Source : Blog bioéthique de l' Eglise Catholique
le vendredi 09 février 2011
Le « bébé-médicament », une étrangeté
Il n’a échappé à personne que l’annonce de la naissance du premier « bébé-médicament » français coïncide avec le débat parlementaire sur la loi de bioéthique. Cette coïncidence souligne doublement l’étrangeté de cette naissance.
Cette naissance est déjà étrange en soi par l’« instrumentalisation » de l’enfant. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) vient de le rappeler. La légalisation de l’instrumentalisation de l’enfant à naître est contraire au plus élémentaire respect dû à tout être humain, en particulier l’enfant. Elle contrevient à l’« intérêt primordial » de l’enfant, stipulé par le Convention internationale des droits de l’enfant.
Cette naissance est aussi étrange car elle est instrumentalisée pour peser sur le débat parlementaire. Cette instrumentalisation est indigne. Pourtant, par derrière, il y a la souffrance de parents qui ont un enfant gravement malade. Il est toujours indigne d’instrumentaliser la souffrance d’autrui pour faire valoir son opinion.
Le « bébé-médicament » est une fausse piste. Supprimer cette possibilité légale rendrait à notre tradition juridique sa cohérence autour du respect de la dignité humaine qui postule qu’aucun être humain puisse servir de moyen mais est une fin en soi. Chaque enfant a le droit inaliénable de naître pour lui-même, d’être aimé pour lui-même et d’être accueilli pour lui-même.
Le soin à partir des cellules de sang de cordon est la bonne piste. Encore faut-il que la France rattrape son retard et choisisse de faire porter ses efforts sur la constitution de banques de sang de cordon
, afin que les greffons soient en assez grand nombre pour que nous soyons capables de porter remède aux enfants malades. C’est par cette voie que la souffrance de parents sera apaisée.
La loi de bioéthique, un enjeu d’humanité
De fait, cette naissance du premier « bébé-médicament » met en lumière l’enjeu d’humanité qui se cache derrière la révision des lois de bioéthique. Il s’agit de trouver le chemin qui allie d’une part, le respect inconditionnel de la dignité humaine chez tout être humain, en particulier chez les plus vulnérables, et, d’autre part, l’utilisation des techniques biomédicales permises grâce aux avancées scientifiques. C’est sur ce chemin que se trouve le véritable progrès de l’humanité.
Par son corpus juridique en bioéthique, la France peut montrer la voie du progrès dans l’utilisation audacieuse de techniques biomédicales qui guérissent, tout en respectant la dignité humaine de l’être humain « dès le commencement de sa vie », comme le stipule avec justesse notre Code civil. Cela a été souligné, la France est « en avance » dans l’interdiction de la gestation pour autrui. Elle peut continuer à l’être pour les thérapies à partir du sang de cordon et du sang périphérique. Elle peut l’être dans la recherche pour guérir l’embryon humain in utero. Elle peut l’être dans l’information et l’accompagnement respectueux de la femme enceinte et de sa liberté, de telle sorte qu’une grossesse soit d’abord considérée comme une bonne nouvelle et non comme une source d’angoisses.
Nous sommes à la croisée des chemins. Il s’agit de réfléchir à nouveaux frais sur la technique et sur son utilisation. Il s’agit de prendre garde à la fuite en avant dans l’utilisation irréfléchie des techniques au fur et à mesure que nous les maîtrisons. Cela nous serait reproché par la génération future : ce qui est techniquement possible n’est pas nécessairement raisonnable en soi ni pour l’intérêt général. La technique qui voudrait supprimer toute vulnérabilité ferait fausse route car la vulnérabilité appartient à la condition humaine. C’est pourquoi aucune société ne peut vivre sans amour. L’amour pour le plus vulnérable et le respect pour la dignité de chacun sont les fondements de notre vivre ensemble....
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Source : Blog bioéthique de l' Eglise Catholique
le vendredi 08 avril 2011
Dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 6 avril, Marc Peschanski et Cécile Martinat ont violemment pris à partie divers acteurs du débat sur la révision des lois de bioéthique. Les catholiques sont plusieurs fois visés. Ces attaques polémiques contreviennent aux exigences de la rationalité. Elles sont voulues pour défendre une option de recherche qui ne fait pas l'unanimité à l'intérieur même du monde scientifique.
Dans Le Quotidien du médecin du 5 avril, Alain Privat et Monique Adolphe, chercheurs et universitaires internationalement reconnus, rappellent que "la recherche sur les cellules souches embryonnaires n'a, en fait, conduit à aucune thérapeutique efficace jusqu'à présent nulle part dans le monde". Plus encore la modélisation et le criblage de molécules "peut se faire de manière aussi efficace et probante avec des cellules iPS, et ceci sans avoir à détruire un embryon". Pour eux, la vraie question est de permettre à la France de rattraper le retard accumulé en matière de recherches sur les cellules souches du sang de cordon et sur les cellules iPS – cellules souches reprogrammées pour être pluripotentes –, retard dû notamment au choix fait en faveur d'investissements considérables pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Rappelons qu'à l'annonce des résultats sur les cellules iPS, Ian Vilmut – le "père" de Dolly – a décidé pour des raisons scientifiques d'abandonner les recherches sur les cellules souches embryonnaires afin de s'orienter vers ce nouveau domaine plus prometteur.....
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Autres articles du Blog:
Voir aussi les réactions de l' Alliance pour les droits de la vie :
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