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mardi 7 octobre 2014

La PMA ou “LA REPRODUCTION ARTIFICIELLE DE L’HUMAIN” partagé par @GaultierBes








Fautpaspousser on Vimeo.

Les éditions du Monde à l’envers publient l’enquête intégrale d’Alexis Escudero sur La Reproduction artificielle de l’humain à l’ère technologique (230 p., 7 €), dont les quatre chapitres figurent aussi en ligne sur Pièces et main d’œuvre.

Les lecteurs peuvent commander le livre chez leur libraire, ou directement chez l’éditeur :

Le Monde à l’envers, 46 bis rue d’Alembert 38 000 Grenoble
Répondeur : 04 57 39 87 24
Fax : 09 57 91 42 42
Email : mondenvers(at)riseup.net

Certes, un petit livre publié sur un site et chez un éditeur confidentiels n’a aucune chance de contrarier un mouvement d’appropriation et d’artificialisation du vivant porté à la fois par le marché, l’innovation technologique et les entreprises du biocapitalisme. Il le peut d’autant moins que la gauche dans toute sa variété ("gauche de gauche", "100 % à gauche", libérale," radicale", etc.), les prétendus paladins de l’anticapitalisme et de l’émancipation, milite au nom du "progrès" et de "l’égalité" pour cette conquête des corps et de la reproduction, après la conquête du monde et de la production. Nos gamètes, nos spermes, nos ovules, nos gènes, cellules, organes, tissus, notre sang, nos ventres, constituent aux côtés des déchets, des océans, de la Sibérie, des big data, etc., les prochains gisements d’une croissance infinie dans un monde que l’on croyait fini.

Qu’importe si cette « PMA POUR TOUS ! » que le journal Libération (6 juin 2014) réclame en une et en caractères d’affiche, ouvre le marché de l’eugénisme ; si la « GPA conviviale », « démarchandisée », n’est au mieux qu’un leurre, une escroquerie aux bons sentiments, une exception à la règle sordide de l’exploitation des femmes pauvres, il faut que les couples stériles se reproduisent à tout prix. Qu’ils soient stériles par accident (hétérosexuels), ou par nature (homosexuels), il leur faut la chair de leur chair, le sang de leur sang, l’ADN de leur ADN. Ce qui n’est pas la moindre curiosité de la part de militants queers, cyberféministes, postmodernistes, etc., qui ne peuvent trop vomir l’idée de nature. Il faut saluer ici la capacité des industriels à s’abriter derrière des boucliers humains (« enfants bulles », cancéreux, stériles), pour promouvoir au moyen d’évènements festifs (téléthons, gay pride), et d’associations dédiées (l’ARC, l’APGL), des objectifs lucratifs.

S’il reste à gauche d’authentiques partisans de l’égalité et de l’émancipation, qu’ils prennent la parole et dénoncent ces entreprises d’aliénation, d’exploitation et de marchandisation, menées en leur nom, et qu’ils subissent le plus souvent.

Quant à nous, luddites et libertaires, anti-libéraux et anti-capitalistes, nous n’avons d’autre ambition que de donner les raisons de notre opposition à la Reproduction artificielle de l’humain. Nous les développerons tant qu’il faudra, par écrit ou de vive voix, dans les réunions auxquelles on nous invite parfois. Voici pour finir les 10 thèses en conclusion du livre d’Alexis Escudero et qui résument provisoirement notre enquête sur le sujet.


«La PMA est avant tout un gigantesque marché» (Libération 31 oct 2014)
Lire aussi :
Chapitre 1 : La Stérilité pour tous et toutes !,



Chapitre 2 : Au Bazar du Beau Bébé



Chapitre 3 : De la reproduction du bétail humain



Chapitre 4 : Les crimes de l’égalité





Conclusion : 10 thèses
Version prête à circuler:





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La PMA ou “LA REPRODUCTION ARTIFICIELLE DE L’HUMAIN” partagé par @GaultierBes
Filiation : vers des "PMA de convenance" ? (Aude Mirkovic)
Mariage pour tous: Adoption puis PMA et GPA , l'effet domino (Grégor Puppinck)
"La théorie des dominos : de l’adoption au mariage et retour(via ThomasMore blog)
PMA : la France a déjà voté... (Grégor Puppinck)
Jean-Yves Nau: "José Bové est un néo-chrétien : anti-PMA 
                               et contre toutes les manipulations de l’humain"
La Commission met son veto à l’initiative citoyenne « UN DE NOUS » : 
        une décision contraire aux exigences éthiques et démocratiques
Pierre-Olivier Arduin - " -  L' embryon non brevetable" ( 18 nov 2011 )


Bonne nouvelle pour l' Embryon ! - AFC ( 18 nov 2011) 


Tugdual Derville - " l' embryon définit" ( 28 oct 2011 ) 


Xavier Mirabel - " Cour Européenne et embryon " ( 25 oct 2011 ) 


Arrêt de la Cour européenne de justice : définition de "l’embryon humain
Jean-Marie Le Méné : « Hors de question de passer impunément par-dessus le respect de la vie humaine »
L'embryon humain ne peut être considéré comme un simple matériau de recherche 
De la recherche éthique avec les cellules souches embryonnaires… de souris   
Découverte de nouvelles cellules souches: les cellules STAP
(Fond Lejeune 29 Janvier 2014)
Les risques éthiques et philosophiques des cellules STAP 
(Famille Chrétienne 26 fev 2014)
Rencontre avec le professeur Jérôme Lejeune : 
Trisomie 21 : "Etude clinique clairement à visée thérapeutique" (Fondation Lejeune)
Nouveaux tests de dépistage de la trisomie 21 : 
                   états des lieux des protocoles de recherches en France (5 Octobre 2012)
Dépistage de la trisomie 21 :
               dans quatre pays européens (29 Aout 2012)
CEDH : l’Italie forcée au DPI ? (AllianceVITA - 28 Aout 2012)
Traiter la trisomie 21 : L'ère des essais clinique (1er Mars 2012)
Dépistage précoce de la trisomie 21 (allianceVita -19 Dec 2011 ) 
Trisomie : espoir de traitement  (21 Nov 2011) 
                         Généthique.org ( 20 oct 2011 )
Débat Jean Leonetti - Jean-Marie Le Méné : la France est-elle devenue eugéniste ? 
Audition de Jean-Marie Le Méné devant la
Interventions de Jean-Marie Le Méné dans Libertépolitique.com
Bioethique – Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune: 
                      "La loi transgresse plus et protège moins"

Autres articles du blog sur le sujet:
Recherche sur l'embryon humain - Interview du Professeur Alain Privat
Débat autour de l'actualité scientifique (France Inter) - 
                           La trisomie 21 avec Jean-Marie Le Méné 
« Le bébé médicament », bébé du double espoir ou du double tri ?
Le diagnostic prénatal engendre-t-il une nouvelle forme d'eugénisme ?
                  VIDEO avec Henri Faivre, Vice-président de l'OCH
Trisomie 21 : un enjeu éthique Quelle urgence pour les politiques ? ( Les Amis d'éléonore )
Avis du CCNE (Conseil Consultatif National d' Ethique) concernant 
Trisomie 21 "Il est encore temps !  Lettres 77 de la Fondation " Jérome Lejeune " de mars 2012 
L'assistance médicale à la procréation (AMP) : en quoi consiste-t-elle ? 
                       " légitimisation de l'infanticide "





dimanche 6 juillet 2014

Veilleurs : «Le refus de la limite nous déshumanise»



Gaultier Bès a 25 ans. Normalien, il est professeur agrégé de Lettres modernes dans un lycée public de la banlieue lyonnaise. Il publie son premier livre, Nos Limites - Pour une écologie intégrale (Le Centurion, 3, 95 euros), cosigné par deux autres initiateurs des Veilleurs, Axel Rokvam et Marianne Durano.

Nos limites - pour une écologie intégrale
Votre livre est un peu le nouveau Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations. Sauf que là où Raoul Vaneigem appelait à la veille de mai 1968 à «jouir sans entraves», vous appelez au lendemain de la Manif pour tous à «consentir à voir ses désirs circonscrits par la nature ou par la société». Donnez-vous raison à ceux qui qualifient les événements de mai 2013 de «mai 1968 à l'envers»? Est-ce contre cet héritage que vous prétendez lutter?

La comparaison est flatteuse. Il y avait tant de belles aspirations dans le vaste et complexe mouvement de 68. Tant de naïveté aussi! Ou de cynisme. Comment ne pas constater en effet que les rebelles d'hier sont devenus les roitelets d'aujourd'hui? Nous sommes passés de Dany le rouge à Dany vert-de-gris, du petit-bourgeois contestataire au notable médiatique, conformiste en diable, si peu dérangeant, «éco-tartuffe» favorable au travail du dimanche, à la procréation artificielle, au «capitalisme vert», au fédéralisme européen, bref apôtre du système libéral-libertaire fondé sur l'utopie du toujours plus. Quand Vaneigem invitait à «jouir sans entraves», il croyait mettre à bas le capitalisme. Il n'a fait que lui donner un champ d'expression illimité. Loin de renverser

"Les soixante-huitards resteront, malgré leurs beaux rêves d'autogestion et de mise en commun, comme des idiots utiles du marché-roi."

les puissances d'argent, Mai 68 a en effet renforcé leur assise. En dénonçant comme fasciste toute limitation du désir individuel, il leur a ouvert les portes de domaines jusqu'à présent préservés du mercantilisme - à commencer par l'amour et la procréation. Nous en donnons des exemples éloquents dans le livre. Parce qu'ils ont contribué plus que quiconque à débrider l'économie, à la désencastrer de toute norme morale - ou plus simplement de ce qu'Orwell appelait la «décence ordinaire» -, les soixante-huitards resteront, malgré leurs beaux rêves d'autogestion et de mise en commun, comme des idiots utiles du marché-roi.

C'est pourquoi je récuse cette expression de «mai 1968 à l'envers». Je lui préfèrerais celle de «mai 68 abouti» (ou intégral!), au sens où nous voulons réussir là où les soixante-huitards ont échoué: inventer un mode de vie alternatif, durable et universalisable. Il s'agit de combattre non seulement les effets, mais aussi et d'abord les causes de ce refus des limites qui, loin de nous émanciper, nous précarise et nous déshumanise: marketing agressif, déracinement identitaire, décérébrage médiatique, relativisme moral, et ses corollaires, misère spirituelle, fantasme de l'homme autoconstruit…

Comment espérez-vous faire passer votre appel à la limite, dans un monde où l'individualisme consumériste n'a jamais été aussi triomphant? Votre combat n'est-il pas perdu d'avance?

Il n'est que les combats qu'on déserte qui soient perdus d'avance. Nous ne sommes ni des rêveurs, ni des résignés, ni de simples indignés. Promouvoir une écologie intégrale, c'est d'abord veiller à soutenir et à diffuser - à polliniser - toutes les initiatives locales, concrètes, solidaires, qui fleurissent un peu partout. Commençons par agir ici et maintenant, à notre modeste place, pour améliorer ce qui peut l'être en inventant des alternatives durables, accessibles, à cette logique totalitaire du «toujours plus» qui est souvent un «toujours pire». C'est en effet à une simplification générale de nos modes de vies qu'il faut travailler, pour les rendre moins artificiels, moins voraces, plus pérennes. Sans prétendre «sauver la planète» - ce qui serait déjà faire preuve d'une démesure prométhéenne -, ni même «prendre le pouvoir» - car c'est plus souvent le pouvoir qui vous prend... N'oublions pas qu'humanité et humilité ont la même racine: humus, la terre! Je suis plein d'espérance, car la société civile regorge d'idées pour refonder, par la base, une société plus juste et plus pérenne, c'est-à-dire plus respectueuse des personnes et de leur environnement. Coopératives, sites de troc ou de récup', associations pour le maintien d'une agriculture paysanne, systèmes d'échange locaux, «café suspendu», micro-crédit... Beaucoup travaillent depuis longtemps à cette écologie intégrale que nous appelons de nos vœux! C'est cela que nous appelons la courte échelle: une logique d'entraide, de confiance, de partage, qui nous rapproche et nous élève.

Contre le «There is No Alternative» de Margaret Thatcher, qui présentait le modèle capitaliste-libéral comme nécessaire et inéluctable, vous prétendez proposer une alternative, celle de l'écologie intégrale. Qu'entendez-vous par cette expression?

Nous sommes dans un avion que personne ne sait plus faire atterrir, qui n'a d'autre choix qu'accélérer toujours pour ne pas s'écraser. Cette fuite en avant, on voudrait nous faire croire qu'elle est inéluctable, comme s'il n'y avait pas d'alternative au toujours plus. On fantasme un homme parfait, tout-puissant, maître de lui comme de l'univers... Des cultures transgéniques au transhumanisme, rien ne doit arrêter la grande marche du Progrès, rien ne doit borner l'extension du domaine de la lutte contre une nature humaine honnie parce que finie, rien ne doit empêcher la conquête de nouveaux débouchés par une technique idolâtrée! Eugénisme, euthanasie, licenciements boursiers: mort aux canards boiteux, place à l'homme augmenté, rentable, fonctionnel, standardisé! Bienvenue à Gattaca!

"Face aux rêves démiurgiques de l'humanité, l'écologie intégrale propose une éthique de la sobriété choisie, fondée sur la conscience amoureuse de notre finitude. Seule la reconnaissance de notre propre vulnérabilité permet la solidarité : respecter toutes les fragilités, c'est déjà sortir d'une vision marchande de la vie, qui confond rentabilité et dignité."

Face à ce système déshumanisant, l'écologie intégrale propose une alternative radicale: moins mais mieux! Indissolublement humaine et environnementale, éthique et politique, elle considère la personne non pas comme un consommateur ou une machine, mais comme un être relationnel qui ne saurait trouver son épanouissement hors-sol, c'est-à-dire sans vivre harmonieusement avec son milieu, social et naturel. Autrement dit, l'écologie intégrale ne sacralise pas l'humain au détriment de la nature, ni la nature au détriment de l'humain, mais pense leur interaction féconde. Saccager nos écosystèmes ne saurait en effet conduire qu'à notre propre déshumanisation. Les désastres écologiques ont toujours des conséquences sociales terribles, les plus pauvres les subissent de plein fouet. Face aux rêves démiurgiques de l'humanité, l'écologie intégrale propose une éthique de la sobriété choisie, fondée sur la conscience amoureuse de notre finitude. Seule la reconnaissance de notre propre vulnérabilité permet la solidarité: respecter toutes les fragilités, c'est déjà sortir d'une vision marchande de la vie, qui confond rentabilité et dignité. L'écologie intégrale est profondément politique, dans la mesure où elle travaille à la convergence des luttes de tous ceux qui oeuvrent pour un monde à la mesure de l'homme: il faut lire à cet égard les remarquables travaux de Pièces et main d'oeuvre, un groupe anarchiste grenoblois, sur l'artificialisation de la reproduction. Décapant!

Les Veilleurs se sont engagés avant tout contre la loi Taubira. Celle-ci une fois votée, quel sens cela a-t-il de continuer ces manifestations?

Les Veilleurs ne manifestent pas. Ils réfléchissent, ils lisent, ils dialoguent. Ils proposent au cœur de la cité un espace culturel et politique où chacun peut se réapproprier sa responsabilité civique. La loi qui a désinstitutionnalisé le mariage n'a été votée que parce que notre démocratie est sous le joug d'apprentis sorciers plus soucieux d'imposer à tous leurs fantasmes et leurs intérêts que de répondre aux inquiétudes des Français. Face à cette dérive oligarchique, la priorité est d'agir au niveau local pour diffuser un esprit de résistance en actes. Ainsi les Veilleurs cherchent-ils moins à influencer les puissants qu'à reformer ces petites agoras où chaque citoyen puisse venir librement réfléchir et s'interroger sur les conditions de la vie commune. C'est cela l'écologie: la science des conditions d'existence. Nous voulons favoriser des prises de conscience radicales, transversales, susciter de nouvelles synergies, loin des blocages idéologiques, des clivages artificiels qui nous paralysent plus qu'ils ne nous structurent. Ainsi voulons-nous contribuer, à notre mesure, à réintroduire dans un espace public saturé d'indifférence et de bruit un peu de convivialité, de gratuité, d'intelligence et de beauté.

Nous traversons une crise anthropologique profonde dont la loi Taubira est un épisode décisif. La mécanique de marchandisation du corps que nous avions dénoncée s'est immédiatement enclenchée. Ainsi, à Lyon, sous le slogan «Nos corps, nos choix», les revendications de la Gay Pride 2014 ont amalgamé PMA, GPA et prostitution. En instituant un pseudo-droit à l'enfant, on renforce l'emprise de la technique et du commerce sur

"En instituant un pseudo-droit à l'enfant, on renforce l'emprise de la technique et du commerce sur la vie familiale. Echangisme et libre-échange..."

la vie familiale. Echangisme et libre-échange... Débattrons-nous dans un an de la commercialisation des utérus artificiels sous prétexte que ça se fait déjà à l'étranger? A la discrimination des enfants privés de parité parentale, à la précarisation familiale due à la dissolution du lien biologique au profit d'une multi-parentalité sociale, contractuelle donc instable, s'ajoute l'instrumentalisation du vivant via le business des procréations artificielles, comme l'a reconnu récemment José Bové.

La dérégulation économique et la libéralisation des mœurs - dont Jean-Claude Michéa analyse bien la paradoxale mais profonde convergence - procèdent du même refus de toute limite objective: toujours plus de droits individuels, toujours moins de freins institutionnels. Ce qui était gratuit, naturel, mystérieux (donner la vie), le marché s'en empare. Nouveau désir, nouveau négoce! «Laissez faire, laissez aller»! Pour le traité transatlantique comme pour les mères porteuses. Nous déléguons bien au sous-prolétariat indien le recyclage de nos déchets toxiques, pourquoi dès lors ne pas leur déléguer aussi, en externalisant la gestation, la production de nos héritiers? D'autant qu'avec la concurrence de l'Ukraine, il paraît que les prix baissent... Huxley l'avait cauchemardé, nous sommes en train de le réaliser.

Vous citez cette phrase de Camus: «Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse». Vous définiriez-vous comme des conservateurs?

Non, si cela signifie passéistes ; oui, si cela signifie légataires. Qu'allons-nous faire du monde que nous avons reçu en partage? Je ne veux pas que mes enfants puissent un jour me reprocher d'avoir sacrifié leur avenir à mon confort, de leur avoir laissé un monde irrespirable, par indifférence, aveuglement, égoïsme. Quand les jeunes «écologistes» s'enorgueillissent de faire une «politique sans conservateurs», que croient-ils subvertir? Le système économique actuel, fondé sur le productivisme à tous crins, dilapide nos ressources naturelles, saccage nos écosystèmes, met en concurrence les travailleurs du monde entier: il n'a en effet rien de conservateur. Il prospère sur ses propres ravages. L'abus de pesticides vous a rendu stérile? Qu'importe, nous vous proposons une PMA à des prix défiant toute concurrence! Vous êtes déprimé parce qu'une machine a pris votre travail? Prenez donc des cachetons! Et si ça ne suffit pas, promis, on vous vendra pas cher la corde pour vous pendre...

Face à cette surenchère démente, à quoi sert l'écologie si ce n'est à justement à briser l'idole des faux progrès, à dire stop: où voulons-nous aller? N'y a-t-il d'autre voie que cet impérialisme de l'artificiel qui nous mène tout droit au «meilleur des mondes» d'Huxley?Hélas, nos petits marquis progressistes d'EELV haïssent moins les conservateurs chimiques qui finissent par empêcher nos cadavres de se décomposer (nécessitant en retour un produit dissolvant!), que les consciences critiques qui, refusant d'appeler progrès une nouvelle aliénation, de confondre émancipation et déracinement, s'efforcent d'empêcher que le monde ne se défasse...

Veiller sur l'avenir, ce n'est pas regretter le passé, encore moins l'idéaliser, c'est témoigner de tout ce qui dans

« Ce n'est pas d'un dimanche à la campagne que nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle ».Bernard Charbonneau

l'expérience humaine mérite d'être transmis, vivifié et enrichi par chaque génération. Nous ne sommes pas nés par hasard, par «génération spontanée». La culture dont nous héritons nous façonne et nous oriente. Elle nous éclaire sans nous contraindre. Ainsi, face au cercle vicieux d'une agriculture intensive à base d'engrais et de pesticides qui produit de fort rendements mais épuise les sols, menace la santé humaine et pollue nos écosystèmes, redécouvre-t-on peu à peu les vertus d'une agriculture vivrière traditionnelle fondée entre autres sur la polyculture et la jachère. Conserver le monde, ce n'est pas le mettre en conserve, c'est le préserver pour mieux le partager!

Tout le monde est assez d'accord pour déplorer les effets de la mondialisation, du réchauffement climatique à l'effondrement du Rana Plaza. Certes, contrairement à d'autres, vous déplorez dans votre livre les effets ET les causes. Mais que proposez-vous concrètement pour sortir de ce modèle?


Tant mieux si petit à petit, devant la réalité, certains mirages s'estompent! Mais il y a encore du travail pour «dépolluer» nos imaginaires des slogans publicitaires qui nous vendent un monde sans limites, nous bercent d'illusions en flattant notre ego. Pour bien agir, commençons par arrêter de croire aux solutions miracle ou aux hommes providentiels. C'est de prudence et de patience que nous manquons le plus. Nous avons d'abord besoin de retrouver chacun, personnellement, un rapport plus sain au monde qui nous entoure. Et comme le disait déjà Bernard Charbonneau, «ce n'est pas d'un dimanche à la campagne que nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle». Nous devons réfléchir à nos modes de vie qui, en l'état, ne sont ni durables ni généralisables. C'est une question de bon sens et de justice. Agissons d'abord à notre échelle en privilégiant proximité et qualité, circuits courts, petits commerces, etc. La vraie politique commence là, à travers des engagements quotidiens, familiaux, culturels, associatifs... Reste l'inévitable question des partis. On peut estimer urgent de rénover de l'intérieur les grands partis pour y diffuser ses idées, ou d'en soutenir de nouveaux, issus de la société civile. On peut aussi relire Simone Weil et sa Note sur la suppression générale des partis politiques, et penser que ce sont de vieilles choses, que ce mélange de cynisme électoral, de caporalisme bien-pensant et de manipulation médiatique est dispensable, bref, qu'il faut inventer à long terme une nouvelle manière d'organiser la vie commune. Tout cela n'est d'ailleurs pas inconciliable. Mais je crois qu'il est sage de commencer par travailler au niveau local, humblement, loin des honneurs et des sirènes médiatiques, avant de postuler à quelque responsabilité que ce soit. De cette base solide seule jailliront les élites dévouées dont la France a besoin - et qu'elle mérite.

Source: Le Figaro

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"Les Veilleurs" (20 Avril 2013)

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Veilleurs : «Le refus de la limite nous déshumanise»

" L’écologie humaine : vers une mutation culturelle ?" par Tugdual Derville
Halte au narcissisme du corps  
"La révolte des masses" - d' Ortega Y Gasset
Les nouvelles technologies vont-elles réinventer l' homme ?


"Notre République" par Charles Vaugirard
La Laïcité, 4éme devise de la République pour Mr Olivier Falorni !!!!Lettre de Mgr Aillet (MANIFPOURTOUS , Bioéthique , Gender , Euthanasie Morale Laïcque...)"Tomber la culotte" ET "morale laïque" de Vincent Peillon à l' école Chiara Petrillo: "OUI à la VIE"L' état doit il avoir une éthique ? La loi est elle pédagogique et donc oriente elle vers le bien ?Démocratie "entre" Loi civil et loi morale
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Cardinal André XXIII - Extrait " Vision actuelle sur la Laïcité (KTO) "
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie I)
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie II)
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie III)
( Quelle société voulons nous ? (Cardinal André XXIII ) - Partie IV)
"La laïcité à la française " une analyse de Mgr Jean-Louis Bruguès
La voix éloquente et claire de la ConscienceQuand l' Eglise interpelle les consciences....pour 2012

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