jeudi 17 novembre 2011

Intégristes catholiques déchaînés et enthousiasme d’activistes de gauche militant !

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Cherchez les différences....











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La voix éloquente et claire de la Conscience

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Discours à l'assemblée générale de l'académie pontificale pour la vie   


Le 24 février, le Pape Benoît XVI a reçu en audience, dans la Salle Clémentine, les participants à la XIIIe Assemblée générale de l'Académie pontificale pour la Vie, autour du thème de la conscience chrétienne au service du droit à la vie.


  C'est pour moi une véritable joie de recevoir à l'occasion de cette Audience, à laquelle participent tant de personnes, les membres de l'Académie pontificale pour la Vie, réunis à l'occasion de leur XIIIe Assemblée générale ; ainsi que tous ceux qui ont voulu participer au Congrès qui a pour thème : « La conscience chrétienne au service du droit à la vie ». Je salue le cardinal Javier Lozano Barragán, les Archevêques et les évêques présents, les confrères prêtres, les rapporteurs du Congrès, ainsi que vous tous, venus de divers pays. Je salue en particulier Monseigneur Elio Sgreccia, président de l'Académie pontificale pour la Vie, que je remercie pour les aimables paroles qu'il m'a adressées, et pour le travail auquel il se consacre, avec le Vice-Président, le Chancelier et les membres du Conseil de Direction, en vue d'accomplir les vastes et délicates tâches de l'Académie pontificale.

  Le thème que vous avez soumis à l'attention des participants, et donc également de la communauté ecclésiale et de l'opinion publique, est d'une grande importance : en effet, la conscience chrétienne possède la nécessité intérieure d'être alimentée et renforcée par les motivations multiples et profondes qui militent en faveur du droit à la vie. C'est un droit qui exige d'être soutenu par tous, car il s'agit du droit fondamental par rapport aux autres droits humains. C'est ce qu'affirme avec force l'Encyclique Evangelium vitae : « Malgré les difficultés et les incertitudes, tout homme sincèrement ouvert à la vérité et au bien peut, avec la lumière de la raison et sans oublier le travail secret de la grâce, arriver à reconnaître, dans la loi naturelle inscrite dans les cœurs (cf. Rm 2, 14-15), la valeur sacrée de la vie humaine depuis son commencement jusqu'à son terme ; et il peut affirmer le droit de tout être humain à voir intégralement respecter ce bien qui est pour lui primordial. La convivialité humaine et la communauté politique elles-mêmes se fondent sur la reconnaissance de ce droit » (n. 2) (1). Cette même Encyclique rappelle que « la défense et la mise en valeur de ce droit doivent être, de manière particulière, l'œuvre de ceux qui croient au Christ, conscients de la merveilleuse vérité rappelée par le Concile Vatican II : “Par son incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme” (Gaudium et spes, 22). Dans cet événement de salut, en effet, l'humanité reçoit non seulement la révélation de l'amour infini de Dieu qui “a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique” (Jn 3, 16) mais aussi celle de la valeur incomparable de toute personne humaine » (ibid.).
  Le chrétien est donc constamment appelé à se mobiliser pour faire face aux multiples attaques auxquelles est exposé le droit à la vie. Il sait qu'il peut compter en cela sur des motivations qui ont leurs racines profondes dans le droit naturel et qui peuvent donc être partagées par toute personne ayant une conscience droite. Dans cette perspective, en particulier après la publication de l'Encyclique Evangelium vitae, on a beaucoup fait pour que les contenus de ces motivations soient mieux connus dans la communauté chrétienne et dans la société civile, mais il faut admettre que les attaques contre le droit à la vie dans le monde entier se sont étendues et multipliées, en revêtant également de nouvelles formes. Les pressions en faveur de la légalisation de l'avortement dans les pays d'Amérique latine et dans les pays en voie de développement sont toujours plus fortes, notamment avec le recours à la libéralisation des nouvelles formes d'avortement chimique sous le prétexte de la santé de reproduction : les politiques de contrôle démographique s'intensifient, bien qu'elles soient désormais reconnues comme dangereuses également sur le plan économique et social.
Dans le même temps, dans les pays les plus développés croît l'intérêt pour la recherche biotechnologique plus pointue, en vue d'instaurer des méthodes subtiles et étendues d'eugénisme, allant jusqu'à la recherche obsessionnelle de l'« enfant parfait », avec la diffusion de la procréation artificielle et de diverses formes de diagnostic visant à assurer la sélection. Une nouvelle vague d'eugénisme discriminatoire est approuvée au nom du prétendu bien-être des personnes et en particulier dans le monde économiquement développé, on promeut des lois visant à légaliser l'euthanasie. Tout cela a lieu tandis que, d'un autre côté, se multiplient les pressions en vue de la légalisation de formes d'unions alternatives au mariage, et fermées à la procréation naturelle. Dans ces situations, la conscience, parfois étouffée par les moyens de pression collective, ne fait pas preuve d'une vigilance suffisante devant la gravité des questions en jeu, et le pouvoir des plus forts affaiblit et semble paralyser également les personnes de bonne volonté.

  Le fondement solide de la vérité

  C'est pourquoi, l'appel à la conscience et, en particulier, l'appel à la conscience chrétienne, est encore plus nécessaire. « La conscience morale – comme le dit le Catéchisme de l'Église catholique  – est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d'un acte concret qu'elle va poser, est en train d'exécuter, ou a accompli. En tout ce qu'il dit et fait, l'homme est tenu de suivre fidèlement ce qu'il sait être juste et droit » (n. 1778). Il ressort de cette définition que la conscience morale, pour être en mesure de guider correctement la conduite humaine, doit avant tout reposer sur le fondement solide de la vérité, c'est-à-dire qu'elle doit être illuminée pour reconnaître la véritable valeur des actions et l'importance des critères d'évaluation, de façon à savoir distinguer le bien du mal, même là où le climat social, le pluralisme culturel et les intérêts qui se superposent ne le favorisent pas.
La formation d'une conscience vraie, car fondée sur la vérité, et droite, car déterminée à en suivre les règles, sans contradiction, sans trahison et sans compromis, est aujourd'hui une entreprise difficile et délicate, mais indispensable. Et c'est une entreprise qui se heurte, malheureusement, à divers facteurs. Avant tout, dans la phase actuelle de sécularisation appelée post-moderne et marquée par des formes discutables de tolérance, croît non seulement le refus de la tradition chrétienne, mais on se méfie également de la capacité de la raison à percevoir la vérité, on s'éloigne du goût de la réflexion. Selon certains, la conscience individuelle, pour être libre, devrait même se défaire aussi bien des références aux traditions que des références fondées sur la raison. Ainsi, la conscience, qui est l'acte de la raison visant à la vérité des choses, cesse d'être lumière et devient une simple toile de fond sur laquelle la société des médias projette les images et les impulsions les plus contradictoires.
  Il faut rééduquer au désir de la connaissance de la vérité authentique, à la défense de la liberté de choix face aux comportements de masse et aux attraits de la propagande, pour nourrir la passion de la beauté morale et de la clarté de la conscience. Tel est le devoir délicat des parents et des éducateurs qui travaillent à leurs côtés ; et tel est le devoir de la communauté chrétienne à l'égard de ses fidèles. En ce qui concerne la conscience chrétienne, sa croissance et ce qui la nourrit, on ne peut se contenter d'un contact fugace avec les principales vérités de la foi dans l'enfance, mais il faut suivre un chemin qui accompagne les diverses étapes de la vie, ouvrant le cœur et l'esprit à accueillir les devoirs fondamentaux sur lesquels repose l'existence tant de la personne que de la communauté. Ce n'est qu'ainsi qu'il sera possible d'initier les jeunes aux valeurs de la vie, de l'amour, du mariage, de la famille. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra les conduire à apprécier la beauté et la sainteté de l'amour, la joie et la responsabilité d'être parents et collaborateurs de Dieu pour donner la vie. En l'absence d'une formation permanente et adaptée, la capacité de jugement des problèmes soulevés par la biomédecine en matière de sexualité, de vie naissante, de procréation, ainsi que dans la façon de traiter et de soigner les patients et les couches faibles de la société, devient encore plus problématique.
Il est certes nécessaire de parler des critères moraux qui concernent ces thèmes avec des professionnels, médecins et juristes, pour les exhorter à élaborer un jugement compétent de conscience, et, le cas échéant, une objection courageuse de conscience, mais une telle urgence revient fondamentalement avant tout aux familles et aux communautés paroissiales, dans le processus de formation de la jeunesse et des adultes. Sous cet aspect, à côté de la formation chrétienne, visant à la connaissance de la Personne du Christ, de sa Parole et des Sacrements, dans l'itinéraire de foi des enfants et des adolescents, il faut unir de façon cohérente le discours sur les valeurs morales qui concernent le corps, la sexualité, l'amour humain, la procréation, le respect pour la vie à toutes ses étapes, en dénonçant dans le même temps à l'aide de motifs valables et précis les comportements contraires à ces valeurs fondamentales. Dans ce domaine spécifique, l'œuvre des prêtres devra être accompagnée de façon opportune par l'engagement de laïcs éducateurs et également spécialistes, qui se consacrent au devoir d'orienter les réalités ecclésiales par leur science éclairée par la foi. Je prie donc le Seigneur, afin qu'il envoie parmi vous, Chers Frères et Sœurs, et parmi tous ceux qui se consacrent à la science, à la médecine, au droit et à la politique, des témoins pourvus d'une conscience véritable et droite, pour défendre et promouvoir la « splendeur de la vérité » en vue de soutenir le don et le mystère de la vie. Je compte sur votre aide, très chers professionnels, philosophes, théologiens, scientifiques et médecins. Dans une société parfois chaotique et violente, grâce à votre qualification culturelle, à travers l'enseignement et l'exemple, vous pouvez contribuer à réveiller dans de nombreux cœurs la voix éloquente et claire de la conscience.

Une loi inscrite par Dieu au cœur de l'homme

  « C'est une loi inscrite par Dieu au cœur de l'homme – nous a enseigné le Concile Vatican II – ; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera » (Gaudium et spes, 16). Le Concile a offert de précieuses indications afin que les fidèles apprennent « à distinguer avec soin entre les droits et les devoirs qui leur incombent en tant que membres de l'Église et ceux qui leur reviennent comme membres de la société humaine » et afin « d'accorder harmonieusement, les uns et les autres entre eux, se souvenant que la conscience chrétienne doit être leur guide en tous domaines temporels, car aucune activité humaine, fût-elle d'ordre temporel, ne peut être soustraite à l'empire de Dieu » (Lumen gentium, 36) (2). C'est pour cette même raison que le Concile exhorte les laïcs croyants à accueillir « ce que les pasteurs sacrés [...] décident au nom de leur magistère et de leur autorité dans l'Église » et, d'autre part, recommande que « les pasteurs doivent reconnaître et promouvoir la dignité et la responsabilité des laïcs dans l'Église, ayant volontiers recours à la prudence de leurs conseils » et conclut que « de ce commerce familier entre laïcs et pasteurs, il faut attendre pour l'Église toutes sortes de biens » (Lumen gentium, 37). Lorsqu'est en jeu la valeur de la vie humaine, cette harmonie entre fonction magistérielle et engagement laïc devient particulièrement importante : la vie est le premier des biens reçus de Dieu et elle est le fondement de tous les autres ; garantir le droit à la vie à tous et de façon équitable pour tous est un devoir et l'avenir de l'humanité dépend de son accomplissement. Cette perspective fait également apparaître l'importance de votre rencontre d'étude. Je confie ses travaux et ses résultats à l'intercession de la Vierge Marie, que la tradition chrétienne salut comme la véritable « Mère de tous les vivants ». Qu'elle vous assiste et vous guide ! Comme gage de ce vœu, je désire vous donner à tous, ainsi qu'à vos familles et à vos collaborateurs, la Bénédiction apostolique.

      

from Alliance VITA on Vimeo.

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mercredi 16 novembre 2011

Edouard Braine : "Mieux vaut être handicapé à Londres qu'à Paris !"

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Source: RTL





Livre:   "La fin de vie en débat" (Dr Xavier Mirabel - Président d' "Alliance VITA")








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Happening de l'association Alliance VITA du 9 décembre 2011 
dans le "Grand Angle" d' "Yvelines première"

Tour- Non à l'euthanasie des "vieux" - Alliance VITA Tour dans tvtour
Lille - Non à l' Euthanasie des "vieux"- Alliance VITA Lille dans grandlille.tv
Yvelines - Non à l' Euthanasie, solidaires des plus fragiles  - Alliance VITA Yvelines
Strasbourg - Non à l' Euthanasie des "vieux" sur le 19/20 de France 3 Alsace


Euthanasie et les heureux du grand age...
Edouard Braine, "Mieux vaut être handicapé à Londre qu' à Paris"

lundi 14 novembre 2011

La théorie du Gender: origines et conséquences ..

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source :  Sylviane AGACINSKI, tribune du Monde du 26 juin 2007


En bref: L'Institut d'Etudes Politiques (IEP) de Paris a décidé d'enseigner la théorie du Gender à ses élèves. Un choix loin d'être anodin pour la formation de cette jeune élite. Les "gender studies": de l'identité biologique à l'identité sociologique ou comment déconstruire les structures fondamentales de la société. Jusqu’à ce jour, la France avait été épargnée par l’enseignement de la théorie du Gender.

Nous avions tout au plus un module à la Sorbonne et quelques conférences à Paris ou en province. C’en est fini. L’enseignement de cette « discipline » entre par la grande porte: à partir de 2011, des cours obligatoires lui seront consacrée à Sciences Po, l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. (IEP Paris)
À l’origine du projet, deux femmes économistes de l’OFCE, soutenues par Jean-Paul Fitoussi, président de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et par Emmanuelle Latour de l’Observatoire de la parité créé en 1995. Celles-ci déclarent qu’il faut en finir avec l’inégalité entre les hommes et les femmes dans l’entreprise. Pour les promoteurs de l’opération, le but est éminemment politique : « On veut faire progresser le combat contre les inégalités entre hommes et femmes. »  Personne ne peut s’opposer à l’égalité homme-femme. Encore faudrait-il savoir sur quoi se fonde cette égalité.

1- Une réflexion identitaire: Queer et gender

En regardant d’un peu plus près, on comprend mieux l’intention. En particulier, grâce à l’évènement initiatique baptisé Queerweek (La semaine queer) de Sciences Po, lancée du 3 au 6 mai 2010 comme une avant-première des Gender studies. Bien que les créatrices s’en défendent, il s’agit bien d’une étude centrée sur une réflexion identitaire. Le programme de cette Semaine queer — « semaine du genre et des sexualités » — est explicite. L’idée promue est la suivante : l’individu postmoderne ne se reconnaîtrait plus dans la société « hétérosexiste » : la différence des sexes est une dictature puisqu’elle est imposée par la nature. Pour être libre, l’individu devrait  pouvoir se choisir. Cela lui permettrait d’exercer son droit le plus fondamental : « le droit à être moi », de se choisir en permanence alors que la nature impose d’être un homme ou une femme.

Les théoriciennes du queer pensent que l’individu serait mieux caractérisé par son orientation sexuelle que par son identité sexuelle, fondée sur une donnée biologique donc non choisie. 


  Elles estiment que se considérer comme homme ou femme en se fondant sur une réalité biologique, c’est refuser de se construire soi-même. Il serait tentant de chercher une définition du queer. Si, précisément, il n’y en a pas, c’est en raison du caractère subversif de cette théorie, comme l’affirment ses promoteurs. Donner une définition, c’est fixer une idée ou un objectif. Dans ce concept, rien n’est fixé. On peut dire qu’il s’agit d’un mouvement subversif dont l’objectif est de reformuler les rapports homme/femme dans la société, non plus en fonction de leur identité masculine ou féminine, mais en fonction de leur volonté et de leurs désirs souverains. L’identité ne serait plus biologique, mais sociale. D’une certaine manière, la théorie Queer prolonge la théorie du Gender, ce concept apparu au Sommet de Pékin en 1995, sous l’effet de groupes de pression de féministes radicales. D’ailleurs, pendant que l’IEP lançait cette initiative, Judith Butler en personne intervenait à Lyon à l’invitation du maire pour présenter la théorie dont elle est l’une des figures marquantes [1]. Publié aux États-Unis dans les années soixante-dix, c’est seulement en 2005 que son livre de référence est traduit en français : Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion (Ed La Découverte). Pour elle, si le gender consiste à définir une politique féministe qui ne soit pas fondée sur l’identité féminine, le queer déconstruit l’identité de toute personne humaine en vue de se reconstruire à partir du seul choix individuel.

2- Le féminisme subversif: du féminisme radical à la théorie du gender

Judith Butler s’appuie sur les idéologies du XIXe et XXe siècle néo-marxiste, existentialiste et structuraliste pour penser « le féminisme et la subversion de l’identité ». Le féminisme initial adhère à l’idée que l’identité sexuelle et le genre coïncident, mais ce lien sera progressivement remis en cause par les gender feminists qui considèrent que la frontière entre le masculin et le féminin est parfois floue mais que  la société profite de ces différences pour imposer un rôle ou stéréotype : la femme aux tâches ménagères, l’homme à l’extérieur. Elles prétendent que la revendication de l’égalité homme/femme suppose une différence entre les sexes. Or selon elles, la différence construit l’inégalité et donc la domination de l’homme sur la femme. Ce qui fait dire à Judith Butler que la définition classique du genre, fondée sur le sexe biologique, est une construction sociale et culturelle au service de la domination de l’homme sur la femme. Sa proposition : s’affranchir de la nature. Pour sortir de l’oppression, il est nécessaire de déconstruire le genre, la famille et la reproduction ! 

Le genre

Les « gender-feminists » considèrent que la différence sexuelle de l’homme et de la femme n’est pas déterminante, sauf à maintenir la domination de l’homme. Or, le mot « sexe » fait référence aux caractéristiques biologiques, manifestant ainsi une différence innée entre l’homme et la femme. Il faut donc, pour elles, le remplacer par le terme  de « genre » qui renvoie aux comportements et aux rôles plutôt qu’au sexe, annihilant par ce moyen l’existence de différences, à l’origine des inégalités. À partir de cette rupture sémantique, une théorie va être élaborée. Nos théoriciennes prétendent que l’être humain, à la naissance, est « neutre ». Ce serait le milieu culturel qui imposerait un rôle féminin ou masculin pour maintenir la femme dans un rôle d’esclave. D’où l’idée de remplacer l’identité sexuelle par les orientations sexuelles variées et choisies par chaque individu. Chacun s’invente son genre qui peut évoluer au cours de la vie. Ainsi il n’y a plus de barrière entre ce qui est permis et ce qui est interdit. Ce que je choisis est permis, puisque je l’ai choisi.

La famille

En second lieu, il faut déconstruire la famille, parce que la femme y est maintenue en esclavage et qu’elle conditionne les enfants à accepter le mariage et la féminité comme naturels. La nouvelle famille doit être polymorphe (recomposée, monoparentale, homoparentale,...), bref : choisie.

La maternité

Enfin, après la famille et le genre, la reproduction doit également être déconstruite pour être choisie : l’enfant ne se reçoit pas, il se désire, il se programme, il se contractualise. Pour sortir des contraintes, la femme doit recourir à la technique : « Les mères porteuses, l’utérus artificiel ont pour objectif la libération des femmes des contraintes corporelles. C’est le fantasme de la désincarnation, se détacher de sa part naturelle [2]. » Ainsi, la théorie du gender déconstruit l’identité féminine. Plus de différence sexuelle, plus d’inégalité : « Les femmes ne seraient pas opprimées s’il n’existait pas un concept de femme. En finir avec le genre, c’est en finir avec le patriarcat [3]. » La déconstruction du genre consiste donc à minimiser l’identité sexuelle biologique (masculine ou féminine) pour ne garder que l’identité sexuelle sociologique, c'est-à-dire l’orientation sexuelle.

3- Applications des gender studies : Nouveaux couples, nouvelles familles 

Homoparentalité, adoption d’enfants par des couples de même sexe, adoption de 
nouvelles normes fondées sur une sexualité choisie… la théorie du gender permet de mieux comprendre les revendications du lobby gay car elle vient appuyer la reconnaissance normative de l’homosexualité  pour imposer de nouveaux modèles de couple et de filiation.

A) Le « droit au mariage »

Le droit devrait reconnaître toute forme d’union : homo-, hétéro-,  bi-, pluri-,… Il serait ouvert un seul type de contrat fondé sur le « droit au mariage » destiné à tous les individus, quelles que soient les circonstances. Or, rappelons : d’une part, que le choix individuel d’une forme de vie relève de la vie privée et d’autre part, que l’universalité de la loi a pour but de garantir le bien commun. L’État ne peut reconnaître qu’une union qui assure la stabilité et la durée du point de vue social et personnel. Le socle de la société repose sur l’universalité de la différence sexuelle de l’homme et de la femme et non sur des tendances ou des orientations. Enfin le mariage n’est pas un droit, mais un engagement entre deux personnes et une institution vis-à-vis de la société. Il est d’ailleurs paradoxal de revendiquer le mariage sauf à vouloir l’utiliser comme norme universelle pour toute sorte d’union. 

B) La parenté et la parentalité : le « droit à l’enfant »

Le désir d’enfants, considéré comme un droit par certains, conduit à remplacer la parenté par la parentalité. Or, la parenté unit les trois composantes de la filiation : biologique, juridique et sociale alors que la parentalité ne garde que la composante sociale, la fonction d’éduquer. En remplaçant progressivement le terme de parenté par parentalité, on déconnecte les réalités biologiques des comportements en société, telle que l’encouragent lesgender  feminists. Les homosexuels voient, à travers cette dialectique, un moyen de se voir reconnaître un « statut social » sur l’enfant concrétisant ainsi le «droit à l’enfant ». Ainsi le déclare l’APGL-Association des parents gays et lesbiens : « Nous souhaitons baser le droit de la filiation sur l’éthique de la responsabilité, en valorisant l’établissement volontaire de la filiation et en fondant celle-ci sur un engagement irrévocable.» « Un parent n’est pas nécessairement celui qui donne la vie, il est celui qui s’engage par un acte volontaire et irrévocable à être le parent. » 

C) Adoption, AMP et mères porteuses : « l’enfant-objet »

La reconnaissance sociale est insuffisante pour ces lobbys : si les couples de même sexe sont capables d’éduquer des enfants, pourquoi ne pourraient-ils être parent biologique (gestation pour autrui, insémination artificielle, fécondation in vitro) alors que les techniques médicales le permettent. D’où leur demande de recourir à l’AMP (Assistance médicale à la procréation), avec donneur, actuellement réservée aux couples de sexe différent. Et qu’importe le nom du donneur d’ovule ou de spermatozoïde puisque, si l’on suit la théorie du genre, la réalité biologique n’est que secondaire. La demande de légalisation de la GPA (gestation pour autrui) ou mères porteuses  soutenu par Élisabeth Badinter, membre du Conseil scientifique du Gender studies de Sciences-Po suit le même raisonnement. à Tous les moyens sont bons pour garantir le « droit à l’enfant » au mépris de l’enfant lui-même, de son identité et de sa croissance dans un cadre stable avec son père et sa mère.

La théorie du genre réduit l’individu à l’orientation sexuelle qu’il décide pour lui-même.

La philosophe Sylviane Agacinski[1] nous éclaire : « On ne semble pas remarquer que la revendication du « mariage homosexuel »  ou de l’ « homoparentalité » n’a pu se formuler qu’à partir de la construction ou de la fiction de sujets de droit qui n’ont jamais existé : les « hétérosexuels ». C’est en posant comme une donnée réelle cette classe illusoire de sujets que la question de l’égalité des droits entre « homosexuels » et « hétérosexuels » a pu se poser. Il s’agit cependant d’une fiction, car ce n’est pas la sexualité des individus qui a jamais fondé le mariage, ni la parenté, mais d’abord le sexe, c’est-à-dire la distinction anthropologique des hommes et des femmes. »

La diffusion de la théorie du gender ou du queer ne peut que renforcer la culture de dissociation de notre société : dissociation entre identité et comportement, entre sexualité et procréation, entre union et filiation, entre parenté et parentalité, créant autant de catégories que de cas d’espèces, dans le dessein de laisser chacun décider arbitrairement. Ainsi seront formés nos enfants si nous n’y prenons garde.

Article sur Facebook :    Fautpaspousser



Pour aller plus loin:

dimanche 13 novembre 2011

Notion de filiation: Campagne pour le don de gamètes et projet parental ?

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COMMUNIQUE DE PRESSE

Bruxelles, le 7 novembre 2011

La Cour européenne des Droits de l’Homme encadre la notion de filiation

La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE), doté d’un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, salue le jugement final présenté le 3 novembre 2011 par la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) relatif à l’interdiction en Autriche du recours aux dons de sperme et d’ovules en vue d’une fécondation in vitro (FIV hétérologue).  L’affaireS.H. et autres c. l’Autriche est un cas très sensible aux implications très importantes pour la famille, en particulier sur deux aspects : l’intérêt premier de l’enfant et les relations entre la mère, le père et leur enfant, et donc le lien de filiation.
Le premier arrêt de la Cour remettait en cause la définition même de la “famille”, à savoir si la famille est une réalité en soi ou plutôt un concept subjectif. Choisir cette deuxième option ouvrait la voie à la possibilité de pratiques d’utilisation de la famille à des fins purement individuelles au détriment de leurs conséquences pour les autres, et pour la société (par exemple la reconnaissance d’un « droit à l’enfant »).
Désormais, la CEDH encadre la notion de filiation car elle reconnaît la légitimité de la loi autrichienne qui vise à assurer des liens de filiation clairs entre un enfant, sa mère et son père. En effet, dans son arrêt final la Cour a statué que l’interdiction autrichienne des FIV hétérologues n’est pas contraire au droit au respect de la vie privée et familiale (article 8 de la Convention européenne des Droits de l’Homme). Cette décision est une victoire majeure pour reconnaître que l’intérêt premier de l’enfant doit être privilégié en toutes circonstances.  
L’arrêt de la CEDH établit également clairement que la maternité n’est pas un « concept » qui peut être adapté à des réalités sociales différentes. Elle observe que « la loi autrichienne repose sur l’idée selon laquelle la procréation médicalement assistéedoit demeurer aussi proche que possible de la conception naturelle (…) ce afin d’éviter des conflits éventuels entre la filiation utérine et la filiation génétique au sens large » (§104). En outre, elle affirme que « la Cour doit tenir compte de ce que ladissociation de la maternité entre une mère génétique et une mère utérine crée des rapports très différents de ceux qui résultent de l’adoption “ (§105). Cette décision permet ainsi de rappeler que la filiation désigne un lien particulier - biologique, physique, psychologique - entre la mère, le père et l'enfant, dont aucune dimension ne peut être absente.
Cette décision apporte également des éléments de haute importance  en reconnaissant la légitimité des « considérations morales » dans la législation nationale. La CEDH admet ainsi que le législateur autrichien « s’est efforcé de concilier le souhait de donner accès à la procréation médicalement assistée et l’inquiétude que suscitent dans de larges pans de la société le rôle et les possibilités de la médecine reproductive moderne, laquelle soulève de délicates questions d’ordre moral et éthique. » (§104). La Cour estime que ces considérations ne sont pas contraires à l’article 8 et que les préoccupations du gouvernement autrichien demeurent, notamment « à savoir que le don de gamètes impliquant des tiers dans un processus médical hautement technique est controversé et soulève des questions sociales et morales complexes qui ne font l’objet d’aucun consensus en Autriche et pour lesquelles il faut faire entrer en ligne de compte la dignité humaine, le bien-être des enfants ainsi conçus et la prévention des inconvénients ou des abus possibles. » (§113).
L’arrêt renforce aussi le respect du principe de subsidiarité pour les questions bioéthiques, déclarant qu’il doit y avoir une marge d’appréciation large pour les Etats membres : « Dès lors que le recours à la fécondation in vitro a suscité et continue de susciter de délicates interrogations d’ordre moral et éthique, lesquelles s’inscrivent dans un contexte d’évolution rapide de la science et de la médecine, et que les questions soulevées en l’espèce touchent à des domaines où il n’y a pas encore une claire communauté de vues entre les Etats membres, la Cour estime qu’il y a lieu d’accorder à l’Etat défendeur une ample marge d’appréciation. » (§97).
Pour toutes ces raisons, la FAFCE est intervenue avec son organisation membre autrichienne Katholische Familienverband Österreichs (KFÖ) (et avec plus de 50 parlementaires et 6 autres ONG, tous représentés par le European Centre for Law and Justice) comme partie tierce dans l’affaire lorsqu’elle a été envoyée devant la Grande Chambre de la CEDH. Elle se félicite de cette décision qui ouvre la voie d’une réflexion plus large sur les effets des techniques d’assistance médicale à la procréation, à commencer par ceux que l’enfant a à subir.

Arrêt de la grande chambre de la cour européenne des droits de l' homme
Plein écran: ICI
source:
FAFCE    (Fédération des associations familiales catholiques en Europe )
et CEDH (cour européenne des droits de l' homme)



  
Le projet parental from Alliance VITA on Vimeo.

                 


Pour aller plus loin:


3ème naissance après vitrification embryonnaire ( 11 Jan 2012 ) (+)
Culture de spermatozoïde in Vitro (5 Jan 2012 )
Pas touche à mes gamètes ! - (idem) ( 12 et 17 Nov 2011)
Campagne pour le don de gamètes : une action de plus contre la famille  ( 11 Nov 2011)
"La Cour européenne des Droits de l’Homme encadre la notion de filiation" (7 nov 2011)
Une campagne pour le don d’ovocytes ! ( 4 Nov 2011)
Les Gamètes sont elles cessibles ? (5 Dec 2011)
les AFC et la " filiation




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