jeudi 30 avril 2015

"Eloge de la culpabilité" par Thibaud Collin









(Source: Généthique)


"Eloge de la culpabilité" par Thibaud Collin







D’étapes en étapes, les lois, comme les idées, semblent devenues folles. La brèche ouverte au moment de la dépénalisation de l’avortement en 1975, loin de se résorber, semble s’approfondir. Pourtant le législateur, en élargissant le champ d’application des lois et en supprimant les contraintes, banalise l’acte, mais ne réussit pas à endiguer la culpabilité. Pour Gènéthique, Thibaud Collin, philosophe, s’interroge : faut-il échapper à la culpabilité, cet ultime instinct de vie ?

Tout est fait depuis une trentaine d’années pour que l’avortement apparaisse comme un acte banal. C’est une nouvelle fois le cas, avec la suppression du délai de réflexion dans la dernière loi santé votée ces jours. Pourquoi si ce n’est qu’il faut tout faire pour déculpabiliser les femmes qui y ont recours, et au-delà des femmes, les hommes, les médecins, bref de proche en proche, toute la société qui organise et cautionne la suppression de centaines de milliers de vies humaines par an ? La culpabilité est le fait de se sentir coupable. Or est coupable celui qui a commis une faute. Certes le sentiment de culpabilité peut parfois prospérer sans qu’il y ait eu faute objective, c’est le cas de la conscience scrupuleuse. En s’appuyant sur cette distinction, notre société s’évertue à affirmer que le sentiment de culpabilité engendré par l’avortement n’est pas causé par une réelle faute, mais par des dispositions sociales liées à une anthropologie et à une morale désuètes, aux yeux desquels l’avortement est vu comme un acte mauvais. Dès lors, tout ce qui, dans la législation ou dans le vocabulaire utilisé, pourrait rappeler un tel jugement moral doit être supprimé.

L’avortement : De la tolérance d’un mal à la proclamation d’un droit

Les dispositions que la loi Veil avait prescrites présupposaient que l’avortement est un mal. Rappelons-en les éléments. Dans son discours à l’Assemblée le 26 novembre 1974, elle affirmait que les "diverses consultations doivent conduire à mesurer toute la gravité de la décision que la femme se propose de prendre" [1] . En effet, "les deux entretiens que la femme aura eus, ainsi que le délai de réflexion de huit jours qui lui sera imposé, ont paru indispensable pour lui faire prendre conscience de ce qu’il ne s’agit pas d’un acte normal ou banal, mais d’une décision grave qui ne peut être prise sans en avoir pesé les conséquences et qu’il convient d’éviter à tout prix". Enfin, elle affirmait que la loi "ne crée aucun droit à l’avortement" et elle ajoutait que "la société tolère un tel acte mais qu’elle ne saurait [le] prendre en charge, ni [l’] encourager". Pourquoi est-on passé en quelques années de la tolérance d’un mal à la proclamation que l’avortement est un droit essentiel de la femme ?

Suffit-il de nier la contradiction pour faire disparaître la culpabilité ?

Il est très difficile voire impossible pour une personne et pour une société, de vivre dans un état de scission intérieure, c’est-à-dire de s’installer durablement dans une action dont on se sent coupable. L’adage prêté à Paul Bourget "si on n’arrive pas à vivre comme on pense, on finit par penser comme on vit" manifeste le désir de cohérence et d’unité inscrit dans le cœur de l’être humain. La loi Veil, quelles que soient les intentions de ses rédacteurs, se voulait un compromis entre deux thèses contradictoires. En effet, de deux choses l’une : soit la femme porte un être doué de vie humaine et alors l’avortement est un homicide et à ce titre ne peut être légalisé ; soit partant de la conclusion que l’avortement doit être légalisé, il faut qu’il ne soit plus qualifié d’homicide et il faut donc refuser de reconnaître l’humanité de l’embryon humain. Mais alors l’avortement devient aussi banal que de se faire arracher une dent, et il ne s’agit pas simplement de le tolérer, mais de le voir comme l’effectuation d’un droit de la femme sur son corps. La loi Veil voulant transiger s’enfonce dans la contradiction. Or une contradiction ne tient pas face au besoin de cohérence interne à l’esprit humain ; ce qui devait arriver arriva et en quelques années toutes les dispositions liées à une logique de tolérance étaient abrogées sous la pression de la logique alternative, celle du droit.

On peut bien sûr soutenir que la loi Veil a été le fruit d’un compromis politique pour faire accepter l’inacceptable et que ses auteurs la considéraient comme la première étape d’une entreprise de basculement de l’opinion publique en général, et de la majorité parlementaire en particulier, pour légitimer progressivement l’avortement comme un droit essentiel de la femme. Il n’en reste pas moins que l’avortement continue à apparaître comme un acte qui n’est pas banal, car un embryon humain n’est pas une dent, fut-elle de sagesse. On peut chercher à congédier le réel quand il nous contrarie, mais le réel résiste. Alors que faire ?

Se libérer de la culpabilité en accueillant la faute

Une des tâches majeures de notre époque est de restaurer la grandeur de la culpabilité comme signe, alerte, qu’un mal a été commis. Notre société est dans le déni du mal, mais le mal n’a pas pour autant disparu et engendre son lot de souffrance, de désespérance, de dépression. Casser un thermomètre n’a jamais fait baisser la fièvre. Comme le dit si bien Pascal : "D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas et qu’un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons" (Pascal, B.80). Il ne s’agit pas d’accabler le boiteux, mais de dénoncer l’esprit boiteux qui empêche le boiteux de se voir comme tel, pour prendre les moyens de marcher droit. La seule manière de lutter contre le mal, d’être libéré de sa culpabilité n’est pas de nier la faute commise, mais d’entrer dans le chemin du pardon, pardon demandé et pardon offert à l’autre et à soi. Mais le pardon repose sur la conscience de la faute commise. Notre société s’épuise à vouloir lutter contre le mal de l’avortement en proclamant que c’est un acte banal au lieu d’avoir le courage de nommer le mal, afin de tout faire pour l’éviter en amont, et le soigner en aval.

1.Simone Veil, Les homme aussi s’en souviennent, Paris, Stock, 2004, p.30à 39 

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mardi 28 avril 2015

"Le cri du Patriarche Raï à l’Unesco", il ne peut y avoir de Moyen-Orient sans Chrétiens


Samedi 25 avril, Sa Béatitude Béchara Boutros Raï, Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient pour les Maronites, a lancé un cri à la communauté internationale, à la tribune de l'Unesco, pour préserver les chrétiens du Moyen Orient. Retrouvez ici l’intégralité de son discours.




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(Source: LaVie)


Conférence à l’UNESCO du Patriarche Card. Béchara Boutros RAI Paris, le 25 avril 2015
Introduction


1. Je voudrais tout d’abord saluer et remercier Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture et le Conseil Exécutif, ainsi que Dr Khalil Karam, Ambassadeur, Délégué permanent du Liban auprès de l’UNESCO, de m’avoir invité à donner cette conférence à l’occasion du 70ème anniversaire de cette Organisation, autour du thème : "La présence chrétienne au Moyen - Orient et son rôle dans la promotion de la culture de la paix". Je développerai ce thème en trois points :

1) Le parcours historique de la présence chrétienne bimillénaire au Moyen - Orient.
2) Ses espaces de promotion de la culture de la paix.
3) Les moyens pour sauvegarder la présence chrétienne.

I. Parcours historique de la présence bimillénaire des chrétiens au Moyen - Orient


2. C’est dans la région du Proche - Orient que Dieu a envoyé son Fils, il y a deux mille ans, afin d’accomplir le plan de salut de tout le genre humain, et où, pour la première fois, les disciples du Christ reçurent le nom de "Chrétiens" (cf. Ac 11, 19-26). Aussi, le christianisme devint rapidement un élément essentiel de la culture de la région grâce à ses grandes écoles d’Alexandrie et d’Antioche. L’essence de la culture chrétienne était et reste toujours la promotion de la paix, basée sur quatre piliers : la vérité, la justice, l’amour et la liberté (Pacem in Terris, 88).

3. La paix constantinienne avec l’Edit de Milan (315), qui a clôturé trois siècles de persécution chrétienne, a fait apparaître une Eglise complètement acculturée, se faisant araméenne avec les araméens, copte avec les coptes, grecque ou latine avec les ethnies dominantes de l’Empire romain. Elle apparaît organisée en patriarcats : Rome, Alexandrie, Constantinople, Antioche et Jérusalem. Chaque Eglise patriarcale avait son organisation en diocèses, se gouvernait par ses propres lois et tenait la communion avec les autres Eglises et celle de Rome.

4. En franchissant les frontières de Jérusalem et du peuple juif, l’Eglise a fait son premier champ d’expansion en milieu païen de la région syrienne de l’Empire Romain, où elle s’est mise au contact des cultures grecque et araméenne - syriaque. À Antioche, capitale de la province romaine d’Orient et foyer vivant d’hellénisme, s’est constituée la première communauté significative de chrétiens d’origine païenne autour de l’année 37. Alexandrie aussi était devenue, à la fin du Ier siècle le haut lieu de l’hellénisme chrétien. Ces deux villes culturelles, jusqu’au VIème siècle, rivalisaient avec Rome et Byzance. Au IIIème siècle le christianisme a gagné l’essentiel de l’Egypte, de la Palestine, de la Syrie, de la côte phénicienne (aujourd’hui littoral libanais) et de l’Asie Mineure ; il s’est étendu loin vers l’Est, au cœur de la Mésopotamie.

5. Les chrétiens du Moyen - Orient ne sont pas donc des individus épars, ni des groupes de minorités ethniques ou religieuses. Ils sont plutôt les membres de l’Eglise Universelle, appartenant à des Eglises qui ont chacune son rite propre, c’est-à-dire son patrimoine liturgique, théologique, spirituel et disciplinaire, représentant sa propre manière de vivre la foi selon sa culture, histoire et situation géo - politique.

6. Le Code de Droit Canonique des Eglises Orientales (c. 28 § 2) reconnaît cinq principaux rites orientaux issus de la Tradition des Eglises patriarcales d’Alexandrie, d’Antioche, de Constantinople, d’Arménie et de Perse. Ils sont les rites : grec, syriaque, chaldéen, alexandrin ou copte, et arménien. Eux - mêmes se subdivisent en d’autres composantes. Il s’agit pratiquement des chrétiens catholiques et orthodoxes : Coptes, Grecs, Syriaques, Maronites (tous catholiques), Chaldéens, Arméniens, en plus des Latins et des membres des communautés ecclésiales issues de la Réforme . Il s’agit donc d’une grande richesse culturelle.

7. Toutes ces Eglises et leurs riches patrimoines ont constitué, avant la parution de l’Islam au VIIème siècle et la création des Etats actuels du Moyen - Orient, la base culturelle de toute cette région. Même la Péninsule d’Arabie avait déjà accueilli elle aussi évêchés et monastères, et certaines tribus arabes se sont converties au christianisme. Donc la rencontre entre Christianisme et Islam s’est effectuée au cœur de l’Arabie dès les premières années de l’hégire. Au nord de la Péninsule, d’autres Arabes chrétiens se sont installés sur les confins désertiques séparant les deux empires perse et byzantin. La tradition veut que Mahomet, Prophète des Musulmans, ait été en contact avec les milieux chrétiens à la Mecque et Yathrib, ainsi qu’au cours de ses voyages dans le désert syrien. A la Foire d’Oqaz, il aurait écouté les sermons de l’évêque de Najran.

8. Les chrétiens du Moyen - Orient commencèrent donc leur cheminement avec les musulmans depuis 1400 ans, sous les différents Empires et époques : Omeyade (661-750), Abbasside (750-1258), Mamelouks (1250 - 1516) et Ottomane ou Turque (1516 -1918). Ils ont su préserver leur présence malgré toutes les difficultés de la vie en commun avec les musulmans, durant ces époques plutôt obscurs et très durs. Cependant ils transmettaient, dans leurs milieux et dans les espaces consentis, leur culture chrétienne de paix, de coexistence pacifique, de respect de l’autre différent, de l’ouverture aux autres cultures.

II - La présence chrétienne et ses espaces de promotion de la culture de la paix.

9. Les chrétiens ont pu reprendre avec plus de force leur rôle de promoteurs de la culture de la paix, grâce aux contacts avec l’Europe. Les premiers contacts furent durant la période des Croisades (1089-1291) où des liens se sont établis entre l’Eglise Maronite, la seule Eglise unie à Rome, après le grand schisme d’Orient (1054), et la France en la personne du Roi Saint Louis qui a ratifié ces liens par un document daté du 21 mai 1250. Ensuite par la fondation du Collège Maronite de Rome en 1584, lequel a réussi à construire un pont culturel entre l’Orient et l’Occident, et lier les deux rives nord et sud de la Méditerranée, grâce à ses érudits.

10. Les deux siècles XVI et XVII furent la période de fondation des écoles dans la Montagne Libanaise et l’arrivée au Liban et en Orient des Ordres religieux latins venus de France : Franciscains, Jésuites, Dominicains, Lazaristes et autres qui ont contribué beaucoup par leurs missions et écoles, au Liban puis en Orient, à la formation de la jeunesse à la culture de la paix dans toutes ses dimensions : spirituelle, sociale, économique et politique. À ces missions latines s’ajoutent dans la 2de moitié du XIXème siècle les missions russes orthodoxes et celles anglo-saxonnes protestantes, toujours partant de Beyrouth vers d’autres régions du Proche - Orient. Toutes ces missions de caractère culturel ont contribué à la renaissance culturelle du monde arabe et véhiculé les valeurs de la modernité. Les débuts du XVIIème siècle ont connu la fondation des Ordres religieux orientaux, organisés en vie commune, qui ont donné un grand essor à la vie et mission des chrétiens d’Orient, surtout par leurs écoles.

11. Il faut que je rappelle aussi la promotion culturelle lancée par le fameux Synode Libanais Maronite tenu en 1736 au Couvent Notre Dame de Louaizé qui a ordonné l’enseignement obligatoire et gratuit pour tous les garçons et les filles du Mont - Liban. Depuis lors fut une floraison d’écoles qui allaient toujours en progression jusqu’à nos jours non seulement au Liban mais aussi dans tous les pays du Proche - Orient, jusqu’au Golfe Arabe. Ces écoles étaient ouvertes à tous les jeunes, garçons et filles, sans aucune distinction de religion, de confession ou de race. Que des générations ont reçu et reçoivent encore la formation culturelle, humaine, spirituelle, morale, scientifique et nationale dans les écoles chrétiennes !

12. Une promotion importante de la culture de la paix est assurée par les Universités Chrétiennes et les Facultés d’Enseignement Supérieur : Catholiques, Orthodoxes et Protestantes du Liban, dont certaines furent instituées en la 2de moitié du XIXème siècle. Elles contribuent énormément à la promotion du dialogue interculturel et interreligieux. Là aussi étudiants, professeurs et parents de toute religion et confession se rencontrent, échangent réciproquement leurs valeurs et consolident la vie en commun et l’ouverture à l’autre différent.

13. Rappelons aussi le rôle des institutions sociales de l’Eglise : des diocèses et des ordres religieux, partout dans les pays du M.O., comme hôpitaux, orphelinats, centres pour handicapés et pour cas spéciaux, dispensaires, maisons de vieillards. Dans toutes ces institutions c’est la paix qui est vécue et traduite en actes et services. C’est l’Evangile de la paix qui est annoncé et témoigné et constitue une phare d’espérance pour ce Proche - Orient martyrisé par les guerres intestines.

14. Une autre contribution pour la culture de la paix est offerte par les familles à mariages mixtes, entre catholiques et non catholiques, entre chrétiens et musulmans, ainsi que par le vivre ensemble des citoyens de toute religion qui se retrouvent dans le travail, sur le marché et dans les institutions publiques.

15. Encore dans ces pays du M.O à système politique religieux, à l’exception du Liban, les chrétiens laïcs : ingénieurs, médecins, avocats, hommes d’affaires, financiers, économistes, entrepreneurs et autres, jouissent de la grande confiance des gouvernants et des citoyens, pour leurs capacités créatives et le respect des autorités locales. Ce sont des vrais promoteurs de la culture de la paix sur le plan du développement. D’ailleurs, les différents pays d’Occident reconnaissent sur ce plan les grandes possibilités des chrétiens orientaux accueillis chez eux.

16. Faisant marche en arrière dans l’histoire, nous constatons que, durant les différentes époques de l’Empire Arabe (661-1516) et sous l’Empire Ottoman ou Turc (1516 - 1916), le déclin de la civilisation arabo - musulmane allait de pair avec l’étouffement de la société chrétienne. Mais celle-ci a pu reprendre sa présence avec une plus grande efficacité. C’est pourquoi, parler d’un M.O. sans chrétiens est une chose impossible. L’on peut parler plutôt d’affaiblissement de la présence chrétienne à cause de l’exode des chrétiens. Cet exode des chrétiens de leurs pays d’origine à cause des guerres, des conflits, des crises socio-économiques et parfois des persécutions, fait perdre au Proche-Orient d’irremplaçables artisans de paix et de développement. Il fera perdre aussi aux musulmans la modération laquelle, grâce à la convivialité islamo-chrétienne, constitue jusqu’à maintenant la grande majorité chez les musulmans du Proche-Orient. Autrement l’Islam tomberait entre les mains des intégristes et fondamentalistes. Il fera perdre en plus à leurs Etats la qualité d’être, dans le siècle de globalisation, des Etats pluriculturels et pluriconfessionnels, où les chrétiens jouent le rôle de conciliateurs dans les conflits, de promoteurs d’ouverture et garants des rencontres.

III. Les moyens pour sauvegarder la présence chrétienne

17. Pour toutes les raisons susmentionnées, l’Europe et la Communauté Internationale sont appelées à veiller pour que les chrétiens restent dans leurs pays, avec les garanties nécessaires, eux qui existent en Orient depuis 2000 ans et sont des citoyens originaires et authentiques. Je propose ici les moyens aptes à créer une atmosphère de paix et de stabilité, pour pouvoir préserver la présence chrétienne au Moyen - Orient afin d’ y promouvoir la culture de la paix. Ces moyens exigent des bonnes volontés.

a) Résoudre d’abord le conflit israélo - palestinien et israélo - arabe qui est à l’origine de tous les conflits et guerres qui enflamment le Moyen - Orient. Il y a déjà des Résolutions du Conseil de Sécurité à exécuter, et des Résolutions à prendre.

b) Mettre fin aux guerres en cours entre les pays sunnites et les pays shiites, en Syrie, Irak et Yémen, à travers les négociations politiques et le dialogue entre les parties en conflit. Par conséquent cesser de soutenir les belligérants en armes et en argent, et de les protéger politiquement, ainsi que les organisations terroristes. Quant à celles - ci il faut identifier les causes qui les ont provoquées et les remédier avec moins de dégât, afin d’endiguer le terrorisme et sauver la paix dans le monde. Il faut absolument aider les pays de la région à se dégager des conflits sanglants qui les consomment, peuples et civilisations.

c) Reconstruire le vivre ensemble européen et musulman sur les deux rives de la méditerranée, par un réengagement des européens sur la côte sud de la méditerranée, en remplacement de l’assistanat et de la force militaire. La méditerranée devrait devenir le pont culturel entre ces deux mondes, au lieu d’être la frontière de leur conflit. "L’union de la méditerranée", à l’initiative de la France, est le projet le plus vital pour que les chrétiens d’Orient restent sur leurs terres avec toute leur efficacité et que les européens reviennent et contribuent de nouveau au progrès et développement de l’Orient, comme ils l’ont fait dans le passé. Les chrétiens orientaux sont bien positionnés pour réaliser cette "union".

d) Déployer les forces nécessaires pour que l’Islam, aujourd’hui en éruption violente, ne se sente coincé, défié ou peu respecté et n’entre en confrontation avec l’Europe et l’Occident. Les chrétiens d’Orient et particulièrement ceux du Liban sont des collaborateurs essentiels pour cette mission si importante pour le monde.

e) Reconnaître que les chrétiens d’Orient, surtout les chrétiens du Liban, sont stratégiques pour une solution politique à long terme, une solution interculturelle intrinsèque, au lieu d’une solution militaire imposée, comme c’est le cas aujourd’hui en Palestine, Syrie, Irak et Yémen.

f) Sauvegarder le Liban et le rôle efficace des chrétiens pour garantir la marche vers la démocratie, les valeurs de la modernité et le développement dans la région. Car seul le Liban sépare entre Religion et Etat, où chrétiens et musulmans sont en pleine égalité de droits et obligations. Seulement au Liban, les chrétiens ont une présence politique respectable dans leur propre pays et dans le monde arabe. Le Liban, grâce à sa culture de convivialité, reste le seul espoir du vivre ensemble entre chrétiens, musulmans et autres. Son président chrétien Maronite de par le Pacte National est le garant de cette convivialité. Malheureusement l’élection d’un nouveau Président a été liée forcement aux issus des conflits en cours en Syrie et dans la région. Voilà qu’aujourd’hui même s’accomplissent onze mois de vacance présidentielle, due au boccage des séances parlementaires. Nous comptons sur la médiation des pays amis du Liban, et ceux qui ont une influence politique sur l’Iran et l’Arabie Saoudite, pour débloquer cette impasse parlementaire.

Conclusion

16. La paix est le don du Christ, "Prince de la paix" (Is 9 : 6). Lui-même est notre paix (Eph. 1 : 14). Elle se construit tous les jours. Elle est le fruit de la justice (Is 32 : 16) et porte un nouveau nom celui du développement (Paul VI, Populorum Progressio, n.76). Engageons - nous ensemble pour rendre à la terre du Moyen - Orient, d’où l’Evangile de la paix a été annoncé au monde, sa vocation originelle d’être le lieu de la rencontre et de la paix.

Je Vous remercie !
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