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vendredi 5 juin 2015

"la Convention européenne des droits de l’homme proclamée en 1950 tourne une page dans l’histoire des droits de l’homme en Europe" Gregor Puppinck



Communiqué des avocats des parents de Vincent Lambert (23 juillet) *

"Vincent Lambert : pour quelles raisons n’avait-il pas, depuis 2008, 
                                                                                               de «représentant légal» ?*

Réaction d' AllianceVITA: *

"Le monde des soins palliatifs peut-il accepter une "mise en fin de vie" au nom d'un lourd handicap ?"
                                                         Tugdual derville  (23Juillet 2015 ) *


"Aujourd’hui le visage le plus fragile de notre société se prénomme Vincent."
                                                         Evêques de Rhône-Alpes   (21Juillet 2015 ) *

Jean-Yves Nau: " Vincent Lambert : deux médecins soudain confrontées 
                                         aux affres du «conflit d’intérêts»      (17 Juillet 2015 ) *

Les parents de Vincent Lambert portent plainte pour "tentative d'assassinat"
                                                                                                      (16 Juillet 2015 ) *

Maître Paillot : "Demande en révision faite à la CEDH concernant vincent Lambert "                                                                                                                                                                  (26 Juin 2015 ) *

Gregor puppinck: "Affaire Lambert:
             la CEDH a commis une erreur de droit"(23 Juin 2015 ) *

Tugdual Derville: "Image, pudeur et dignité"                             (11 Juin 2015 ) *

Prise de parole d' Emmanuel Hirsch sur Europe 1                      (10 Juin 2015 ) *

La prise de parole du Cardinal Barbarin sur RTL                         (8 Juin 2015 ) *

"Inconscience des droits de l’homme"  Entretien avec Tugdual Derville
                                         Propos recueillis par Fédéric Aimard       (8 juin 2015) *


Communiqué de Presse de Grégor Puppinck, ECLJ / Affaire Vincent Lambert  
      + Vidéo témoignage de la visite d'un ami à Vincent                    (5 juin 2015) *


"En France, 1700 anonymes sont dans l'état de Vincent Lambert" 
                                                                                                               (4 juin 2015)  *




********** 23 Juillet - Décision du CHU de Reims **************




(Source: Soutien Vincent)



COMMUNIQUE DES AVOCATS DES PARENTS DE VINCENT LAMBERT

La procédure collégiale est terminée.

La seule question reste celle du transfert.

Ce 23 juillet 2015 restera une date importante dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Vincent LAMBERT.

Le 15 juillet 2015, le Dr Daniela SIMON avait annoncé à une partie de la famille le sens de sa décision qui ne faisait plus aucun doute. Nous, avocats, avions terminé à 14 h une requête en référé-liberté et étions prêts à saisir le tribunal.

Mais c’est une heureuse décision qui a été notifiée : le CHU renonce à la procédure collégiale et demande au Procureur qu’un tuteur soit nommé.

Or le seul pouvoir concret du tuteur sera de décider du transfert de Vincent LAMBERT comme nous le réclamons depuis 2 ans. C’est ainsi que le ministre de la Santé Marisol TOURAINE a rapporté les propos du CHU dans un communiqué au sujet des conditions de sérénité qui n’étaient pas réunies pour prendre une décision d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent LAMBERT.

Vincent LAMBERT ne peut donc pas davantage rester au CHU de REIMS.

C’est une évidence que nous plaidons depuis 2 ans, depuis que la justice a annulé la 1ère décision de provoquer la mort de Vincent LAMBERT le 11 mai 2013. A cette époque, c’est délibérément que l’équipe médicale, dont faisaient déjà partie les Dr Daniela SIMON et Ana OPORTUS, avait décidé de ne pas informer les parents de la mort programmée de leur fils. Depuis le 11 mai 2013, le CHU de REIMS était délégitimé à cause du mépris qu’il avait manifesté envers les parents de Vincent.

Ce que ne dit pas le ministre de la Santé, c’est que le CHU savait parfaitement qu’une nouvelle décision serait annulée en justice dès lors que le Dr Daniela SIMON et le Dr Ana OPORTUS ont comparu officiellement aux côtés de Rachel LAMBERT devant la CEDH. Le conflit d’intérêt était manifeste.

Enfin, de nombreuses autorités scientifiques et morales sont intervenues pour dissuader le CHU de continuer dans cette voie de l’acharnement à vouloir mettre à mort Vincent LAMBERT malgré des mises en cause médicales, déontologiques et pénales graves.

Précisons que Vincent a progressé depuis l’expertise du Conseil d’Etat il y a 16 mois. Il a été filmé en train de déglutir sans difficulté de la nourriture et de l’eau. Un seul médecin a refusé de voir cette vidéo : le Dr Daniela SIMON.

Tous les spécialistes qui ont vu cette vidéo sont formels : il n’est plus dans un état végétatif mais pauci-relationnel et il doit être rééduqué à manger par la bouche.

Cette rééducation se fera désormais dans un établissement où l’on prendra soin de lui. A ce jour, 6 établissements nous ont écrit qu’ils étaient prêts à s’en occuper.

C’est un nouveau départ pour Vincent et sa famille.

                    Jean PAILLOT, avocat                           Jérôme TRIOMPHE, avocat









Blanche Streb


Vincent Lambert – Que l’humanité l’emporte sur la raison d’Etat, et que la justice soit enfin servie par le droit

Alors qu’une décision était attendue ce jeudi 23 juillet et que l’ensemble de la famille était convoquée, le CHU de Reims ne s’est finalement pas prononcé sur l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert.

Le médecin en charge de Vincent Lambert a décidé de suspendre la procédure collégiale placée sous sa responsabilité. Evoquant « des pressions extérieures » les médecins ont annoncé vouloir saisir le procureur pour que soit désigné un représentant légal du patient, pour une forme de mise sous tutelle.

Alliance VITA tient à exprimer un premier soulagement, en espérant que les parents de Vincent Lambert obtiendront un transfert de leur fils dans un établissement approprié.

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et auteur de La Bataille de l’euthanasie, estime que : « Devant la double pression incontestable qui s’exerce pour et contre la vie de Vincent Lambert, nous pouvons comprendre que le CHU ait souhaité prendre du recul. Nous espérons vivement que cela permettra, une fois le calme revenu, d’offrir à Vincent Lambert la chance d’un transfert vers un établissement spécialisé et approprié à son état réel. Il ne s’agit pour nous ni d’une victoire, ni d’une défaite, mais d’un premier soulagement. Nous continuons d’espérer que l’humanité puisse l’emporter sur la raison d’Etat, et que la justice soit enfin servie par le droit. Pour cela, il faut que de nombreuses voix de Sages s’unissent pour soutenir la demande des parents de Vincent Lambert. Ce sont eux qui assurent aujourd’hui le rôle de “protecteurs naturels”. Il faudrait aussi que d’autres Sages aient l’humilité de renoncer à leur posture favorable au protocole qui aurait provoqué la mort de Vincent. Car il n’est pas seulement injuste pour l’homme concerné ; il est dangereux pour tous ceux qui vivent avec un handicap comparable, et démoralisant pour leurs proches et ceux qui les soignent. »0

* Réaction de Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita: Audio (radio Vatican)





(Source blog de Jean-Yves Nau)



Vincent Lambert : pour quelles raisons n’avait-il pas, depuis 2008, de «représentant légal» ?

Bonjour

Le pire n’est jamais sûr. Déjouant les innombrables prévisions médiatiques formulées depuis plusieurs jours l’équipe médicale du CHU de Reims ne s’est finalement pas prononcée, jeudi 23 juillet, sur un arrêt ou non de l’alimentation et de l’hydratation (et non des « traitements ») de Vincent Lambert. Recevant la famille de cet homme profondément handicapé depuis 2008 l’établissement a annoncé qu’il suspendait la procédure collégiale mise en place le 8 juillet pour statuer sur sa situation.

Haut lieu

On peut très raisonnablement penser que des conseils (sinon des consignes) avaient, en haut lieu, été formulés pour qu’il en soit ainsi. Dans l’intérêt général bien compris. On sait qu’ici la plume est serve quand la parole est libre.

Comment ne pas perdre la face ? Dans un communiqué, le CHU de Reims explique que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de la procédure ne sont pas réunies ». Il suspend donc la procédure placée sous sa responsabilité et plaide pour le rétablissement « d’un échange serein, dans l’intérêt de Vincent Lambert et de son accompagnement ». La sérénité, voilà l’affaire. Et on sait à quel point elle manque dans l’affaire Lambert.

Intégrisme

Le Dr Daniela Simon, directrice du service de soins palliatif où Vincent Lambert est hospitalisé, a dit estimer qu’il était de son devoir de saisir le procureur de la République pour « statuer sur la représentation globale de son patient ». Nombre de médias rappellent qu’en cas de décision d’arrêt définitif de l’alimentation-hydratation les parents de Vincent Lambert (« proches-des-milieux-catholiques-intégristes ») avaient annoncé leur intention de saisir à nouveau le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne en référé liberté.

Avec ce rebondissement une question (rarement, sinon jamais évoquée) va être publiquement soulevée : pourquoi aucune procédure de représentation légale de ce malade handicapé n’a-t-elle jamais, depuis 2008, été engagée ? Pourquoi personne ne l’a-t-elle jamais demandée ? Qui ici, a manqué à ses obligations ? Pourquoi a-t-on laissé dans cette unité hospitalière de soins palliatifs un malade dont l’équipe médicale avait depuis mai 2013 jugé qu’il ne devait plus être pris en charge de manière adaptée?

En temps et en heure

Ce ne sont là que quelques unes des questions qui demeurent, paradoxalement, sans réponses (1). Des questions éminemment éthiques qui dépassent Vincent Lambert et sa famille déchirée. Des questions qu’il faudra, au fil du temps reprendre.

Le sursis qui est aujourd’hui heureusement annoncé laisse espérer que ce travail pourra, en temps et en heure, être mené. Le pire n’est jamais sûr.

A demain

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"Le monde des soins palliatifs peut-il accepter une 
"mise en fin de vie"
 au nom d'un lourd handicap ?"
Tugdual derville  (22Juillet 2015 )

"nous ne pouvons pas nous taire."

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"Aujourd’hui le visage le plus fragile de notre société se prénomme Vincent."

Evêques de Rhône-Alpes (*)




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" Vincent Lambert : deux médecins soudain confrontées 
                     aux affres du «conflit d’intérêts» 







Bonjour

La vie laissée ou la mort programmée ? Habituellement muet le CHU de Reims vient de parler. Le 15 juillet, il a annoncé avoir pris la décision « d’engager une nouvelle procédure en vue d’une éventuelle décision d’arrêt des traitements de Vincent Lambert. »

« Cette procédure devrait tenir compte d’un calendrier précis et impliquer plusieurs étapes, précise FR3 Champagne-Ardenne (Eléonore Autissier) . La famille de Vincent Lambert a été invitée à se réunir. Tout en tenant compte de la décision du Conseil d’Etat et de l’arrêt rendu par la Cour européenne des Droits de l’Homme le 5 juin dernier, notamment en ce qui concerne la volonté du patient, l’objectif de cette réunion était de recueillir l’avis de chacun sur cette nouvelle procédure et de leur en présenter les différentes étapes. »

En pratique l’ensemble de l’équipe soignante et des médecins consultants se réuniront et émettront un avis motivé sur une décision d’arrêt ou non des « traitements ». Une fois cet avis émis, une décision médicale sera prise et la famille en sera informée. Le CHU souligne que, depuis son admission dans l’établissement, Vincent Lambert « fait l’objet d’une attention constante et soutenue de l’équipe médicale et soignante ». C’est une précision imprtante. Le CHU imaginait-il que l’on avait pu, un instant, en douter ?

Avis motivé

Ce 15 juillet le Dr Daniela Simon, la nouvelle chef du service des soins palliatifs avait successivement reçu l’épouse, le neveu, les frères et sœurs et les parents du patient. Moins pour palabrer que pour les informer de ce choix. La prochaine réunion collégiale se tiendra prochainement avoir à Reims avec l’ensemble de l’équipe soignante qui émettra un avis motivé sur une décision d’arrêt ou non de la nutrition et de l’hydratation. « Une fois cet avis émis, une décision médicale sera prise, et la famille en sera informée », précise l’établissement hospitalier désormais en première ligne (après avoir été longtemps protégé). La direction sait qu’elle sera, le cas échant, confrontée aux recours devant la justice administrative qui devraient déposés par les parents Lambert.

Viviane Lambert, mère de Vincent, entend obtenir de nouvelles expertises neurologiques et orthophoniques. Elle dénonce une forme de conflit d’intérêt dans la mesure où le Dr Simon appartenait à l’équipe médicale qui avait déjà pris à deux reprises la décision d’arrêter la nutrition et l’hydratation et où elle représentait l’épouse de Vincent Lambert devant la CEDH (comme le rapporteL’Union). Viviane Lambert a lancé un ultimatum à ce médecin pour qu’il se « dessaisisse » de ce dossier. Elle s’est déclarée prête à « aller devant le tribunal au pénal » et à porter plainte pour maltraitance « si rien ne bouge », selon L’Union. La demande du transfert du malade vers un autre établissement hospitalier demeure d’actualité.

Tragédie moderne

Ainsi donc tout se passe comme si, après un très long détour judiciaire, l’affaire allait redevenir médicale, collégialement médicale. Avant de repartir aussitôt vers les arcanes de la justice. C’est, tout simplement, que l’affaire Lambert dépasse depuis longtemps le cas de cet infirmier psychiatrique victime d’un accident de la circulation en 2008. Elle dépasse cette famille déchirée sous les yeux de la machinerie médiatique.

L’affaire Lambert est une tragédie éminemment moderne en ce quelle se nourrit d’éthique. Son déroulé trace, jour après jour, notre morale en marche. C’est dire l’importance orwellienne qu’il faut accorder, au risque de lasser, à n’en pas perdre le fil.

A demain


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Affaire Vincent Lambert. Alors que l'ultimatum posé au CHU de Reims vient d'expirer, les parents du tétraplégique ont annoncé porter plainte contre l'hôpital et les médecins chefs de service pour "tentative d'assassinat" et "maltraitance" envers leur fils.


Après que la CEDH ait rejeté en révision la demande des parents de Vincent Lambert le 6 juin dernier, en estimant que la convention européenne des droits de l'homme n'était pas violée si la justice autorisait les médecins à stopper l'alimentation et l'hydratation du tétraplégique, l'ensemble de la famille de l'ancien infirmier était convoqué ce mercredi 15 juillet par l'équipe médicale du CHU de Reims pour discuter de "l'avenir du patient". L'hôpital avait, en effet, annoncé vouloir engager une "nouvelle procédure d'arrêt des traitements".

D'après le Monde, une réunion collégiale avec l'ensemble de l'équipe soignante et des médecins consultants devrait avoir lieu dès le début de la semaine prochaine afin d'émettre un avis quant à la décision d'arrêt de la nutrition et de l'hydratation. Une fois l'avis conclu, une décision médicale sera prise et la famille en sera informée a expliqué l'hôpital.

L'utilmatum des parents du patient

Mais les entrevues avec la famille de Vincent Lambert n'ont pas pour autant apaisé la situation. A leur issue, ses parents ont en effet posé un ultimatum à l'hôpital en demandant au docteur Daniela Simon, chef du service dans lequel se trouve leur fils, de se déssaisir du dossier avant jeudi 16 juillet midi. Ils ont indiqué qu'ils porteraient plainte au pénal contre l'hôpital à cette échéance si Vincent n'était pas transféré dans un établissement spécialisé. Plainte qu'ils s'apprêtent donc à déposer pour "mauvais traitements" et "tentative d'assassinat".

Un chef de service à l'impartialité douteuse

Viviane et Pïerre Lambert ont souligné l'absence de neutralité du Dr Simon : celle-ci avait fait partie de l'équipe médicale qui avait déjà a deux reprises décidé d'arrêter les traitements et l'alimentation du tétraplégique. Celle-ci était ainsi partie prenante lors de l'audition devant la CEDH en étant conseiller de Rachel Lambert, épouse de Vincent qui demande l'arrêt des traitements. "Il y a donc un réel conflit d'intérêt car elle est partisane sur le sujet. On ne peut pas repartir sur un climat de confiance" a déclaré David Philippon, frère du patient au micro de RTL, ce mercredi 15 juillet.

Une plainte pour "mauvais traitements" et "tentative d'assassinat" contre l'hôpital

"On a été trop patient. L'hôpital de Reims nous trahit depuis deux ans" a déclaré Viviane Lambert, interrogée par20 minutes. Les parents accusent l'hôpital de laisser leur fils à l'abandon et de ne plus dispenser depuis deux ans les soins nécessaires : kinésithérapie, mise au fauteuil et rééducation. D'après le Figaro, le siège, nécessaire pour asseoir Vincent Lambert, n'a jamais été commandé par le CHU, malgré des demandes réitérées. Les parents voudraient alors obtenir un transfert de leur fils vers une des unités spécialisées dans l'acceuil des personnes en état "pauci relationnel" créées en 2002.

Pour obtenir celui-ci, alors que l'ultimatum fixé est expiré, ils ont donc décidé de porter plainte auprès du procureur de la République de Reims pour "mauvais traitements" mais aussi "tentative d'assassinat". Celle-ci serait consécutive de l'arrêt des soins, de l'hydratation et de l'alimentation de Vincent opéré en par l'équipe médical du docteur Kariger en avril 2013 sans en avoir informé ses parents.

Maitre Jean Paillot a indiqué à 20 minutes que le dossier d'une trentaine de page allait être faxé dès ce jeudi au procureur. L'avocat a également expliquer que les parents du tétraplégique portaient plainte contre le CHU en tant que personne morale, le docteur Kariger et son successeur le docteur Simon pour malatraitance, séquestration et tentative d'assassinat. Ils poursuivent également leur bru, Rachel Lambert, pour faux en écriture. Le dramatique feuilleton judiciaire est loin d'être terminé.

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(Source: Genethique)






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 Gregor puppinck: "Affaire Lambert : la CEDH a commis une erreur de droit"














    Affaire Lambert. Grégor Puppinck, Docteur en droit, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice. Il révèle que « la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a commis dans l'affaire Lambert une erreur juridique grave en se contredisant. »


La justice de l’homme ne saurait être parfaite, pas même celle de la Cour européenne des droits de l’homme, qui se décrit pourtant comme « la conscience de l’Europe ». Cette Cour vient de confirmer la décision d’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles de Vincent Lambert, c'est-à-dire son arrêt de mort. Mais, coup de théâtre, il apparaît que la Cour a commis dans cet « arrêt Lambert » une erreur juridique grave et manifeste en se référant à contre-sens de sa propre jurisprudence.

Quand la CEDH reprochait à des médecins de violer l’article 8 de la Convention et d’outrepasser la volonté de la mère d’un enfant gravement malade

La Cour, selon l’usage anglo-saxon, s’appuie autant sur le texte de la Convention européenne des droits de l’homme que sur sa propre jurisprudence pour développer ses raisonnements et justifier ses décisions. Parmi les affaires auxquelles elle se réfère à l’appui de sa décision dans le cas Lambert, l’une des plus importantes, citée à cinq reprises, est l’affaire Glass contre le Royaume-Uni (9 mars 2004). Dans cette affaire, la mère d’un enfant hospitalisé pour troubles respiratoires se plaignait des décisions de l’équipe médicale, prises contre sa volonté, de lui administrer une forte dose de morphine au risque d’entraîner son décès et, en cas de nouvelle crise respiratoire, de ne pas le réanimer. Désireuse de défendre la vie de son fils contre la décision médicale, la mère du patient saisit finalement la CEDH, comme c’est aussi le cas dans l’affaire Lambert. La Cour avait jugé que la décision des autorités médicales « de passer outre, en l’absence d’autorisation par un tribunal, l’objection de la mère au traitement proposé a violé l’article 8 de la Convention ». A l’unanimité la Cour a dit « qu'il y a eu violation de l'article 8 de la Convention ». Les médecins auraient dû respecter la volonté de la mère, ou saisir une juridiction pour la contester. Ce précédent, constatant la violation de la Convention, venait plutôt au soutien des parents Lambert.






Dans l’affaire Lambert, la Cour se contredit et indique le contraire

Or, dans l’arrêt Lambert, la Grande Chambre énonce à l’inverse de façon erronée que « dans son arrêt du 9 mars 2004, elle a conclu à la non-violation de l’article 8 de la Convention » (paragraphe 138). Cette erreur est située dans le rappel de l’état de la jurisprudence présenté parmi les « considérations générales » fondant le raisonnement. Il est impossible de déterminer précisément les implications de cette erreur sur le raisonnement de la Cour, mais elle permet à la Grande Chambre de constater abusivement, à l’appui de sa propre conclusion, qu’à l’exception d’une affaire de procédure, « elle n’a conclu à la violation de la Convention dans aucune de ces affaires » (paragraphe 139).

Une grave erreur de droit

C’est là une erreur manifeste et navrante, et on peine à l’expliquer. Comment la juridiction européenne la plus élevée, dans une affaire aussi sensible, peut-elle méconnaître sa propre jurisprudence, introduisant une erreur importante au cœur même de son raisonnement ? Cette erreur ajoute au discrédit d’un arrêt qui n’en avait plus besoin, tant la critique portée à son encontre par les cinq juges dissidents est dévastatrice.

Que va-t-il advenir de cet arrêt Lambert ?

Cet arrêt ayant été rendu directement par la Grande Chambre, l’instance suprême de la CEDH, il ne peut plus être corrigé « en appel » : il est définitif.

Le Règlement de la CEDH prévoit la possibilité de « rectifier » les « erreurs de plume ou de calcul et les inexactitudes évidentes » contenues dans un arrêt, mais il s'agit ici d'une erreur de droit, substantielle. Il prévoit aussi la possibilité de « réviser » un arrêt, c'est-à-dire de le rejuger « en cas de découverte d’un fait (nouveau) qui, […] aurait pu exercer une influence décisive sur l’issue d’une affaire déjà tranchée et qui, à l’époque de l’arrêt, était inconnu de la Cour et ne pouvait […] être connu d’une partie ». Cette erreur de droit n’est pas en soi un fait nouveau, mais elle peut venir s’ajouter à d’autres faits nouveaux, comme la possibilité nouvelle de Vincent Lambert de s’alimenter naturellement.

Officiellement, « la Cour ne peut pas se tromper »

Aucune procédure ne prévoit l’hypothèse d’une erreur de droit de la Grande Chambre. Néanmoins, on n’imagine pas que cette erreur puisse demeurer ; elle devra être supprimée, et la procédure de « révision » semble être la seule voie possible. L’affaire Lambert n’est donc pas close à la CEDH.

Pour limiter les conséquences de cette erreur, certains soutiendront que seule la décision finale de la Cour importe (le dispositif), et qu’une erreur de raisonnement ne l’affecte pas. Mais il faut alors admettre ouvertement, ce qui est largement vrai, que le raisonnement n’est qu’un habillage juridique de la décision finale. De fait, la Cour ne construit son argumentation qu’après avoir tranché sur le fond, pour expliquer la décision et développer son corpus doctrinal. C’est très certainement dans cette méthode téléologique que réside la cause de l’erreur, car elle conduit à utiliser la jurisprudence pour soutenir une solution prédéterminée.

D’autres diront que l’erreur est humaine, c’est vrai ; mais la vie d’un homme est ici en jeu.

En tous cas, cette erreur est humiliante ; elle nous rappelle combien la justice n’est qu’humaine. Et c’est parce que la justice humaine est faillible qu’elle devrait demeurer humble et s’abstenir de décider de la vie ou de la mort d’un homme innocent. Il y a toujours, dans l’humiliation des « grands de ce monde », lorsqu’elle est causée par un excès d’assurance, comme un rappel providentiel de la véritable justice.

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(Blog de Tugdual Derville)
Depuis mardi 9 juin, en quelques plans vidéo, avec des millions de Français, j’ai pu découvrir Vincent Lambert tel qu’il est aujourd’hui : vivant. Scandale ! Faut-il crier à l’indignité et à l’impudeur ? Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a été saisi. L’ancien médecin de Vincent dénonce une manipulation.

L’organe de régulation de l’audio-visuel n’avait pourtant pas réagi quand le même médecin traitant s’était laissé interviewer en 2014 par M6, devant le même patient alité, pour légitimer son choix controversé de stopper son alimentation et son hydratation.

Que révèle la comparaison de ces deux séquences ?

Couvrez ce visage…

Dans la version tournée par la télévision, le visage de Vincent est flouté, mais pas ses avant-bras et ses mains qui sont rétractées, comme souvent après des années d’immobilité, dans une posture qui peut impressionner les néophytes. Le patient apparaît en fond, seul sur son lit médicalisé. Il n’a pas vraiment figure humaine. La façon dont le praticien en blouse blanche donne, debout, à voix haute, son avis sur le destin de celui qui est couché dans son dos, en parlant de lui au passé, achève ou préfigure – inconsciemment – son exclusion totale. Il n’a pas sa place dans la conversation. Heureusement, la séquence s’achève par un« Bonne journée Vincent ! » qui contraste avec ce qui vient d’être exprimé. Devant un homme diagnostiqué en état de conscience minimale, faire le pari de la présence est un principe de précaution. S’abstenir de discourir de lui devant lui, d’une façon qui pourrait le blesser, c’est le b.a.-ba du respect. Trop de soignants l’oublient. Au retour de certains comas, des patients l’ont révélé, à l’image d’Angèle Lieby (auteur de Une Larme m’a sauvée) qui fut témoin, impuissante, du choix de son cercueil, avant de recouvrer sa capacité de communication.

Dans les séquences filmées le 5 juin 2015, c’est seulement le visage de Vincent que l’on découvre, en gros plan. Signe d’identification, reflet de la personne. Un visage sans voile, avec un regard qui parait mobile et réceptif, tout en gardant une insondable part de mystère. Je ne me permettrais pas de l’interpréter davantage. Ce qui est notable dans ces plans qui ont, justement, la pudeur de ne montrer que le visage et les mains, ce sont les relations d’ultra-proximité et de tendresse avec ses proches : ces corps qui le touchent, ces voix qui s’adressent à lui, ces regards qui cherchent le sien l’humanisent, et humanisent nos propres regards en attestant sa valeur et sa dignité. Les corps de ces proches ne sont pas debout devant l’homme couché mais penchés sur lui. « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime, tel que tu es ! » : voilà ce dont chaque humain a un besoin vital, quel que soit son état. En toute logique, l’ami de Vincent a la délicatesse de nous donner son témoignage personnel de l’extérieur de la chambre.

Nous avons tous besoin d’ambassadeurs de la dignité d’autrui, de médiateurs aptes à nous approcher des personnes ou communautés qui nous angoissent. Pour dépasser nos peurs, nous devons commencer par nous regarder. Si possible, dans les yeux. C’est le seul moyen d’abandonner les fausses-images, les caricatures et, notamment, cette propension à imaginer les personnes handicapées qu’on nous décrit en monstres inhumains. Quand tant de personnes éprouvent de l’effroi à l’idée de la grande dépendance, couvrir « pudiquement » le visage de Vincent, c’est presque attester son retrait du monde, à la façon dont on remonte un linceul sur la face d’un défunt.

Au contraire, ceux qui ont découvert, grâce à un ami de son enfance, que Vincent n’est aucunement un spectre bardé de tuyaux, se débattant pour mourir, mais une personne vivante et paisible malgré son ultra-dépendance, sont stupéfiés. La vidéo ne permet pas d’ajuster un diagnostic sur son degré de conscience, mais elle atteste au moins que Vincent est éveillé et aucunement en fin de vie. Son visage dit simplement : « Je suis comme je suis, mais je suis là ». Incitation au respect de sa vie car, selon l’expression d’Emmanuel Levinas, philosophe du visage par excellence : « Autrui est visage » et « Le visage, c’est ce qui nous interdit de tuer ».

Au nom de quoi faudrait-il pousser Vincent vers la sortie ? Avec le professeur Emmanuel Hirsch, directeur de l’espace éthique des Hôpitaux de Paris, interviewé sur Europe 1, dont il faut écouter l’avis, nous devons nous rappeler que Vincent a déjà survécu à 31 jours d’arrêt d’alimentation, et de réduction drastique de l’hydratation ! N’y a-t-il pas là une stupéfiante preuve d’exceptionnelle vitalité ? Car ce n’est pas la société qui empêche Vincent de mourir : c’est bien lui qui ne meurt pas. C’est son droit. Notre devoir n’est-il pas d’en prendre soin, dans un lieu adapté comme le demandent ses parents ?

Des loups sortent du bois

Paradoxe de la controverse, la saisine du CSA a été effectuée « au regard de l’application du principe de respect de la dignité humaine » par ceux-là même qui affirment qu’un patient en état neurovégétatif ou pauci-relationnel a déjà perdu sa dignité… Les promoteurs de l’euthanasie ont coutume d’abuser de la dialectique de l’émotion et n’hésitent pas à brandir des images frappantes. Je l’ai décrypté dans mon livre La Bataille de l’euthanasie à propos de sept autres affaires qui ont bouleversé l’opinion. N’aurait-on le droit de s’émouvoir que dans un sens ? Nous savons tous que certaines images fortes, de personnes et de visages (je pense à la petite fille brûlée du Vietnam), ont contribué à d’utiles prises de conscience au service de l’humanité.

Pourtant, je comprends la gêne, voire la peine, que ces images peuvent provoquer pour certains membres d’une famille divisée par l’épreuve. Je sais bien, également, que Vincent n’est pas en mesure de donner son consentement. Des circonstances exceptionnelles peuvent-elle légitimer que les « protecteurs naturels » que sont désormais les parents de Vincent aient accepté ce moyen pour répondre au reste de la société qui les accusent de s’acharner à forcer leur fils à vivre ? C’est peut-être à leurs yeux l’ultime façon de nous faire revenir à la réalité, et de le protéger de cette mort par arrêt d’alimentation et d’hydratation qui le menace.

Je m’interroge enfin sur l’acharnement de certaines personnes extérieures à attester, sans l’avoir vu, que la vie de Vincent n’en est pas une et qu’il doit donc mourir. La séquence qui fait débat aura eu le mérite de faire sortir quelques loups du bois : la menace d’exclusion des patients pauci-relationnels et neurovégétatifs est bien réelle quand on entend la façon dont certains déconsidèrent publiquement leur existence. Je préférerais qu’ils reviennent aux sages paroles du docteur Bernard Wary, co-fondateur de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) : il témoignait n’avoir jamais vu un légume dans un lit d’hôpital, et même n’avoir jamais soigné aucun « mourant » mais toujours des patients 100% vivants.

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Voir aussi : "Pourquoi les parents de Vincent ont autorisé la publication de la vidéo (ici)

Video de Vincent et son Ami  +  Dr Chevrillon (Ass "France Traumatisme crânien")

  


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Prise de parole d' Emmanuel Hirsch sur Europe 1




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(Source Gregor puppinck)


Communiqué de Presse de Grégor Puppinck, ECLJ / Affaire Vincent Lambert
Vendredi 5 juin 2015.


La CEDH accepte l’euthanasie de Vincent Lambert

La Cour européenne des droits de l’homme a rendu aujourd’hui sa décision dans l’affaire Vincent Lambert et autres contre France. Par douze voix contre cinq, la Grande Chambre a jugé qu’un État peut provoquer la mort d’un patient en état de conscience minimale.
La Cour a également refusé aux parents de Vincent Lambert le droit de se plaindre en son nom des traitements inhumains dont il fait l’objet depuis maintenant trois ans, du fait de l’arrêt des soins de kinésithérapie (§112.).
Ainsi, non seulement la Cour a jugé qu’en Europe, on peut à nouveau légalement provoquer la mort d’un patient handicapé qui n’a pas demandé à mourir ; mais en outre, elle dénie à ce patient la protection de la Convention contre les mauvais traitements. En refusant de garantir le droit à la vie et aux soins à Vincent Lambert, la Cour tourne une page dans l’histoire des droits de l’homme en Europe.
Elle réintroduit dans la légalité européenne la possibilité d’euthanasier une personne handicapée, alors même que c’est précisément contre cette idéologie que la Convention européenne des droits de l’homme a été proclamée en 1950.
En 1946, lors des procès de Nuremberg, les médecins qui pratiquaient l’euthanasie des personnes handicapées ont été condamnés. Ces condamnations ont fondé l’éthique médicale contemporaine. En ce sens, le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE), dans ses observations récentes, avait clairement confirmé l’interdit éthique de mettre fin à la vie d’un patient.
Aujourd’hui, la « Cour européenne des droits de l’homme en bonne santé » renoue avec une pratique funeste que l’on espérait révolue en Europe. Pour la première fois, la Cour accorde une « certaine marge d’appréciation » aux États dans leurs obligations positives de respecter la vie des personnes, en se fondant notamment sur sa jurisprudence en matière d’avortement (§144.).
Cette décision expose à la « mort légale » des dizaines de milliers de patients qui, en Europe, sont dans la même situation que Vincent Lambert. Le respect de leur droit à la vie n’est plus garanti par la Cour européenne des droits de l’homme.
Comme le soulignent courageusement les cinq juges dissidents : « Nous regrettons que la Cour, avec cet arrêt, ait perdu le droit de porter le titre » de « conscience de l’Europe » qu’elle s’était attribué en 2010 pour son cinquantième anniversaire. La Cour européenne des droits de l’homme transforme une nouvelle fois davantage les droits de l’homme en une idéologie individualiste et utilitariste.




Intervention de Maître Jean Paillot, avocat des Parents de Vincent Lambert (5 juin 2015 devant la CEDH)




VIDEO Prononcé de l'arrêt à la #CEDH 5 Juin 2015



Tugdual Derville : "CEDH : Une brèche dans l’interdit de tuer"




Communiqué des avocats des parents de Vincent Lambert *
Opinion en partie dissidente commune aux 5 juges
               Hajiyev, Šikuta, Tsotsoria, De Gaetano et Gritco *

Vidéo témoignage d'un ami de Vincent du 5 Juin:


Communiqué de presse de la CEDH (5 juin 2015)
(Plein écran: ici)


Arrêt de la cour CEDH (5 juin 2015)
(Plein écran: ici)


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(Source: Le Figaro)

"En France, 1700 anonymes sont dans l'état de Vincent Lambert" (4 juin 2015)

FIGAROVOX/TRIBUNE - La CEDH décide ce vendredi si elle confirme la décision du Conseil d'État de cesser l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert. Les signataires de cette tribune appellent les juges à autoriser ses parents à lui prodiguer ces soins.


C'est un drame familial dans lequel s'affrontent deux amours irréconciliables, celui d'une mère et celui d'une épouse, dans lequel se heurtent deux conceptions radicalement opposées de ce qui fait la dignité d'un homme et le sens d'une vie, dans lequel s'épuisent des prétentions absurdes à savoir ce qu'un jeune homme, placé dans une situation dont il ne pouvait avoir la moindre idée, aurait voulu ou n'aurait pas voulu. Ce drame privé est devenu une affaire médiatique, un dossier judiciaire et un enjeu politique.

Ce vendredi 5 juin, la CEDH va rendre son arrêt, confirmant ou infirmant la décision du Conseil d'État de voir cesser l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert jusqu'à ce que mort s'ensuive.



 Pourtant il n'y aura pas d'autre solution que de cesser la nutrition, ce qui devrait entraîner la mort en quatre à cinq jours; une injection létale serait plus rapide, évidemment, mais quoiqu'elle aboutisse strictement au même résultat, la pratique n'est pas encore autorisée en France.

La mort surviendra… sauf si une hydratation et une nutrition de substitution sont apportées. La question qui se pose, dans l'hypothèse où la CEDH confirmerait l'arrêt du conseil d'État, est donc de savoir à quel degré de rigueur la décision sera appliquée. Si l'hôpital cesse les soins d'alimentation et d'hydratation, sera-t-il fait interdiction à toute autre personne, et en particulier à ses parents, de prodiguer de tels soins?

Les proches peuvent mettre en place à domicile de tels soins de base, ou par la sonde actuellement employée, ou même par l'ingestion en très petites quantités d'une nourriture aisée à déglutir. C'est ce que propose de faire la mère de Vincent, en attendant son placement dans une des unités spécialisées dans l'accueil de ces malades, telle celle du docteur Jeanblanc, dans lesquelles on parle à ces patients, on les assoie, on les masse, et bien sûr on les nourrit. Les partisans de l'euthanasie de Vincent trouvent qu'il est déraisonnable de déployer autant d'efforts envers des malades qui ne réagissent pas, ou peu, à ces sollicitations. Ils ajoutent que sa mère s'obstine à le vouloir en vie quand son épouse a fait le deuil d'une vie qui ne valait plus d'être vécue.

Mais l'amour d'une mère pour son enfant est évidemment plus instinctif que celui d'une épouse! 



S'il s'agissait de mettre fin à ses souffrances, ce serait différent. En l'espèce, beaucoup de partisans de l'euthanasie de Vincent considèrent que la vie dans cet état doit être pour lui-même une cause de souffrances physiques et morales insupportables. Mais ni l'observation et les examens spécialisés de Vincent, ni les imageries cérébrales, ne permettent de le supposer et encore moins de l'affirmer.

Si Vincent ne souffre pas, pourquoi ne pas accéder à la requête de ses parents qui veulent s'occuper de lui, comme d'autres parents s'occupent des 1700 personnes vivant aujourd'hui en France dans le même état de conscience minimale? Ces gens-là sont-ils tous des fanatiques ou des intégristes? Ou tout simplement des parents aimants qui assument un handicap irréversible?

À défaut, et si la vie en état de conscience minimale est jugée comme ne devant pas se poursuivre, alors il faut cesser d'alimenter les 1700 anonymes qui sont dans le même état que Vincent Lambert.

C'est l'heure du choix et c'est l'heure de la cohérence.

Signataires:

Anne-Marie Morgand, mère de Philippe en état de conscience minimale.

Charles Beigbeder, entrepreneur et homme politique.

Dominique Lapierre, écrivain.

Erick Germain, Doyen honoraire de la faculté de droit de Lorraine.

Jean-Marie Andrès, président des Associations Familiales Catholiques.

Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune.

Josette Bury, présidente AFTC Lorraine (Association de Familles de Traumatisés Crâniens).

Julie Graziani, porte-parole d'Ensemble Pour le Bien Commun.

Thibaud Collin, philosophe.

Tugdual Derville, délégué général d'Alliance Vita.

Xavier Ducrocq, neurologue en CHU (Nancy).


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Fil d'actualité de Gregor Puppinck: ICI

. "Affaire Lambert à la CEDH : le procès de l'imprécision de la loi leonetti"

. Grégor Puppinck : "GPA : derrière les droits de l’homme, l’exploitation"
"Les infanticides néonataux en Europe doivent être condamnés" Gregor Puppinck
Conférence de Gregor PUPPINCK sur l'avortement et le statut
de l'embryon pour la CEDH
Contrat d'Union Civil ? - "Europe: la famille diluée dans les 
droits de l’homme"
. ONU : Grégor Puppinck dénonce les atteintes à la liberté des 
consciences et de religion en Europe
Mariage pour tous: Adoption puis PMA et GPA , l'effet domino
La Cour européenne des Droits de l’homme impose l’adoption
homosexuelle
. PMA : la France a déjà voté...
MariageGay - "Il n'existe pas de droit à l'adoption"
. DPI - Le Diagnostic préimplantatoire fait débat (31 Aout 2012)


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(source: AllianceVITA)

"Inconscience des droits de l’homme"  Entretien avec Tugdual Derville
                                               Propos recueillis par Fédéric Aimard


tugdual_derville


Comment réagissez-vous à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme qui valide l’arrêt d’alimentation et d’hydratation qu’avait effectué le docteur Kariger sur Vincent Lambert ?

Tugdual Derville : Avec une grande tristesse, je dois l’avouer. Une affaire douloureuse et compliquée risque de se terminer de façon dramatique, tout en faisant sauter un interdit aussi vital pour l’éthique médicale que pour la protection des plus vulnérables. Cet arrêt est d’abord injuste pour Vincent et ses proches dont nous connaissons la situation bloquée (chambre fermée à clef, plus de kinésithérapie depuis mille jours, etc.).

Mais il est aussi lourd d’autres conséquences, car il ouvre insidieusement une brèche dans l’interdit de tuer, et ce au nom même des droits de l’homme. C’est ce type d’inversion entre le juste et l’injuste, entre le bien et le mal qui déconstruit une civilisation. Faut-il rappeler que la CEDH est largement née, en 1950, du souci de protéger les personnes handicapées ? J’ai lu son long arrêt : l’énergie mise pour argumenter l’injustice en droit, avec précision et intelligence — peut-être en toute bonne conscience — est aussi séduisante qu’effrayante. Comme toute technique, en elle-même neutre, le droit peut donner des fruits bienfaisants ou vénéneux… Ici, le résultat est mortel.

Votre contestation de cet arrêt n’est-elle pas exagérée, et par ailleurs habituelle de la part des personnes déboutées, de leurs proches et de ceux qui les soutiennent ?

Le texte publié par cinq juges réfractaires corrobore notre indignation. Il faut vraiment lire ces lignes qu’ils signent ensemble pour se désolidariser de leurs douze collègues, fait exceptionnel. à l’inverse d’une certaine bioéthique qui relève trop souvent de l’art de compliquer les choses simples pour légitimer les transgressions, ils vont droit au but : « Après mûre réflexion, nous pensons que, à présent que tout a été dit et écrit dans cet arrêt, à présent que les distinctions juridiques les plus subtiles ont été établies et que les cheveux les plus fins ont été coupés en quatre, ce qui est proposé revient ni plus ni moins à dire qu’une personne lourdement handicapée, qui est dans l’incapacité de communiquer ses souhaits quant à son état actuel, peut, sur la base de plusieurs affirmations contestables, être privée de deux composants essentiels au maintien de la vie, à savoir la nourriture et l’eau. »

Les cinq magistrats vont jusqu’à conclure que la Cour a perdu le droit de se prétendre« Conscience de l’Europe » comme elle l’avait fait pour son 50e anniversaire. Issus de pays modestes, ils me font penser au tout jeune Daniel contestant publiquement avec courage un arrêt de mort injuste ourdi par deux vieux sages qui ont fait condamner Suzanne. Nous avons peut-être à apprendre de sociétés dont la culture n’est pas encore gangrenée par l’idéologie eugéniste.

A vos yeux, la CEDH valide-t-elle une euthanasie ?

Absolument. Pour définir l’euthanasie, il faut deux critères : l’intention de provoquer la mort et le résultat, quel que soit le moyen utilisé. Le fait d’hydrater et alimenter par voie entérale est un procédé simple qui ne vise aucunement à « maintenir artificiellement en vie » mais simplement à prendre soin d’un patient en lui apportant ce qui est nécessaire à toute vie. Rappelons que Vincent, quoique très dépendant, ne dépend d’aucun traitement médical, d’aucun branchement et d’aucune machine, qu’il respire spontanément. Pas plus qu’un biberon pour un bébé, l’alimenter et l’hydrater ne relève d’un traitement qui aurait comme intention de le guérir ou de s’acharner à l’empêcher de mourir, s’il était malade. Par ailleurs, arrêter de l’alimenter ou de l’hydrater n’a pas comme objectif d’améliorer sa vie mais de provoquer sa mort. Pourquoi devrait-on jouer avec les mots ?

Là encore, les cinq juges dissidents nous ouvrent les yeux en dénonçant ce qui est dissimulé derrière les circonvolutions du long arrêt, tout en assumant le ton inusité de leur rébellion : « Cette affaire est une affaire d’euthanasie qui ne veut pas dire son nom. En principe, il n’est pas judicieux d’utiliser des adjectifs ou des adverbes forts dans des documents judiciaires, mais en l’espèce il est certainement extrêmement contradictoire pour le gouvernement défendeur de souligner que le droit français interdit l’euthanasie et que donc l’euthanasie n’entre pas en ligne de compte dans cette affaire. »

Pensez-vous qu’à partir de ce cas, d’autres euthanasies seront validées ?

Même si le Conseil d’État français a tenté d’éviter cet effet contamination — ne serait-ce que pour rassurer les soignants et proches des quelque 1700 patients qui vivent dans des états paucirelationnels ou neurovégétatifs — sa gestion du cas spécifique de Vincent Lambert ouvre évidemment une brèche…

Déjà les promoteurs de l’injection létale, tout en se réjouissant de l’arrêt, contestent ce mode d’euthanasie qu’ils estiment trop longue et éprouvante… Si l’équipe médicale qui a désormais en charge Vincent Lambert depuis la démission du Dr Kariger entame, en prenant appui sur l’arrêt de la CEDH, un nouveau protocole de fin de vie — elle a déjà convoqué la famille pour la consulter — nous verrons monter dans tous les médias l’onde de protestation contre le temps que cela prendra…

De plus, la CEDH a refusé d’examiner une demande des parents de Vincent Lambert qui contestaient le déficit de prise en charge kinésithérapeutique de leur fils. à lire son arrêt, pour qu’une telle protestation soit recevable, il faudrait, soit que ce soit Vincent lui-même qui proteste, soit qu’il soit mort !

Autrement dit, la Cour renonce à se saisir des requêtes des proches des personnes inconscientes qu’ils considéreraient victimes de maltraitance.

Comment expliquez-vous une telle évolution en Europe ?

Comme dans les événements qui marquent notre Histoire, il y a des causes profondes et d’autres, plus conjoncturelles. Notre société de la performance, de l’individualisme et de l’autonomie se sent agressée par les situations ultimes comme celles de ces personnes très lourdement handicapées à la suite de lésions cérébrales vraisemblablement irrémédiables. La médecine de réanimation se sent coupable d’avoir permis la survie de ces personnes. Les proches peuvent être très engagés auprès de ceux qu’ils aiment, mais il est naturel qu’ils traversent des phases d’ambivalence. Certains — qui ont été très dévoués pendant des mois — se découragent et peuvent s’éloigner. Il ne s’agit pas de leur jeter la pierre. D’autres retrouvent un équilibre de vie qui paraîtra au plus grand nombre insensé, presque moralement contestable.

Je vois Vincent Lambert comme l’archétype du bouc émissaire d’une société où celui qui semble inutile n’a plus de valeur et génère de l’angoisse chez les bien-portants. Pourtant, c’est largement la gratuité du don désintéressé des êtres humains les uns aux autres qui donne sa valeur à une civilisation. Et gare à l’argument économique que certains commencent à exhiber comme cet internaute qui a écrit à Alliance VITA  « Est-ce vous qui allez payer les frais d’hospitalisation de Vincent Lambert ? Soyez un peu réalistes. » En période de rareté des ressources, l’humanité a une alternative dans sa relation aux plus faibles de ses membres : la solidarité ou l’exclusion.
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La prise de parole du Cardinal Barbarin sur RTL (8 juin 2015)





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2015

"la Convention européenne des droits de l’homme proclamée en 1950
tourne une page dans l’histoire des droits de l’homme en Europe" Gregor Puppinck

"Affaire Lambert à la CEDH : le procès de l'imprécision de la loi leonetti" Gregor puppinck

"Affaire Lambert à la CEDH : le procès de l'imprécision de la loi leonetti
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mardi 20 janvier 2015

"Débat Derville-Le Mené : L’union est-elle possible dans la défense de la vie ?"










(Source: Famille Chrétienne)


Le président de la Fondation Lejeune, Jean-Marie le Mené, et le délégué général d’Alliance Vita et porte-parole de Soulager mais pas tuer, Tugdual Derville.©S.OUZOUNOFF-CIRIC et P.RAZZO-CIRIC

Le délégué général d’Alliance Vita et porte-parole de Soulager mais pas tuer, Tugdual Derville, et le président de la Fondation Lejeune, co-organisatrice de la Marche pour la vie, Jean-Marie le Mené, confrontent leurs idées sur le début et la fin de vie, à quelques jours de leur mobilisation respective. Entretien croisé.


Le 21 janvier, Soulager mais pas tuer manifeste contre les conclusions du rapport Leonetti-Claeys sur la fin de vie devant le Parlement ; le 25, c’est au tour de la Marche pour la vie de s’approprier ce sujet. Est-il encore possible aujourd’hui de se battre pour une même cause sans faire l’unité ?

Jean-Marie le Mené : La tentation de s’interroger sur l’unité des manifestations ou des événements de contestation de projets de société n’est jamais une surprise. Est-ce que l’on préfère y aller ensemble ou séparés ? En théorie, la recherche de l’unité est défendable. En pratique, elle a rarement lieu. Cette question-là, je l’entends depuis très longtemps. C’est une question habituelle, à laquelle il faut répondre charitablement. La Marche pour la vie du mois de janvier est une institution historique, les personnes ont intégré cette date depuis longtemps. Cette année se rajoute une actualité particulière imposée par le Parlement le 21 janvier.
À l’occasion de ce débat, un autre mouvement décide de faire un happening. Je ne vois rien d’anormal dans cette succession d’événements et de manifestations qui vont dans le même sens, mais qui n’obéissent pas exactement aux mêmes logiques de calendrier.
Nos manières d’agir sont différentes. La manifestation du 25 janvier est une marche d’un point A vers un point B avec une dimension éminemment politique. La démarche de Vita est autre, mais il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre nous sur nos certitudes, nos convictions et même nos doutes.

Tugdual Derville : Une manifestation nationale annuelle et 60 rassemblements dans toute la France, le jour même d’un débat sont deux modes d’action complémentaires. Cela ne doit cependant pas évacuer la question, grave et complexe, de l’unité. Ce qui a présidé à la fondation de Soulager mais pas tuer, au-delà d’Alliance Vita, c’est le souci de l’unité, mais une autre forme d’unité que celle que revendique de façon légitime la Marche pour la vie. Il s’agit de l’unité de toutes les personnes qui sont hostiles à l’euthanasie.
C’est une question d’efficacité : il existe des opposants à l’euthanasie qui ne sont pas hostiles, pour des raisons qui leur sont propres, à d’autres transgressions. Coexistent au fond deux formes d’unité qui ne sont pas contradictoires : une unité de toutes les personnes hostiles à l’euthanasie, qui peuvent s’opposer sur d’autres sujets, et une unité des personnes qui ont des convictions semblables, dans des tonalités sans doute différentes, sur la défense de la vie, de son commencement à la mort naturelle.
L’unité, comme la paix, est un travail qui demande beaucoup de réflexion. Elle ne s’assène pas. Mais en France, je crois que l’on confond trop souvent l’unité avec un fantasme de centralisme démocratique. Au risque de nous laisser enfermer et réduire. Car si on mélange tous les sujets - certains y ajoutant une dimension religieuse -, on réduit nos mobilisations au « plus petit dénominateur commun ».

Si le débat sur l’euthanasie prend de l’ampleur, est-il possible d’imaginer une grande manifestation de rue, la plus large possible ?

Tugdual Derville : Je pense que cette mobilisation unitaire existe déjà au travers de Soulager mais pas tuer, conçue comme ce lieu où tous peuvent s’agréger. Chaque sujet nécessite une coalition la plus forte possible même si ses participants ne sont pas d’accord sur tout. Faut-il des grands mouvements de rue ? Oui. On est déjà au pied de l’Everest, dans la seringue si j’ose dire. En matière d’euthanasie, le risque est monumental. C’est aujourd’hui que ça se joue, et dans les mois qui viennent. Est-ce que nous serons capables d’être rejoints par les Français en masse sur ce sujet ? Oui. Je l’espère. Il le faut. C’est le sens de Soulager mais pas tuer, mouvement qui permet au plus grand nombre d’exprimer avec fermeté sa position contre l’euthanasie sans se sentir exclu ni instrumentalisé par le mélange avec d’autres sujets.

Jean-Marie le Mené : De la part de la Marche pour la vie, il n’y aurait pas difficulté à se mobiliser en cas d’appel général à manifester sur la fin de vie. La question ne se pose même pas. Et peu importe d’ailleurs la bannière. Mais je me méfie des grosses manifestations passe-partout comme celle que nous avons connue le 11 janvier dernier. On ne sait jamais vraiment pourquoi l’on y manifeste, si ce n’est par un vague mouvement d’adhésion et de compassion. Nos marches pour la vie ont un objet très précis : la contestation d’une loi autorisant l’avortement.

Début de vie, fin de vie : même combat ? Faut-il toujours lier les deux sujets ?

Jean-Marie le Mené : La Marche pour la vie a considéré, avec ce qui se passait sur la fin de vie, que la défense de la vie ne se divisait pas. Les deux sujets sont insécables. Le respect de la personne ne se coupe pas en tronçons. On ne peut pas dire : « Je défends la vie à la fin mais pas au début ». À mon sens, il y a encore plus de raison d’être favorable à l’euthanasie qu’il n’y en a d’être favorable à l’avortement. A fortiori, si on accepte de tuer des enfants avant la naissance, il est bien plus facile de considérer comme compassionnel un geste qui mettrait fin à la vie d’une personne malade ou gravement handicapée.
Je comprends la démarche de Tugdual Derville et de Soulager mais pas tuer, mais je suis réservé sur le fait que l’on puisse trouver des personnes qui seraient favorables à l’avortement et défavorables à l’euthanasie. Il en existe peut-être, marginalement, mais cela me paraît tellement incohérent. D’autant plus que l’avortement est l’un des principaux arguments en faveur de l’euthanasie. On le retrouve dans tous les débats parlementaires où l’on entend cette imprécation : « On s’est rendu maître de la vie au début, il n’y a aucune raison de ne pas s’en rendre maître à la fin ». Il faut simplement continuer le mouvement… Intellectuellement et en termes de cohérence, l’exercice que fait Tugdual Derville est très difficile en réalité. À ne pas rappeler les mécanismes du passé, on se condamne à les revivre. Nous sommes d’ailleurs en train de revivre ceux déjà utilisés en 1975 : le terrorisme compassionnel, le monde médical que l’on fait basculer dans le politique, la trahison des élites…

Tugdual Derville : Je peux opiner dans le sens de Jean-Marie le Mené sur l’importance de l’Histoire. Que l’on revendique cette articulation entre début et fin de vie ou que l’on ne la revendique pas pour des raisons de prudence et de respect de nos alliés, je note un point supplémentaire dans la répétition de l’Histoire : la manipulation des mots. Le gouvernement tente en ce moment de changer la définition de l’euthanasie, plus ou moins consciemment d’ailleurs. Il réinvente, avec la sédation assortie de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, une euthanasie qui ne dit pas son nom. Cette tentative de créer des mots nouveaux, de changer le sens des concepts ou d’éviter « les mots qui fâchent », comme l’a encore récemment avoué Manuel Valls, n’est pas nouvelle.
Pourtant, autant je respecte et partage les convictions exprimées par Jean-Marie le Mené quand il dit que tout est lié, autant je plaide pour ne pas amalgamer les sujets. Il est même essentiel de pouvoir les distinguer… Cela sert la dialectique de nos opposants de laisser entendre que, puisqu’il y a l’avortement, il doit y avoir l’euthanasie ! De dizaines de milliers de soignants ou de bénévoles sont hostiles à l’euthanasie, sous toutes ses formes, y compris celle de Vincent Lambert. Mais la plupart n’iront pas sur le terrain de l’avortement. Du moins pas aujourd’hui. Peut-être demain ou après-demain.
Je pense qu’il y a un risque à exiger une cohérence absolue en matière de défense de la vie. Cohérence dans laquelle je ne prétends pas être moi-même, parce que le chemin du respect de la vie, de toute vie, est un chemin tellement exigeant qu’il n’est jamais achevé pour quiconque. Je garde donc de la bienveillance pour ceux qui, sur certains sujets, n’ont pas la cohérence que j’essaie de revendiquer, mais qui l’ont peut-être dans des domaines où je ne l’ai pas.

Le gouvernement réinvente, avec la sédation assortie de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, une euthanasie qui ne dit pas son nom.Tugdual Derville

Marisol Touraine, qui a annoncé un nouveau projet de loi sur l’avortement à l’occasion des 40 ans de la loi Veil, parlait le 21 novembre du droit des femmes à disposer de leur corps comme d’un combat d’avenir. Jusqu’où les promoteurs de l’IVG sont-ils prêts à aller ?

Jean-Marie le Mené : Jusqu’à l’inutilité de la loi. L’idéal pour eux est qu’il n’y ait même plus besoin de loi : certaines féministes revendiquent la « liberté d’aspiration ». On va se retrouver dans une situation paradoxale où ce sera à nous de « défendre » la loi Veil ! On est sur le point d’arriver dans ces zones dangereuses où il n’y aura plus besoin de justifier quoique ce soit pour avorter. Ne restent plus que la question de l’objection de conscience et celle des délais, derniers obstacles à faire sauter.
L’avortement est devenu une question tellement lointaine que les rares occasions où l’on peut en parler – les dates anniversaire malheureusement nous les fournissent –, doivent être saisies. C’est un sujet qui s’enfouit ; alors même que, étrangement, on utilise beaucoup plus le mot d’avortement aujourd’hui qu’on ne le faisait en 1975.

Tugdual Derville : Je crois qu’il sera impossible de banaliser l’avortement, car c’est une question de vie et de mort. À mesure que les lois essaient de banaliser cet acte, la parole se libère. Je ne suis cependant pas favorable à l’idée d’une politique du pire dont le principe voudrait que l’on tombe très bas pour ensuite se relever. Il faut continuer à travailler ici et maintenant au plus près des personnes concernées, notamment des femmes enceintes.
La ligne stratégique d’Alliance Vita, c’est de sortir l’avortement du silence. En parler pour libérer la parole des femmes et leur permettre de déposer leur peine, afin qu’elles libèrent leur conscience. Beaucoup de femmes sont enfermées dans un silence absolu qui est un silence de mort. La récusation de toute notion de faute ou de péché dans notre société devenue laïcisée les enfonce encore plus dans la culpabilité. Cette attitude d’écoute nécessite de rester sur la ligne de crête où vérité et miséricorde se rencontrent. À nous de maintenir tout à la fois la conscience de la valeur de la vie et ce travail de libération de la parole.

Il a beaucoup été de question de liberté d’expression ces jours-ci. Existe-t-elle quand il s’agit d’avortement ?

Jean-Marie le Mené : Parmi les conséquences de l’avortement, nous constatons une grave perversion du droit et une inversion du vrai et du faux, du bien et du mal, du juste et d’injuste. Les instruments avec lesquels nous faisions respecter le bien, le juste et le vrai sont devenus inopérants. Je prendrais deux exemples significatifs.
Le premier concerne la vidéo « Dear future mom » qui a fait l’objet d’une sorte de censure de la part du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). En remontant la filière, nous avons découvert en réalité qu’il n’y avait eu aucune plainte de l’extérieur, comme le CSA l’avait invoqué, mais que celle-ci avait été formulée par certains de ses membres de sexe féminin dont la conscience se trouvait visiblement réveillée. Le message qu’a envoyé le CSA est d’une violence inouïe ! Au nom du féminisme et de l’avortement, les survivants d’interruptions de grossesse (97% des trisomiques sont avortés, Ndlr) n’auraient pas le droit de prendre la parole pour dire qu’ils sont heureux, car ceux qui ont accepté l’avortement ou procuré l’avortement pourraient le regretter ? Si des personnes touchées par la trisomie 21 veulent faire de la danse, qu’ils le fassent dans une cave ou dans des catacombes, mais pas à la télévision ! Il y a là un totalitarisme qu’il faut absolument dénoncer. Au nom de quoi le féminisme imposerait-il la possibilité d’interdire la parole à une catégorie de personnes ? C’est une perversion du droit.
Le second exemple porte sur une autre de nos campagnes – « Vous trouvez ça normal » – lancée à l’occasion de la légalisation de la recherche sur l’embryon en 2013. Au nom de l’avortement, nous n’avions pas le droit de prendre la défense de la vie des embryons et nous avons été condamnés. « Si vous dites que l’on peut protéger l’embryon sur la paillasse d’un chercheur, c’est donc que l’embryon est un être humain et que l’avortement est illégitime. » Le raisonnement était imparable.

Tugdual Derville : L’avortement est le sujet tabou par excellence. Dans notre société, c’est devenu un véritable secret de famille. Un énorme déni s’est établi autour de sa réalité, source et signe d’un profond sentiment de culpabilité chez beaucoup des femmes qui l’ont vécu. D’où cette nécessité de les écouter pour les aider à dépasser ces actes qui peuvent les éprouver durablement. Je suis en colère contre l’absence d’assistance à toutes ses femmes qui pleurent et qui « n’ont pas le droit de souffrir ». Car, à cause de ces souffrances interdites, d’autres problèmes s’enkystent et déboulent en cascade : auto-dévalorisation, angoisses, difficultés relationnelles…

Doit-on faire un lien entre démographie et avortement ?

Jean-Marie le Mené : Je trouve d’une inconscience vertigineuse et d’une irresponsabilité totale de ne jamais poser la question des conséquences démographiques de l’avortement. Jérôme Lejeune avait déjà prédit il y a quarante ans cet hiver démographique, dont nous savons aujourd’hui qu’il est compensé par une immigration de masse. Je suis scandalisé par cette moralisation excessive de l’avortement au point d’en oublier sa dimension politique. L’écoute des femmes est certes importante, mais elle ne représente qu’un des pans de l’avortement. Or, celui-ci n’est pas pour rien dans le basculement de civilisation que nous sommes en train de vivre. Je pense même que l’avortement y était à dessein : son objectif n’était pas seulement de libérer la femme, mais de faire évoluer notre société, de la laïciser pour la faire basculer dans un champ qui n’était plus celui de la France chrétienne d’après-guerre. La démographie ne se limite pas au début de la vie, elle concerne aussi la fin de vie. Quand un pays tue ses enfants, il tue son avenir ; quand un pays tue ses parents, il tue son passé. Un pays qui tue son passé et son avenir, il ne lui reste rien.

Tugdual Derville : L’impact démographique existe, effectivement. Pas sur la totalité du chiffre de l’avortement, mais sur une partie tout de même. Malgré le déni du planning familial qui parle de naissances différées, la raison seule suffit, avec quelques données chiffrées, pour prouver les conséquences de l’avortement sur la démographie. Beaucoup de femmes avortent par soumission à leur compagnon qui promet, lorsqu’il sera prêt, qu’ils auront un autre enfant ensemble. Or fréquemment – mais pas automatiquement –, l’avortement provoque une rupture du couple. Cet enfant qui n’est pas accueilli, signe la séparation de ses parents ! Prétendre que les naissances ne sont que différées est absurde.
Je suis d’accord avec Jean-Marie le Mené lorsqu’il dit qu’il ne suffit pas de parler de l’avortement sous l’angle des femmes, mais ne sont-elles pas « sanctuaires de l’invisible » ? Passer par elles, c’est traiter le sujet en grande vérité car le corps ne ment pas. En passant par les femmes, nous nous protégeons des postures idéologiques coupées du réel.

Je trouve d’une inconscience vertigineuse et d’une irresponsabilité totale de ne jamais poser la question des conséquences démographiques de l’avortement.Jean-Marie le Mené

François Hollande évoque une prochaine loi de consensus sur la fin de vie, tandis que Manuel Valls parle de « paliers progressifs ». Ne sommes-nous pas en train de nous faire rouler par le gouvernement ?

Tugdual Derville : Je ne sais pas si l’on peut parler d’un double jeu de l’exécutif, car Manuel Valls et François Hollande tiennent le même discours en promettant un consensus devant le Parlement. Par contre, le fait d’avoir confié à Jean Leonetti (UMP) la révision de sa propre loi – qui n’a pas besoin d’être révisée mais d’être connue et appliquée sauf dans ses égarements –, est un coup politique qui risque de piéger l’actuelle opposition.
Je remarque tout de même que Bernard Accoyer, médecin et ancien président de l’Assemblée nationale, ou encore le Pr Bernard Debré se sont prononcés clairement contre ce rapport et la forme d’euthanasie que représente la « sédation profonde et continue jusqu’au décès ». Il s’agit pour nous de résister à un projet qui essaie de s’imposer par un pseudo-consensus alors qu’il biaise le débat en évitant les mots qui fâchent. Nous sommes donc confrontés à la nécessité d’expliquer aux Français des choses complexes.

Jean-Marie le Mené : Puisque le mot « euthanasie » n’est pas dans la loi, on pense l’éviter. Je regrette d’ailleurs le discours de la conférence épiscopale qui s’est dit soulagée que le rapport Leonetti-Claeys « n’entre pas dans l’euthanasie ». C’était une erreur. Était-elle entretenue ou naïve ? Je ne sais pas. Je regrette également que la conférence épiscopale semble adopter une position politique de repli adossée à la loi Leonetti quand on sait les dérives que cette loi porte en elle, comme le démontre l’affaire Vincent Lambert. S’aventurer sur ce terrain politique me paraît imprudent. Que des parlementaires de l’opposition défendent la loi Leonetti, pour ne pas aggraver les choses, soit. La politique est l’art du possible. Mais il n’est pas juste, d’un point de vue magistériel, que l’Église érige en référence une loi qui permet de tuer Vincent Lambert.
Rappelons que la loi Leonetti était déjà un premier pas franchi vers une euthanasie déguisée puisqu’elle définissait l’alimentation et l’hydratation comme des traitements. Comment voulez-vous que l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) ne se saisisse pas d’un scandale pareil qui consiste à débrancher les gens au risque de les mettre dans un état d’inconfort avéré et d’empêcher qu’ils ne demandent une sédation jusqu’au décès ? Leonetti a fait le premier volet de la loi, et l’ADMD fera le second pour des raisons « humanitaires ».

Cette manière de légiférer par paliers successifs est-elle consciemment voulue, planifiée ?

Jean-Marie le Mené : Les politiques se doutent bien qu’ils doivent y aller doucement. Il y a des chambres d’enregistrement, des jardins d’acclimatation de la transgression comme le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ce n’est pas conscient de la part de Pierre, Paul ou Jacques, mais il y a une espèce de conscience collective qui va dans ce sens-là, qui pense que « la vie est un matériau à gérer » comme l’a bien expliqué le franc-maçon Pierre Simon. Je suis absolument convaincu qu’il y a une dimension gestionnaire et financière derrière cette question de l’euthanasie. C’est durant les trois dernières années de notre vie que l’on coûte le plus cher. On ne pourra pas faire face au coût de la fin de vie. La société estime qu’elle ne peut pas faire autrement que de réguler cette période de la vie. Je pense que la dimension financière est très importante et que nous ne sommes qu’au commencement d’une mécanique infernale qu’il faut déjouer.

Tugdual Derville : Je vois en France un double paroxysme. D’un côté, ce jeu de dominos qui fait que, petit à petit, les choses se délitent de façon quasi-systématique, et, de l’autre et en même temps, un mouvement d’humanisation, de progrès. Je pense à ces centres spécialisés pour les personnes en état neuro-végétatif ou pauci-relationnel, à la créativité et à l’engagement des soignants auprès des personnes malades ou handicapées. Notre société est prise dans une incohérence, une ambivalence. Plus ce paroxysme avance, plus ses contradictions éclatent. Comment peut-on à la fois tout faire pour exclure les personnes porteuses de handicap avant la naissance et tout mettre en œuvre pour qu’elles prennent leur place dans notre société ? Refusant la désespérance, je préfère me réjouir du bien, et l’encourager… Il reste que nous allons doucement mais sûrement vers un nouveau choix de société : défendre l’homo sapiens basique et vulnérable contre le fantasme d’un cyborg puissant et dominateur. Là aussi, il faudra unir très largement pour résister.

Antoine Pasquier

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Archives du blog Fin de vie:


2015
                                              Gregor puppinck

2014
                   par @TDerville (3 dec 2014)
                                 (Cyril Douillet dans "Cahiers Libres")
                                 ( suite à celui de Nicole Boucheton - ADMD)
 dans les situations de fin de vie (Conseil de l'Europe)
                           avec Anne-Laure Boch et Bernard Lebeau  
                            la situation de Monsieur Vincent Lambert
                                      (Institut Européen de Bioéthique)

2013
2012
Rapport à François Hollande Président de la république Française
Euthanasie, soins palliatifs... La fin de vie en France n'est pas celle qu'on croyait
Fin de vie : l’Académie nationale de médecine se prononce
Fin de vie: "Même une personne vulnérable, fragile, abîmée reste digne jusqu’au bout"
Mission Sicard - Fin de vie : faut-il aller plus loin que la loi Leonetti ?
Le débat sur l'euthanasie devient un débat sur le suicide assisté
Vivre la fin de vie (RCF) avec Tugdual Derville
Le député UMP Jean Leonettio estime que la loi sur la fin de vie portant
son nom peut être améliorée.
L’exception d’euthanasie
Le droit devant la mort
Perdu d' avance ? (Euthanasie et Homofiliation )
Euthanasie: "Y avait-il une solution pour Vincent Humbert, Chantal Sébire ... ?"
Face à "La tentation de l' Euthanasie" - Bilan du #VITATour d' AllianceVITA
François Hollande relance le débat sur l'euthanasie (sur RND)
Euthanasie et mourir dans la dignité dans Carrément Brunet
avec Tugdual Derville & Jean Leonetti
"Au pays des kangourous" - Fin de vie et dépression , l' importance du "regard" de l' "autre"
Droit des malades et fin de vie, que dit la loi "Leonetti" ?
Euthanasie : Opération Chloroforme pour Jean-Marc Ayrault via @Koztoujours
Audio du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault sur l’euthanasie
"Euthanasie : terrorisme intellectuel et complaisance politique"
L' Euthanasie n' est pas une valeur de gauche ...
Déclaration de l' académie Catholique de France sur la « FIN DE VIE »
"Rire et soins palliatifs, est-ce sérieux?" avec Sandra Meunier, clown art-thérapeute
Quels soins palliatifs pour demain ... lors de la journée mondiale des soins palliatifs sur RND
Le Groupe National de Concertation sur la Fin de Vie (GNCFV) propose au gouvernement l’organisation d’un débat public
"Sauvons Papi et Mamie" - Une campagne pour la VIE
"La fin de vie" dans RCF Grand Angle avec Tugdual Derville
Euthanasie: 10 ans d’application de la loi en Belgique (Mai 2002- 2012 )
Les AFC rentrent en campagne, pour une politique soucieuse des plus fragiles
Alliance Vita continue son "Tour de France de la solidarité" - #VITATour
Alliance Vita lance son "Tour de France de la solidarité"
Pourquoi la question de la fin de vie est-elle si politique ? avec Tugdual Derville
Tugdual Derville sur RCF au furet du nord de Lille - "Tour de France de la solidarité"
France Catholique: La tentation de l' Euthanasie, enjeu majeur de l' élection présidentielle
Fin de vie, faut il une nouvelle loi ? avec Tugdual Derville sur BFMbusiness




Archives du blog Avortement / Embryon:


De la recherche éthique avec les cellules souches embryonnaires… de sourisDécouverte de nouvelles cellules souches: les cellules STAP
(Fond Lejeune 29 Janvier 2014)
Les risques éthiques et philosophiques des cellules STAP
(Famille Chrétienne 26 fev 2014)

Rencontre avec le professeur Jérôme Lejeune :
"Pourquoi êtes-vous contre la pilule abortive"
Nouveaux tests de dépistage de la trisomie 21 :
états des lieux des protocoles de recherches en France (5 Octobre 2012)

CEDH : l’Italie forcée au DPI ? (AllianceVITA - 28 Aout 2012)
Vers une généralisation du nouveau test de dépistage de la trisomie 21 (3 Aout 2012)
Traiter la trisomie 21 : L'ère des essais clinique (1er Mars 2012)
Dépistage précoce de la trisomie 21 (allianceVita -19 Dec 2011 )
Trisomie : espoir de traitement (21 Nov 2011)
Généthique.org ( 20 oct 2011 )
Débat Jean Leonetti - Jean-Marie Le Méné : la France est-elle devenue eugéniste ?

Interventions de Jean-Marie Le Méné dans Libertépolitique.com
Bioethique – Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune:
"La loi transgresse plus et protège moins"
Des progrès majeurs dans le traitement de la Trisomie 21 (7Avril 2011)
L'Embryon, l' "UN DE NOUS" (One Of Us)
Recherche sur l'embryon humain - Interview du Professeur Alain Privat
Débat autour de l'actualité scientifique (France Inter) -
La trisomie 21 avec Jean-Marie Le Méné

Le diagnostic préimplantatoire fait débat en Europe
Pour que l’eugénisme ne devienne pas un droit de l’homme
« Le bébé médicament », bébé du double espoir ou du double tri ?
Le diagnostic prénatal engendre-t-il une nouvelle forme d'eugénisme ?
L’eugénisme n’est pas un droit de l’homme (Fondation Lejeune)
Handicap: l'accueil des plus fragiles dans sa dimension politique
VIDEO avec Henri Faivre, Vice-président de l'OCH
Bioéthique et élections présidentielles 2012
Trisomie 21 : un enjeu éthique Quelle urgence pour les politiques ? ( Les Amis d'éléonore )
CCNE - Lettre aux candidats à la présidentielle de la république Française
Avis du CCNE (Conseil Consultatif National d' Ethique) concernant
l' utilisation des cellules souches issues du sang de cordon ...
Trisomie 21 "Il est encore temps ! Lettres 77 de la Fondation " Jérome Lejeune " de mars 2012
L'assistance médicale à la procréation (AMP) : en quoi consiste-t-elle ?Trisomie 21: des raisons d' espérer....Mur de rires ....
Le Professeur Jérome Lejeune et la Trisomie 21...
Quand l'embryon humain est en jeu...
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Le sang de cordon une réponse éthique - Retour sur le "BB médicament"
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FIV: vers un eugénisme "naturel" !
Sélect°, sélection, Sélection, SELECTION…
Bioéthique : vers un eugénisme d'État ?
Quand le mépris du droit à la vie des nouveau-nés nous oriente vers une
" légitimisation de l'infanticide "








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