'attaquant aux stéréotypes et préjugés ancrés dans l'inconscient collectif (et identifiés comme tels par l'avant-garde éclairée). L'ambition, lit-on sur le site du ministère de l'Éducation nationale, est d'intervenir dès l'école primaire, "en agissant sur les représentations des élèves et les pratiques des acteurs de l'éducation." La transformation des mœurs ne se conçoit plus comme l'effet secondaire de la réalisation des objectifs consensuels de l'École (l'acquisition des savoirs et des compétences, l'égalité des chances). Il s'agit désormais de se donner les moyens, par la psychanalyse des professeurs et la rééducation des enfants, de façonner directement les manières de vivre et de penser. Dans sa célèbre Lettre aux instituteurs, à propos de l'éducation morale, Jules Ferry recommandait aux maîtres de ne toucher qu'avec le plus grand scrupule "à cette chose délicate et sacrée, qui est la conscience de l'enfant". Vincent Peillon, quant à lui, leur demande d'empiéter sauvagement sur son inconscient.


Un tel projet pourrait paraître totalitaire s'il n'était complètement dérisoire. Imaginer qu'il puisse y avoir un lien quelconque entre le fait de demander à un élève si les chevaliers peuvent avoir peur du noir, d'une part et, d'autre part, les choix de carrière que celui-ci effectuera en parvenant à l'orée de l'âge adulte relève de la pensée magique. D'une manière générale, l'idée que l'on puisse changer les mœurs par décret, en contrariant l'influence de la famille et de la société, est illusoire. Même les pouvoirs totalitaires n'y sont pas parvenus. Les pays communistes d'Europe de l'Est furent ainsi le meilleur conservatoire des religions; l'Église catholique se porte mieux en Pologne que dans n'importe quel pays d'Europe de l'Ouest! Les quelques heures de "rééducation" par la déconstruction des stéréotypes genrés seront donc en elles-mêmes sans danger pour les enfants. Les conséquences malheureuses de l'opération, encore une fois, tiennent à la politisation de l'École, laquelle résulte de son instrumentalisation idéologique et conduit à une perte de crédibilité aux yeux de nombreux parents.
On peut et on doit par conséquent reprocher au ministre de n'avoir pas su sanctuariser l'École en la préservant des conflits idéologiques qui traversent la société. Les rumeurs dont l'École est victime témoignent de l'hystérisation du débat et de la perte de tout bon sens. Que dire cependant des propos tenus par le ministre ? On ne s'étonne plus de rien, mais il a tout de même osé affirmer que les professeurs ne notaient pas les garçons et les filles de la même façon : une telle accusation de sexisme, objectivement diffamatoire, aurait dû susciter une levée de boucliers si les esprits n'étaient pas embrumés par la mode idéologique du moment. On dira peut-être que le ministre accorde aux professeurs des circonstances atténuantes puisqu'il les considère victimes de leur inconscient, et donc en un sens irresponsables. Potentiellement, toutefois, et en bonne logique, tout professeur qui voudrait se soustraire aux séances d'auto-psychanalyse collective devrait être soupçonné de vouloir persévérer dans ses pratiques de discrimination sexiste. Les propos de Vincent Peillon paraissent ainsi dictés non par les exigences de sa fonction mais par sa vocation de petit commissaire politique du féminisme radical. Lui qui se rêvait en ministre de la refondation de l'École restera peut-être dans les livres d'histoire comme celui qui, par esprit partisan, voulut instaurer un ministère de la Rééducation nationale.

est professeur de philosophie.
Source: Atlantico


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