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mardi 14 juillet 2015

Le Planning familial américain coupable de trafic d'organes de bébés avortés (VIDEO Témoignage)


Le Planning familial américain coupable de trafic d'organes
                                                             de bébés avortés ? - *

Jean-Marie Lemene: "Quand le Planning familial américain
                                                             est piégé par le réel - *

"Et avec ça ? Un foie de foetus ?"               (Koztoujours) - *


autre:


L’avortement tardif et les infanticides néonataux en Europe
             (Gregor Puppink Juin 2015) - *

Succès d'une pétition contre l'infanticide post-natal
             (Gregor Puppink le 4 dec 2014) - *

Témoignage d'une Sage-femme (par Gregor puppink sur "Libertépolitique")
             "Avortement tardif et infanticide" - *

Interview de Gregor Puppink sur "Boulvard Voltaire"
"Ces enfants naissent vivants, l’Europe doit les protéger !" - *

Aller à l'entretient avec Gregor puppinck (25 janv 2015) - *

Pour aller plus loin - *

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"The Center for Medical Progress" a publié une vidéo, filmée en caméra cachée, dans laquelle le Dr Nucatola, directrice générale des services médicaux du Planning familial américain depuis 2009, reconnaît pratiquer des avortements par naissance partielle, une pratique totalement illégale, pour pouvoir prélever et vendre entre 30 et 100 $, des organes intacts de bébés avortés(le trafic d'organes est passible de 10 ans d'emprisonnement aux Etats-Unis et de 500 000 $ d'amende).


"Cette forme d’avortement, pratiquée à partir du 5e mois de grossesse, consiste à déclencher l’ouverture du col pendant deux jours, à faire naître partiellement l’enfant par le siège, puis à perforer sa tête par le bas du crâne et à aspirer son cerveau avant d’extraire totalement son corps de l’utérus. Le procédé répond à un double objectif : faciliter le passage de la tête, mais aussi s’assurer de la naissance d’un bébé mort."

Tout au long de l'entretien filmé à son insu, le médecin parle d'avortements (où placer son forceps pour récupérer l'organe voulu, quelle partie écraser...) et de parties de corps de bébés à vendre tout en dégustant sa salade - ses interlocuteurs se sont fait passer pour des acheteurs potentiels et lui ont fixé un rendez-vous au restaurant. La vidéo, reprise par les sites pro-vie américains, commence à faire parler d'elle outre-atlantique et mériterait d'être entièrement traduite et sous-titrée en français. Avis aux amateurs. (via Le Salon Beige)

La voici, en anglais donc:
source (*)




(téléchargement: ici)

source (*)
(téléchargement: ici)


Le résumé d'Yves Daoudal en complément :


"C’est le foie qui est le plus demandé, bien que « beaucoup veuillent des cœurs intacts en ce moment ». Elle reçoit des demandes pour des poumons, et aussi pour des « extrémités inférieures », et elle ne sait pas trop pourquoi, sans doute « pour les tissus musculaires ».

Le seul problème est qu’il faut le faire de façon à qu’on ne dise pas « la clinique vend des tissus et se fait de l’argent avec cela ».

Elle pratique elle-même des avortements à Los Angeles jusqu’à la 24e semaine. Elle explique qu’elle tient une petite réunion chaque matin pour déterminer quelles parties du corps sont demandées (les clients remplissent un formulaire) et quelles sont les « patientes » qui ce jour-là auront des bébés sur lesquels on pourra faire les prélèvements. Ainsi les avorteurs pourront adapter leurs gestes de façon à ne pas endommager les organes à vendre ce jour-là. « Pour cette raison, la plupart des fournisseurs – sic – se font guider par échographie, afin de déterminer où ils vont mettre les forceps. Ils se disent : “Je ne vais pas écraser cette partie, je vais écraser en dessous, et au-dessus, et je vais voir si je peux avoir ça intact.” Certains changent la façon dont le fœtus se présente, de sorte qu’il ne vienne pas par la tête, parce que vous ne pouvez pas obtenir la dilatation suffisante. Si vous le faites à partir de la présentation par le siège, par les jambes, alors vous pouvez finir par avoir le crâne intact. »

La loi fédérale américaine interdit l’avortement par démembrement depuis George Bush, et la vente d’organes. Mais, dit Deborah Nucatola, « les lois sont sujettes à interprétation. Si je vous dis d’emblée que je n’ai pas l’intention de faire cela, ce qui arrive après n’a pas d’importance. »"

[Add 2] : le vice-président en charge de la communication du Planning familial américain  ne dément qu'à moitié, en jouant sur les mots :


« dans le domaine de la santé, parfois, les patients veulent donner des tissus pour la recherche scientifique pour aider à faire avancer la recherche, les soins, les traitements. Les femmes qui avortent au Planning Familial ne sont pas différentes. (…) Aucun bénéfice n’est réalisé lors de ces dons de tissus (ie d’embryons). Parfois, certains coûts, comme celui de transporter les tissus vers les meilleurs centres de recherche, sont remboursés. »

Dans la vidéo, le Dr Nucatola parle pourtant bien de vente et non de dons, et d'organes et pas seulement de tissus. Le Gouverneur de Louisiane, Bobby Jindal, annonce l’ouverture d’une enquête.

***

La 7e vidéo du Planning familial est en ligne. Une employée témoigne : des organes ont été prélevés alors que le cœur du bébé battait
La technicienne chargée de faire des prélèvements sur les femmes et de récupérer des organes sur des fœtus à des fins de recherche au Planning familial des Etats-Unis, Holly O’Donnell, fait de nouvelles révélations sur la 7e vidéo mise en ligne par le Center for Medical Progress. Le dernier film rapporte son témoignage sur un avortement d’un fœtus déjà très développé dont elle a vu le cœur battre au moment des prélèvements. Etait-il né vivant ? C’est ce que semble indiquer le témoignage de l’ex-employée de StemExpress, qui raconte que c’est cet événement qui lui a fait prendre la décision de quitter ce travail qui avait fini ainsi de la révulser.

C’est dans la clinique Planned Parenthood Alameda de Mar Monte à San José, Californie, que Holly a vécu cette expérience traumatisante. A la suite d’un avortement que sa collègue, Jessica, était venue la chercher pour « voir quelque chose d’assez cool ». Holly s’était trouvée confrontée avec ce qu’elle avait « jamais vu de plus proche d’un bébé entièrement développé ».
« Il avait un visage. Il n’était pas complètement déchiré. Il avait un nez très prononcé. Jessica avait un de ses instruments à la main. Elle tape sur le cœur et il commence à battre. Je regarde ce fœtus, et son cœur commence à battre. Je ne sais pas si cela fait qu’il est techniquement mort, ou en vie. » Holly est saisie, mais Jessica lui explique : « C’est vraiment un bon fœtus, on dirait que nous allons récupérer beaucoup de choses dessus. »
C’est alors que Jessica lui demande de récupérer le cerveau de l’enfant à l’aide de ciseaux, à travers son visage. « Je ne peux même pas décrire ce que cela fait. C’est à ce moment que j’ai su que je ne pouvais plus travailler pour cette société – même si c’était le moyen de guérir telle ou telle maladie. »
Au cours de cette même vidéo, le Dr Ben Van Handel, vice-président de Novogenix Laboratories, confirme que « parfois, après la procédure d’avortement, le cœur bat encore ».
Le Planning familial continue de soutenir de son côté que le prélèvement d’organes sur des bébés avortés est une « entreprise humanitaire » et qu’il n’est coupable de rien. La nouvelle vidéo vient cependant au secours de l’idée que les procédures d’avortement sont adaptées afin de récupérer des fœtus intacts, qui permettent de récupérer le plus grand nombre d’organes et de tissus et par là-même les meilleurs tarifs auprès des sociétés de biotechnologie.
L’adaptation des procédures se fait éventuellement au détriment des femmes ; dans la vidéo, Perrin Larton, directrice de l’approvisionnement d’Advanced Bioscience Resources, raconte qu’elle a vu des femmes entrer dans la salle d’opération et en sortir au bout de trois minutes.
Holly O’Donnell a rompu désormais avec ce monde. Elle raconte comment après les avortements, elle prenait souvent les petits corps dans les mains en se demandant quelle aurait pu être la vie de ces enfants. « J’ai le sentiment qu’on gâche des vies : c’est si triste que tant de gens les considèrent comme de simples “erreurs”… »
David Daleiden, responsable du tournage des vidéos clandestine dans les cliniques du Planning et de la mise en ligne de ces preuves et témoignages, évoque à l’occasion de cette nouvelle publication la « barbarie absolue de la pratique de l’avortement par le Planning familial » qui utilise parfois des bébés nés intacts et vivants. « Planned Parenthood est une organisation criminelle du haut en bas de son échelle, elle doit être immédiatement privée de tout argent public et poursuivie en raison de ses atrocités contre l’humanité », a-t-il déclaré.
(via leblogdejeannesmits)[ Retour en haut de la page  ]

(Source: Aleteia)

Des méthodes illégales et amorales

Cette vidéo, filmée en caméra cachée, lors d’un repas d’affaires est hélas éloquente : on y voit Deborah Nucatola, directrice des Services médicaux, détailler la revente de « pièces » d’embryons humains, non pas incinérés tels des « déchets médicaux », mais bel et bien revendus comme des organes humains. Un trafic d'organes de foetus issus d'avortements tardifs, ni plus ni moins. Dans cette vidéo, le Dr Deborah Nucatola décrit en détail comment le Planned Parenthood vend des parties du corps de foetus avortés, et reconnaît avoir recours à l’avortement par naissance partielle, pour mieux récupérer des organes et des corps intacts, et ainsi être en mesure de répondre à la demande. Sa description de ses actes médicaux glace le sang : "Nous sommes très bons pour récupérer le coeur, les poumons, les reins intacts", explique-t-elle. La procédure décrite, de guidage par ultra-son pour manipuler le foetus, est par ailleurs considérée comme illégale aux Etats-Unis.
Consciente des risques juridiques

La vidéo révèle également que le Planning Familial est conscient des risques juridiques encourus pour le fait de revendre des organes de foetus avortés. « Mais je peux vous dire qu’une fois les portes closes, on en parle avec nos affiliés. » La vidéo détaille également le prix d’achat de ces organes, 30 à 100 dollars le « spécimen », bien que la vente et l’achat de tissus foetaux humains soit un crime fédéral punissable de dix ans de prison et d’un demi million de dollars d’amende. A cela s’ajoute l’homicide que constitue le fait de tuer les bébés « intacts » ayant survécu à ces avortement très spéciaux.
Pour le responsable du projet « capital humain » du Center for Medical Progress, “la conspiration criminelle du Planned Parenthood pour faire de l’argent avec des morceaux de bébés avortés va jusqu’au plus haut niveau de cette organisation. Les élus doivent faire que le planning rende compte devant la loi afin qu’il soit mis fin à ce business barbare de l’avortement.”
De simples "dons de tissus"

Dans un communiqué », le Vice Président en charge de la communication du Planning Familial américain a mis quelques heures à réagir à la parution de cette vidéo, jouant sur les mots : « dans le domaine de la santé, parfois, les patients veulent donner des tissus pour la recherche scientifique pour aider à faire avancer la recherche, les soins, les traitements. Les femmes qui avortent au Planning Familial ne sont pas différentes. (…) Aucun bénéfice n’est réalisé lors de ces dons de tissus (ie d’embryons). Parfois, certains coûts, comme celui de transporter les tissus vers les meilleurs centres de recherche, sont remboursés. » L’argument est paradoxal : d’une part, il n’y a pas vente mais don, d’autre part, ce ne sont que des « tissus », pourtant explicitement décrits par le Dr Nucatola, qui précise que "les cliniques du PP peuvent fournir des organes destinés à répondre à une demande spécifique, et réaliser la vente", allant même jusqu’à parler de "menu" !
Une enquête ouverte en Louisiane

Suite à ces révélations, le Gouverneur de Louisiane, Bobby Jindal, a déjà réagi. Dans un communiqué diffusé par e-mail, il annonce l’ouverture d’une enquête à l’encontre du Planning Familial, "après que des rapports aient fait surface, affirmant que certains affiliées se servaient d’avortements partiels pour vendre des morceaux de foetus". Pour le Gouverneur Jindal, "cette vidéo d’un officiel du Planning Familial parlant d’un système de trafic de parties de corps humains est choquante et horrible. La même organisation veut ouvrir un centre d’IVG à la Nouvelle Orléans. J’ai demandé une enquête immédiate sur cette activité mauvaise et illégale, et qu’aucune licence ne leur soit accordée tant que l’enquête ne sera pas close. Je demande aussi au FBI d’assister le Département de la santé et des hôpitaux pour enquêter sur les activités criminelles reprochées à cette organisation." Une enquête et une réaction officielle qui vont sans doute faire entrer de plain pied la question de l’IVG et de ses dérives dans la campagne des élections présidentielles américaines.

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(Source: Boulevard Voltaire)



"Quand le Planning familial américain est piégé par le réel"


Nos sociétés d’images imposées sont quelquefois piégées par les images rebelles. Car il y a image et image, les permises et les interdites, les citoyennes et les extrémistes, les pieuses et les blasphématoires.

Dans l’affaire du Planning familial américain, pris la main dans le sac à vendre des morceaux de bébés avortés à la recherche médicale, il s’agit d’images prises en caméra cachée, par des militants pro-life, sur un sujet sanctuarisé : l’avortement. C’est dire si nous sommes dans l’interdit, l’extrémisme et le blasphème. C’est dire si ces images sont inconvenantes et suspectes. Mais quand elles arrivent à franchir la ligne de démarcation, comme c’est le cas ici, leur effet est multiplié, tant elles montrent le plus difficile à montrer, ce qui est.

La guerre des images fait rage parce que, contrairement à ce que l’on croit, il faut se battre pour montrer le réel. Le réel, c’est ce qui résiste. En revanche, il est permis tant qu’on voudra – et même recommandé – de montrer des images qui ne présentent que du virtuel ou du maîtrisé idéologiquement. La prétendue civilisation de l’image n’est pas tellement libre.

Quand la fondation Lejeune compare les images respectives d’embryons d’animaux et d’embryons humains, en montrant que les premiers sont mieux protégés que les seconds, elle est traduite devant le Jury de déontologie publicitaire (sic) qui la condamne. Il ne faudrait surtout pas penser que le petit de l’homme est un homme petit au risque de menacer le droit fondamental (re-sic) à l’avortement.

Quand la même fondation coproduit une vidéo qui montre des jeunes trisomiques heureux, elle est traduite devant le CSA, qui prescrit aux chaînes de télévision de ne pas la diffuser. Il ne faudrait surtout pas stigmatiser les mères qui ont décidé d’avorter leur enfant trisomique (re-re-sic).

Quand ses parents montrent des images de Vincent Lambert qui déglutit, le même CSA exige que le regard de ce jeune homme tétraplégique soit flouté. Il ne faudrait surtout pas qu’on puisse imaginer que l’euthanasie programmée de Vincent Lambert concerne un homme vivant. Alors, dans un geste d’un totalitarisme désespérément classique, il faut retoucher l’image et gommer l’une des rares parties du corps de cet homme qui s’exprime : ses yeux.

C’est pourquoi il faut féliciter les pro-life américains pour leur travail. Ils font penser à ces journalistes historiques qui ont révélé les barbaries du XXe siècle auxquelles personne ne voulait croire. En débusquant les barbaries du XXIe siècle, la banalisation prétendument démocratique de l’homicide aux deux extrémités de la vie, ces corsaires risquent effectivement de donner mauvaise conscience à certains. Tant mieux. La France qui alimente en embryons humains les paillasses des chercheurs ne peut guère pavaner. Cinq des recherches autorisées par l’Agence de la biomédecine (ABM) viennent d’être jugées illégales et annulées, suite aux recours de la fondation Lejeune.

Honneur aux reporters pro-life de la guerre contre la vie humaine.








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(Source: koztoujours)



Il y a donc cette vidéo, vidéo que j’ai croisée et évoquée en début de semaine, et dont Le Figaro a fait une présentation factuelle mercredi dernier. Sur cette vidéo, une haute responsable du Planning Familial américain détaille la pratique consistant à fournir des laboratoires en organes de fœtus. Pas peu fière, elle explique ainsi notamment qu’ils sont « devenus très bons pour attraper les cœurs, les poumons, les foies, parce que nous savons, et nous essayons de ne pas écraser ces parties du corps« . Quel adorable savoir-faire.

Face à cela, la réponse du Planning Familial, aimablement relayée par tout ce que le web compte de relativisme éthique, explique que la pratique est légale, qu’il s’agit de don d’organes. Ainsi en France, Rue89 relaie un article du New York Magazine, dont le titre « What to Say to Your Crazy Relative Who Shares the Latest Anti–Planned Parenthood Video » dit assez le mépris dont il est convenu d’abreuver ceux qui auraient eu l’insanité d’esprit de relayer cette vidéo. De fait, petit magazine, I’m one of these crazy people. Et je vais t’expliquer pourquoi.

Car en quoi consiste tant la brève de Rue89 que l’article du New York Magazine ? A citer la défense du Planning Familial US, et à s’en satisfaire. N’étant pas connaisseur de la législation américaine en la matière, je m’abstiendrai d’apprécier la légalité de la pratique. Alors, admettons pour les besoins du raisonnement que la pratique soit légale. Je noterais toutefois deux choses : d’une part que le Dr Nucatola, dans la video, laisse elle-même clairement entendre qu’il faut solliciter quelque peu l’interprétation des textes pour s’y juger conforme et, d’autre part, que le fait qu’une pratique soit légale n’a jamais épuisé le débat moral. Il arrive fréquemment que des pratiques moralement dégueulasses soient pour autant légales.

Ce qui est sidérant dans cette affaire, c’est de constater que, parce que le mot même d’avortement émerge dans le débat, les questionnements éthiques sont proscrits. Ne vous permettez donc pas de vous interroger sur le bien-fondé éthique de la pratique du Planning (pas plus que sur son inspiration) : le Planning a dit que c’était en accord avec ses plus hauts standards éthiques et moraux, fermez donc le ban, pas de discussion. Vous êtes invités à faire taire votre raison critique. Parce que l’on frémit à l’idée que l’avortement lui-même, soutenu par plus des trois quart de la population – et dont on vient d’apprendre que la pratique est en hausse – puisse être remis en cause.

Il y a ainsi des pratiques qu’il n’est pas convenable de remettre en cause. Des tabous. Donc, pas de discussion et, puisque ce tabou est en jeu, des militants de gauche se font soudain les meilleurs amis des labos pharmaceutiques, américains de surcroît, dont chacun connaît l’absolue rectitude morale. A quoi ça tient, finalement…

Et il y a donc cette info : le planning familial reconnaît fournir des organes de fœtus avortés à des laboratoires. Notez que je ne dis rien là que de très factuel : c’est leur communiqué de presse, c’est leur défense, c’est admis.

Rien que cela devrait déjà susciter pour le moins un peu d’interrogation.

Mais si l’on creuse un peu, que nous dit-elle et qu’apprend-on ?

1)    Que le Planning Familial US bénéficie d’une intégration verticale exemplaire, depuis le conseil aux femmes enceintes jusqu’à la valorisation des déchets… mais que cette intégration verticale n’est pas, par elle-même, sujette à quelque interrogation éthique que ce soit;
2)    Que le Panning Familial US s’organise en amont avec des laboratoires pour assurer l’approvisionnement en organes. Il s’enquiert des besoins des laboratoires et se fait fort de leur fournir les organes convoités. Nous parlons bien d’organes : manifestement, il est malséant d’employer ce terme et l’on préférera le mot « tissus », qui est plus joli et nous ferait presque penser à de la soierie. En l’occurrence, il s’agit bien d’extraire des bouts de fœtus : des bras, des jambes, des cœurs, des foies…
3)    Qu’il ne s’agit même pas de faire avec le résultat de l’avortement, maisd’organiser l’avortement à cette fin;
4)    Qu’il conviendrait d’analyser la pratique comme un don d’organes. Excusez ma brusquerie, surtout après le déjeuner et sachant que l’homme moderne a la tripe sensible, mais il me semble que c’est le seul cas dans lequel on tue le donneur 1 . Sans vouloir être excessivement tatillon, pouvons-nous convenir que cela peutmériter un questionnement éthique ?
5)    Que le consentement de la mère est suffisant : au stade où nous en sommes, puisqu’on a déjà dénié l’humanité du fœtus, pourquoi en effet ne pas considérer que ce que la mère donne, ce sont ses propres organes ? Même si c’est aberrant et contraire à la réalité. Même s’il m’a semblé comprendre, avec mon peu de connaissance en la matière, qu’elle garde bien tous les siens propres. Bref, le consentement de la partie concernée n’est absolument pas requis;
6)    Que des médecins ont orienté leur savoir-faire non pas pour l’intérêt de la mère(et ne parlons pas de l’enfant : restons convenables) mais dans l’intérêt des laboratoires. Ils apprennent ainsi à réaliser des avortements sous échographie pour, nous dit-on, savoir où poser les forceps et ne pas risquer d’abîmer les organes recherchés;
7)    Que ces médecins, lorsque cela est nécessaire, incitent le fœtus à changer de position pour se présenter de manière plus convenable pour son démembrement. Pare qu’il vaut mieux qu’il se présente par le siège si l’on veut en extraire les jambes ou les organes inférieurs, ou par la tête, si ce sont les organes supérieurs que l’on convoite.

Mais ceci est conforme aux plus hauts standards éthiques du Planning Familial US.

Mais ces standards éthiques ne sont pas susceptibles de faire l’objet d’une discussion puisque le Planning est en lui-même le standard éthique du monde moderne, de sorte que vous voudrez bien vous abstenir de faire preuve d’esprit critique.

Mais celui qui est « crazy« , dans ce monde, c’est moi.

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"Les infanticides néonataux en Europe doivent être condamnés" 
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jeudi 30 avril 2015

"Eloge de la culpabilité" par Thibaud Collin









(Source: Généthique)


"Eloge de la culpabilité" par Thibaud Collin







D’étapes en étapes, les lois, comme les idées, semblent devenues folles. La brèche ouverte au moment de la dépénalisation de l’avortement en 1975, loin de se résorber, semble s’approfondir. Pourtant le législateur, en élargissant le champ d’application des lois et en supprimant les contraintes, banalise l’acte, mais ne réussit pas à endiguer la culpabilité. Pour Gènéthique, Thibaud Collin, philosophe, s’interroge : faut-il échapper à la culpabilité, cet ultime instinct de vie ?

Tout est fait depuis une trentaine d’années pour que l’avortement apparaisse comme un acte banal. C’est une nouvelle fois le cas, avec la suppression du délai de réflexion dans la dernière loi santé votée ces jours. Pourquoi si ce n’est qu’il faut tout faire pour déculpabiliser les femmes qui y ont recours, et au-delà des femmes, les hommes, les médecins, bref de proche en proche, toute la société qui organise et cautionne la suppression de centaines de milliers de vies humaines par an ? La culpabilité est le fait de se sentir coupable. Or est coupable celui qui a commis une faute. Certes le sentiment de culpabilité peut parfois prospérer sans qu’il y ait eu faute objective, c’est le cas de la conscience scrupuleuse. En s’appuyant sur cette distinction, notre société s’évertue à affirmer que le sentiment de culpabilité engendré par l’avortement n’est pas causé par une réelle faute, mais par des dispositions sociales liées à une anthropologie et à une morale désuètes, aux yeux desquels l’avortement est vu comme un acte mauvais. Dès lors, tout ce qui, dans la législation ou dans le vocabulaire utilisé, pourrait rappeler un tel jugement moral doit être supprimé.

L’avortement : De la tolérance d’un mal à la proclamation d’un droit

Les dispositions que la loi Veil avait prescrites présupposaient que l’avortement est un mal. Rappelons-en les éléments. Dans son discours à l’Assemblée le 26 novembre 1974, elle affirmait que les "diverses consultations doivent conduire à mesurer toute la gravité de la décision que la femme se propose de prendre" [1] . En effet, "les deux entretiens que la femme aura eus, ainsi que le délai de réflexion de huit jours qui lui sera imposé, ont paru indispensable pour lui faire prendre conscience de ce qu’il ne s’agit pas d’un acte normal ou banal, mais d’une décision grave qui ne peut être prise sans en avoir pesé les conséquences et qu’il convient d’éviter à tout prix". Enfin, elle affirmait que la loi "ne crée aucun droit à l’avortement" et elle ajoutait que "la société tolère un tel acte mais qu’elle ne saurait [le] prendre en charge, ni [l’] encourager". Pourquoi est-on passé en quelques années de la tolérance d’un mal à la proclamation que l’avortement est un droit essentiel de la femme ?

Suffit-il de nier la contradiction pour faire disparaître la culpabilité ?

Il est très difficile voire impossible pour une personne et pour une société, de vivre dans un état de scission intérieure, c’est-à-dire de s’installer durablement dans une action dont on se sent coupable. L’adage prêté à Paul Bourget "si on n’arrive pas à vivre comme on pense, on finit par penser comme on vit" manifeste le désir de cohérence et d’unité inscrit dans le cœur de l’être humain. La loi Veil, quelles que soient les intentions de ses rédacteurs, se voulait un compromis entre deux thèses contradictoires. En effet, de deux choses l’une : soit la femme porte un être doué de vie humaine et alors l’avortement est un homicide et à ce titre ne peut être légalisé ; soit partant de la conclusion que l’avortement doit être légalisé, il faut qu’il ne soit plus qualifié d’homicide et il faut donc refuser de reconnaître l’humanité de l’embryon humain. Mais alors l’avortement devient aussi banal que de se faire arracher une dent, et il ne s’agit pas simplement de le tolérer, mais de le voir comme l’effectuation d’un droit de la femme sur son corps. La loi Veil voulant transiger s’enfonce dans la contradiction. Or une contradiction ne tient pas face au besoin de cohérence interne à l’esprit humain ; ce qui devait arriver arriva et en quelques années toutes les dispositions liées à une logique de tolérance étaient abrogées sous la pression de la logique alternative, celle du droit.

On peut bien sûr soutenir que la loi Veil a été le fruit d’un compromis politique pour faire accepter l’inacceptable et que ses auteurs la considéraient comme la première étape d’une entreprise de basculement de l’opinion publique en général, et de la majorité parlementaire en particulier, pour légitimer progressivement l’avortement comme un droit essentiel de la femme. Il n’en reste pas moins que l’avortement continue à apparaître comme un acte qui n’est pas banal, car un embryon humain n’est pas une dent, fut-elle de sagesse. On peut chercher à congédier le réel quand il nous contrarie, mais le réel résiste. Alors que faire ?

Se libérer de la culpabilité en accueillant la faute

Une des tâches majeures de notre époque est de restaurer la grandeur de la culpabilité comme signe, alerte, qu’un mal a été commis. Notre société est dans le déni du mal, mais le mal n’a pas pour autant disparu et engendre son lot de souffrance, de désespérance, de dépression. Casser un thermomètre n’a jamais fait baisser la fièvre. Comme le dit si bien Pascal : "D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas et qu’un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons" (Pascal, B.80). Il ne s’agit pas d’accabler le boiteux, mais de dénoncer l’esprit boiteux qui empêche le boiteux de se voir comme tel, pour prendre les moyens de marcher droit. La seule manière de lutter contre le mal, d’être libéré de sa culpabilité n’est pas de nier la faute commise, mais d’entrer dans le chemin du pardon, pardon demandé et pardon offert à l’autre et à soi. Mais le pardon repose sur la conscience de la faute commise. Notre société s’épuise à vouloir lutter contre le mal de l’avortement en proclamant que c’est un acte banal au lieu d’avoir le courage de nommer le mal, afin de tout faire pour l’éviter en amont, et le soigner en aval.

1.Simone Veil, Les homme aussi s’en souviennent, Paris, Stock, 2004, p.30à 39 

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"Eloge de la culpabilité" par Thibaud Collin
Grégor Puppinck: "Droit à l'enfant"   
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vendredi 30 janvier 2015

Grégor Puppinck: "Droit à l'enfant" convergence entre les droits de l'homme & les biotechnologies







Voir l'extrait concernant l'Adoption: ici
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Voir l'extrait concernant l'approche de la CEDH: ici
Voir l'extrait concernant le "principe" du droit s'effaçant de le "droit pratique": ici

 "seule existe l'exception...le principe étant mesuré par l'adhésion sociale... c'est dans l'adhésion sociale que le "peuple" (opinion publique) verra une réalité dans le principe.. réalité évolutive alors que l'exception est le lieu de la mise en oeuvre concrète du droit.. pour la CEDH, c'est cette "réalité" qui va primée sur le principe " 

Voir l'extrait concernant la divergence en "Droits de l'Homme" et Magistère : ici
Voir l'extrait concernant l' origine,la recherche et l'évolution de la Convention des droits de l'Homme : ici


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. Grégor Puppinck: "Droit à l'enfant"   

          convergence entre les droits de l'homme & les biotechnologies 
. Grégor Puppinck : "GPA : derrière les droits de l’homme, l’exploitation"
"Les infanticides néonataux en Europe doivent être condamnés" Gregor Puppinck
Conférence de Gregor PUPPINCK sur l'avortement et le statut
de l'embryon pour la CEDH
Contrat d'Union Civil ? - "Europe: la famille diluée dans les 
droits de l’homme"
. ONU : Grégor Puppinck dénonce les atteintes à la liberté des 
consciences et de religion en Europe
Mariage pour tous: Adoption puis PMA et GPA , l'effet domino
La Cour européenne des Droits de l’homme impose l’adoption
homosexuelle
. PMA : la France a déjà voté...
MariageGay - "Il n'existe pas de droit à l'adoption"
. DPI - Le Diagnostic préimplantatoire fait débat (31 Aout 2012)

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mardi 20 janvier 2015

"Débat Derville-Le Mené : L’union est-elle possible dans la défense de la vie ?"










(Source: Famille Chrétienne)


Le président de la Fondation Lejeune, Jean-Marie le Mené, et le délégué général d’Alliance Vita et porte-parole de Soulager mais pas tuer, Tugdual Derville.©S.OUZOUNOFF-CIRIC et P.RAZZO-CIRIC

Le délégué général d’Alliance Vita et porte-parole de Soulager mais pas tuer, Tugdual Derville, et le président de la Fondation Lejeune, co-organisatrice de la Marche pour la vie, Jean-Marie le Mené, confrontent leurs idées sur le début et la fin de vie, à quelques jours de leur mobilisation respective. Entretien croisé.


Le 21 janvier, Soulager mais pas tuer manifeste contre les conclusions du rapport Leonetti-Claeys sur la fin de vie devant le Parlement ; le 25, c’est au tour de la Marche pour la vie de s’approprier ce sujet. Est-il encore possible aujourd’hui de se battre pour une même cause sans faire l’unité ?

Jean-Marie le Mené : La tentation de s’interroger sur l’unité des manifestations ou des événements de contestation de projets de société n’est jamais une surprise. Est-ce que l’on préfère y aller ensemble ou séparés ? En théorie, la recherche de l’unité est défendable. En pratique, elle a rarement lieu. Cette question-là, je l’entends depuis très longtemps. C’est une question habituelle, à laquelle il faut répondre charitablement. La Marche pour la vie du mois de janvier est une institution historique, les personnes ont intégré cette date depuis longtemps. Cette année se rajoute une actualité particulière imposée par le Parlement le 21 janvier.
À l’occasion de ce débat, un autre mouvement décide de faire un happening. Je ne vois rien d’anormal dans cette succession d’événements et de manifestations qui vont dans le même sens, mais qui n’obéissent pas exactement aux mêmes logiques de calendrier.
Nos manières d’agir sont différentes. La manifestation du 25 janvier est une marche d’un point A vers un point B avec une dimension éminemment politique. La démarche de Vita est autre, mais il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre nous sur nos certitudes, nos convictions et même nos doutes.

Tugdual Derville : Une manifestation nationale annuelle et 60 rassemblements dans toute la France, le jour même d’un débat sont deux modes d’action complémentaires. Cela ne doit cependant pas évacuer la question, grave et complexe, de l’unité. Ce qui a présidé à la fondation de Soulager mais pas tuer, au-delà d’Alliance Vita, c’est le souci de l’unité, mais une autre forme d’unité que celle que revendique de façon légitime la Marche pour la vie. Il s’agit de l’unité de toutes les personnes qui sont hostiles à l’euthanasie.
C’est une question d’efficacité : il existe des opposants à l’euthanasie qui ne sont pas hostiles, pour des raisons qui leur sont propres, à d’autres transgressions. Coexistent au fond deux formes d’unité qui ne sont pas contradictoires : une unité de toutes les personnes hostiles à l’euthanasie, qui peuvent s’opposer sur d’autres sujets, et une unité des personnes qui ont des convictions semblables, dans des tonalités sans doute différentes, sur la défense de la vie, de son commencement à la mort naturelle.
L’unité, comme la paix, est un travail qui demande beaucoup de réflexion. Elle ne s’assène pas. Mais en France, je crois que l’on confond trop souvent l’unité avec un fantasme de centralisme démocratique. Au risque de nous laisser enfermer et réduire. Car si on mélange tous les sujets - certains y ajoutant une dimension religieuse -, on réduit nos mobilisations au « plus petit dénominateur commun ».

Si le débat sur l’euthanasie prend de l’ampleur, est-il possible d’imaginer une grande manifestation de rue, la plus large possible ?

Tugdual Derville : Je pense que cette mobilisation unitaire existe déjà au travers de Soulager mais pas tuer, conçue comme ce lieu où tous peuvent s’agréger. Chaque sujet nécessite une coalition la plus forte possible même si ses participants ne sont pas d’accord sur tout. Faut-il des grands mouvements de rue ? Oui. On est déjà au pied de l’Everest, dans la seringue si j’ose dire. En matière d’euthanasie, le risque est monumental. C’est aujourd’hui que ça se joue, et dans les mois qui viennent. Est-ce que nous serons capables d’être rejoints par les Français en masse sur ce sujet ? Oui. Je l’espère. Il le faut. C’est le sens de Soulager mais pas tuer, mouvement qui permet au plus grand nombre d’exprimer avec fermeté sa position contre l’euthanasie sans se sentir exclu ni instrumentalisé par le mélange avec d’autres sujets.

Jean-Marie le Mené : De la part de la Marche pour la vie, il n’y aurait pas difficulté à se mobiliser en cas d’appel général à manifester sur la fin de vie. La question ne se pose même pas. Et peu importe d’ailleurs la bannière. Mais je me méfie des grosses manifestations passe-partout comme celle que nous avons connue le 11 janvier dernier. On ne sait jamais vraiment pourquoi l’on y manifeste, si ce n’est par un vague mouvement d’adhésion et de compassion. Nos marches pour la vie ont un objet très précis : la contestation d’une loi autorisant l’avortement.

Début de vie, fin de vie : même combat ? Faut-il toujours lier les deux sujets ?

Jean-Marie le Mené : La Marche pour la vie a considéré, avec ce qui se passait sur la fin de vie, que la défense de la vie ne se divisait pas. Les deux sujets sont insécables. Le respect de la personne ne se coupe pas en tronçons. On ne peut pas dire : « Je défends la vie à la fin mais pas au début ». À mon sens, il y a encore plus de raison d’être favorable à l’euthanasie qu’il n’y en a d’être favorable à l’avortement. A fortiori, si on accepte de tuer des enfants avant la naissance, il est bien plus facile de considérer comme compassionnel un geste qui mettrait fin à la vie d’une personne malade ou gravement handicapée.
Je comprends la démarche de Tugdual Derville et de Soulager mais pas tuer, mais je suis réservé sur le fait que l’on puisse trouver des personnes qui seraient favorables à l’avortement et défavorables à l’euthanasie. Il en existe peut-être, marginalement, mais cela me paraît tellement incohérent. D’autant plus que l’avortement est l’un des principaux arguments en faveur de l’euthanasie. On le retrouve dans tous les débats parlementaires où l’on entend cette imprécation : « On s’est rendu maître de la vie au début, il n’y a aucune raison de ne pas s’en rendre maître à la fin ». Il faut simplement continuer le mouvement… Intellectuellement et en termes de cohérence, l’exercice que fait Tugdual Derville est très difficile en réalité. À ne pas rappeler les mécanismes du passé, on se condamne à les revivre. Nous sommes d’ailleurs en train de revivre ceux déjà utilisés en 1975 : le terrorisme compassionnel, le monde médical que l’on fait basculer dans le politique, la trahison des élites…

Tugdual Derville : Je peux opiner dans le sens de Jean-Marie le Mené sur l’importance de l’Histoire. Que l’on revendique cette articulation entre début et fin de vie ou que l’on ne la revendique pas pour des raisons de prudence et de respect de nos alliés, je note un point supplémentaire dans la répétition de l’Histoire : la manipulation des mots. Le gouvernement tente en ce moment de changer la définition de l’euthanasie, plus ou moins consciemment d’ailleurs. Il réinvente, avec la sédation assortie de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, une euthanasie qui ne dit pas son nom. Cette tentative de créer des mots nouveaux, de changer le sens des concepts ou d’éviter « les mots qui fâchent », comme l’a encore récemment avoué Manuel Valls, n’est pas nouvelle.
Pourtant, autant je respecte et partage les convictions exprimées par Jean-Marie le Mené quand il dit que tout est lié, autant je plaide pour ne pas amalgamer les sujets. Il est même essentiel de pouvoir les distinguer… Cela sert la dialectique de nos opposants de laisser entendre que, puisqu’il y a l’avortement, il doit y avoir l’euthanasie ! De dizaines de milliers de soignants ou de bénévoles sont hostiles à l’euthanasie, sous toutes ses formes, y compris celle de Vincent Lambert. Mais la plupart n’iront pas sur le terrain de l’avortement. Du moins pas aujourd’hui. Peut-être demain ou après-demain.
Je pense qu’il y a un risque à exiger une cohérence absolue en matière de défense de la vie. Cohérence dans laquelle je ne prétends pas être moi-même, parce que le chemin du respect de la vie, de toute vie, est un chemin tellement exigeant qu’il n’est jamais achevé pour quiconque. Je garde donc de la bienveillance pour ceux qui, sur certains sujets, n’ont pas la cohérence que j’essaie de revendiquer, mais qui l’ont peut-être dans des domaines où je ne l’ai pas.

Le gouvernement réinvente, avec la sédation assortie de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, une euthanasie qui ne dit pas son nom.Tugdual Derville

Marisol Touraine, qui a annoncé un nouveau projet de loi sur l’avortement à l’occasion des 40 ans de la loi Veil, parlait le 21 novembre du droit des femmes à disposer de leur corps comme d’un combat d’avenir. Jusqu’où les promoteurs de l’IVG sont-ils prêts à aller ?

Jean-Marie le Mené : Jusqu’à l’inutilité de la loi. L’idéal pour eux est qu’il n’y ait même plus besoin de loi : certaines féministes revendiquent la « liberté d’aspiration ». On va se retrouver dans une situation paradoxale où ce sera à nous de « défendre » la loi Veil ! On est sur le point d’arriver dans ces zones dangereuses où il n’y aura plus besoin de justifier quoique ce soit pour avorter. Ne restent plus que la question de l’objection de conscience et celle des délais, derniers obstacles à faire sauter.
L’avortement est devenu une question tellement lointaine que les rares occasions où l’on peut en parler – les dates anniversaire malheureusement nous les fournissent –, doivent être saisies. C’est un sujet qui s’enfouit ; alors même que, étrangement, on utilise beaucoup plus le mot d’avortement aujourd’hui qu’on ne le faisait en 1975.

Tugdual Derville : Je crois qu’il sera impossible de banaliser l’avortement, car c’est une question de vie et de mort. À mesure que les lois essaient de banaliser cet acte, la parole se libère. Je ne suis cependant pas favorable à l’idée d’une politique du pire dont le principe voudrait que l’on tombe très bas pour ensuite se relever. Il faut continuer à travailler ici et maintenant au plus près des personnes concernées, notamment des femmes enceintes.
La ligne stratégique d’Alliance Vita, c’est de sortir l’avortement du silence. En parler pour libérer la parole des femmes et leur permettre de déposer leur peine, afin qu’elles libèrent leur conscience. Beaucoup de femmes sont enfermées dans un silence absolu qui est un silence de mort. La récusation de toute notion de faute ou de péché dans notre société devenue laïcisée les enfonce encore plus dans la culpabilité. Cette attitude d’écoute nécessite de rester sur la ligne de crête où vérité et miséricorde se rencontrent. À nous de maintenir tout à la fois la conscience de la valeur de la vie et ce travail de libération de la parole.

Il a beaucoup été de question de liberté d’expression ces jours-ci. Existe-t-elle quand il s’agit d’avortement ?

Jean-Marie le Mené : Parmi les conséquences de l’avortement, nous constatons une grave perversion du droit et une inversion du vrai et du faux, du bien et du mal, du juste et d’injuste. Les instruments avec lesquels nous faisions respecter le bien, le juste et le vrai sont devenus inopérants. Je prendrais deux exemples significatifs.
Le premier concerne la vidéo « Dear future mom » qui a fait l’objet d’une sorte de censure de la part du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). En remontant la filière, nous avons découvert en réalité qu’il n’y avait eu aucune plainte de l’extérieur, comme le CSA l’avait invoqué, mais que celle-ci avait été formulée par certains de ses membres de sexe féminin dont la conscience se trouvait visiblement réveillée. Le message qu’a envoyé le CSA est d’une violence inouïe ! Au nom du féminisme et de l’avortement, les survivants d’interruptions de grossesse (97% des trisomiques sont avortés, Ndlr) n’auraient pas le droit de prendre la parole pour dire qu’ils sont heureux, car ceux qui ont accepté l’avortement ou procuré l’avortement pourraient le regretter ? Si des personnes touchées par la trisomie 21 veulent faire de la danse, qu’ils le fassent dans une cave ou dans des catacombes, mais pas à la télévision ! Il y a là un totalitarisme qu’il faut absolument dénoncer. Au nom de quoi le féminisme imposerait-il la possibilité d’interdire la parole à une catégorie de personnes ? C’est une perversion du droit.
Le second exemple porte sur une autre de nos campagnes – « Vous trouvez ça normal » – lancée à l’occasion de la légalisation de la recherche sur l’embryon en 2013. Au nom de l’avortement, nous n’avions pas le droit de prendre la défense de la vie des embryons et nous avons été condamnés. « Si vous dites que l’on peut protéger l’embryon sur la paillasse d’un chercheur, c’est donc que l’embryon est un être humain et que l’avortement est illégitime. » Le raisonnement était imparable.

Tugdual Derville : L’avortement est le sujet tabou par excellence. Dans notre société, c’est devenu un véritable secret de famille. Un énorme déni s’est établi autour de sa réalité, source et signe d’un profond sentiment de culpabilité chez beaucoup des femmes qui l’ont vécu. D’où cette nécessité de les écouter pour les aider à dépasser ces actes qui peuvent les éprouver durablement. Je suis en colère contre l’absence d’assistance à toutes ses femmes qui pleurent et qui « n’ont pas le droit de souffrir ». Car, à cause de ces souffrances interdites, d’autres problèmes s’enkystent et déboulent en cascade : auto-dévalorisation, angoisses, difficultés relationnelles…

Doit-on faire un lien entre démographie et avortement ?

Jean-Marie le Mené : Je trouve d’une inconscience vertigineuse et d’une irresponsabilité totale de ne jamais poser la question des conséquences démographiques de l’avortement. Jérôme Lejeune avait déjà prédit il y a quarante ans cet hiver démographique, dont nous savons aujourd’hui qu’il est compensé par une immigration de masse. Je suis scandalisé par cette moralisation excessive de l’avortement au point d’en oublier sa dimension politique. L’écoute des femmes est certes importante, mais elle ne représente qu’un des pans de l’avortement. Or, celui-ci n’est pas pour rien dans le basculement de civilisation que nous sommes en train de vivre. Je pense même que l’avortement y était à dessein : son objectif n’était pas seulement de libérer la femme, mais de faire évoluer notre société, de la laïciser pour la faire basculer dans un champ qui n’était plus celui de la France chrétienne d’après-guerre. La démographie ne se limite pas au début de la vie, elle concerne aussi la fin de vie. Quand un pays tue ses enfants, il tue son avenir ; quand un pays tue ses parents, il tue son passé. Un pays qui tue son passé et son avenir, il ne lui reste rien.

Tugdual Derville : L’impact démographique existe, effectivement. Pas sur la totalité du chiffre de l’avortement, mais sur une partie tout de même. Malgré le déni du planning familial qui parle de naissances différées, la raison seule suffit, avec quelques données chiffrées, pour prouver les conséquences de l’avortement sur la démographie. Beaucoup de femmes avortent par soumission à leur compagnon qui promet, lorsqu’il sera prêt, qu’ils auront un autre enfant ensemble. Or fréquemment – mais pas automatiquement –, l’avortement provoque une rupture du couple. Cet enfant qui n’est pas accueilli, signe la séparation de ses parents ! Prétendre que les naissances ne sont que différées est absurde.
Je suis d’accord avec Jean-Marie le Mené lorsqu’il dit qu’il ne suffit pas de parler de l’avortement sous l’angle des femmes, mais ne sont-elles pas « sanctuaires de l’invisible » ? Passer par elles, c’est traiter le sujet en grande vérité car le corps ne ment pas. En passant par les femmes, nous nous protégeons des postures idéologiques coupées du réel.

Je trouve d’une inconscience vertigineuse et d’une irresponsabilité totale de ne jamais poser la question des conséquences démographiques de l’avortement.Jean-Marie le Mené

François Hollande évoque une prochaine loi de consensus sur la fin de vie, tandis que Manuel Valls parle de « paliers progressifs ». Ne sommes-nous pas en train de nous faire rouler par le gouvernement ?

Tugdual Derville : Je ne sais pas si l’on peut parler d’un double jeu de l’exécutif, car Manuel Valls et François Hollande tiennent le même discours en promettant un consensus devant le Parlement. Par contre, le fait d’avoir confié à Jean Leonetti (UMP) la révision de sa propre loi – qui n’a pas besoin d’être révisée mais d’être connue et appliquée sauf dans ses égarements –, est un coup politique qui risque de piéger l’actuelle opposition.
Je remarque tout de même que Bernard Accoyer, médecin et ancien président de l’Assemblée nationale, ou encore le Pr Bernard Debré se sont prononcés clairement contre ce rapport et la forme d’euthanasie que représente la « sédation profonde et continue jusqu’au décès ». Il s’agit pour nous de résister à un projet qui essaie de s’imposer par un pseudo-consensus alors qu’il biaise le débat en évitant les mots qui fâchent. Nous sommes donc confrontés à la nécessité d’expliquer aux Français des choses complexes.

Jean-Marie le Mené : Puisque le mot « euthanasie » n’est pas dans la loi, on pense l’éviter. Je regrette d’ailleurs le discours de la conférence épiscopale qui s’est dit soulagée que le rapport Leonetti-Claeys « n’entre pas dans l’euthanasie ». C’était une erreur. Était-elle entretenue ou naïve ? Je ne sais pas. Je regrette également que la conférence épiscopale semble adopter une position politique de repli adossée à la loi Leonetti quand on sait les dérives que cette loi porte en elle, comme le démontre l’affaire Vincent Lambert. S’aventurer sur ce terrain politique me paraît imprudent. Que des parlementaires de l’opposition défendent la loi Leonetti, pour ne pas aggraver les choses, soit. La politique est l’art du possible. Mais il n’est pas juste, d’un point de vue magistériel, que l’Église érige en référence une loi qui permet de tuer Vincent Lambert.
Rappelons que la loi Leonetti était déjà un premier pas franchi vers une euthanasie déguisée puisqu’elle définissait l’alimentation et l’hydratation comme des traitements. Comment voulez-vous que l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) ne se saisisse pas d’un scandale pareil qui consiste à débrancher les gens au risque de les mettre dans un état d’inconfort avéré et d’empêcher qu’ils ne demandent une sédation jusqu’au décès ? Leonetti a fait le premier volet de la loi, et l’ADMD fera le second pour des raisons « humanitaires ».

Cette manière de légiférer par paliers successifs est-elle consciemment voulue, planifiée ?

Jean-Marie le Mené : Les politiques se doutent bien qu’ils doivent y aller doucement. Il y a des chambres d’enregistrement, des jardins d’acclimatation de la transgression comme le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ce n’est pas conscient de la part de Pierre, Paul ou Jacques, mais il y a une espèce de conscience collective qui va dans ce sens-là, qui pense que « la vie est un matériau à gérer » comme l’a bien expliqué le franc-maçon Pierre Simon. Je suis absolument convaincu qu’il y a une dimension gestionnaire et financière derrière cette question de l’euthanasie. C’est durant les trois dernières années de notre vie que l’on coûte le plus cher. On ne pourra pas faire face au coût de la fin de vie. La société estime qu’elle ne peut pas faire autrement que de réguler cette période de la vie. Je pense que la dimension financière est très importante et que nous ne sommes qu’au commencement d’une mécanique infernale qu’il faut déjouer.

Tugdual Derville : Je vois en France un double paroxysme. D’un côté, ce jeu de dominos qui fait que, petit à petit, les choses se délitent de façon quasi-systématique, et, de l’autre et en même temps, un mouvement d’humanisation, de progrès. Je pense à ces centres spécialisés pour les personnes en état neuro-végétatif ou pauci-relationnel, à la créativité et à l’engagement des soignants auprès des personnes malades ou handicapées. Notre société est prise dans une incohérence, une ambivalence. Plus ce paroxysme avance, plus ses contradictions éclatent. Comment peut-on à la fois tout faire pour exclure les personnes porteuses de handicap avant la naissance et tout mettre en œuvre pour qu’elles prennent leur place dans notre société ? Refusant la désespérance, je préfère me réjouir du bien, et l’encourager… Il reste que nous allons doucement mais sûrement vers un nouveau choix de société : défendre l’homo sapiens basique et vulnérable contre le fantasme d’un cyborg puissant et dominateur. Là aussi, il faudra unir très largement pour résister.

Antoine Pasquier

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2014
                   par @TDerville (3 dec 2014)
                                 (Cyril Douillet dans "Cahiers Libres")
                                 ( suite à celui de Nicole Boucheton - ADMD)
 dans les situations de fin de vie (Conseil de l'Europe)
                           avec Anne-Laure Boch et Bernard Lebeau  
                            la situation de Monsieur Vincent Lambert
                                      (Institut Européen de Bioéthique)

2013
2012
Rapport à François Hollande Président de la république Française
Euthanasie, soins palliatifs... La fin de vie en France n'est pas celle qu'on croyait
Fin de vie : l’Académie nationale de médecine se prononce
Fin de vie: "Même une personne vulnérable, fragile, abîmée reste digne jusqu’au bout"
Mission Sicard - Fin de vie : faut-il aller plus loin que la loi Leonetti ?
Le débat sur l'euthanasie devient un débat sur le suicide assisté
Vivre la fin de vie (RCF) avec Tugdual Derville
Le député UMP Jean Leonettio estime que la loi sur la fin de vie portant
son nom peut être améliorée.
L’exception d’euthanasie
Le droit devant la mort
Perdu d' avance ? (Euthanasie et Homofiliation )
Euthanasie: "Y avait-il une solution pour Vincent Humbert, Chantal Sébire ... ?"
Face à "La tentation de l' Euthanasie" - Bilan du #VITATour d' AllianceVITA
François Hollande relance le débat sur l'euthanasie (sur RND)
Euthanasie et mourir dans la dignité dans Carrément Brunet
avec Tugdual Derville & Jean Leonetti
"Au pays des kangourous" - Fin de vie et dépression , l' importance du "regard" de l' "autre"
Droit des malades et fin de vie, que dit la loi "Leonetti" ?
Euthanasie : Opération Chloroforme pour Jean-Marc Ayrault via @Koztoujours
Audio du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault sur l’euthanasie
"Euthanasie : terrorisme intellectuel et complaisance politique"
L' Euthanasie n' est pas une valeur de gauche ...
Déclaration de l' académie Catholique de France sur la « FIN DE VIE »
"Rire et soins palliatifs, est-ce sérieux?" avec Sandra Meunier, clown art-thérapeute
Quels soins palliatifs pour demain ... lors de la journée mondiale des soins palliatifs sur RND
Le Groupe National de Concertation sur la Fin de Vie (GNCFV) propose au gouvernement l’organisation d’un débat public
"Sauvons Papi et Mamie" - Une campagne pour la VIE
"La fin de vie" dans RCF Grand Angle avec Tugdual Derville
Euthanasie: 10 ans d’application de la loi en Belgique (Mai 2002- 2012 )
Les AFC rentrent en campagne, pour une politique soucieuse des plus fragiles
Alliance Vita continue son "Tour de France de la solidarité" - #VITATour
Alliance Vita lance son "Tour de France de la solidarité"
Pourquoi la question de la fin de vie est-elle si politique ? avec Tugdual Derville
Tugdual Derville sur RCF au furet du nord de Lille - "Tour de France de la solidarité"
France Catholique: La tentation de l' Euthanasie, enjeu majeur de l' élection présidentielle
Fin de vie, faut il une nouvelle loi ? avec Tugdual Derville sur BFMbusiness




Archives du blog Avortement / Embryon:


De la recherche éthique avec les cellules souches embryonnaires… de sourisDécouverte de nouvelles cellules souches: les cellules STAP
(Fond Lejeune 29 Janvier 2014)
Les risques éthiques et philosophiques des cellules STAP
(Famille Chrétienne 26 fev 2014)

Rencontre avec le professeur Jérôme Lejeune :
"Pourquoi êtes-vous contre la pilule abortive"
Nouveaux tests de dépistage de la trisomie 21 :
états des lieux des protocoles de recherches en France (5 Octobre 2012)

CEDH : l’Italie forcée au DPI ? (AllianceVITA - 28 Aout 2012)
Vers une généralisation du nouveau test de dépistage de la trisomie 21 (3 Aout 2012)
Traiter la trisomie 21 : L'ère des essais clinique (1er Mars 2012)
Dépistage précoce de la trisomie 21 (allianceVita -19 Dec 2011 )
Trisomie : espoir de traitement (21 Nov 2011)
Généthique.org ( 20 oct 2011 )
Débat Jean Leonetti - Jean-Marie Le Méné : la France est-elle devenue eugéniste ?

Interventions de Jean-Marie Le Méné dans Libertépolitique.com
Bioethique – Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune:
"La loi transgresse plus et protège moins"
Des progrès majeurs dans le traitement de la Trisomie 21 (7Avril 2011)
L'Embryon, l' "UN DE NOUS" (One Of Us)
Recherche sur l'embryon humain - Interview du Professeur Alain Privat
Débat autour de l'actualité scientifique (France Inter) -
La trisomie 21 avec Jean-Marie Le Méné

Le diagnostic préimplantatoire fait débat en Europe
Pour que l’eugénisme ne devienne pas un droit de l’homme
« Le bébé médicament », bébé du double espoir ou du double tri ?
Le diagnostic prénatal engendre-t-il une nouvelle forme d'eugénisme ?
L’eugénisme n’est pas un droit de l’homme (Fondation Lejeune)
Handicap: l'accueil des plus fragiles dans sa dimension politique
VIDEO avec Henri Faivre, Vice-président de l'OCH
Bioéthique et élections présidentielles 2012
Trisomie 21 : un enjeu éthique Quelle urgence pour les politiques ? ( Les Amis d'éléonore )
CCNE - Lettre aux candidats à la présidentielle de la république Française
Avis du CCNE (Conseil Consultatif National d' Ethique) concernant
l' utilisation des cellules souches issues du sang de cordon ...
Trisomie 21 "Il est encore temps ! Lettres 77 de la Fondation " Jérome Lejeune " de mars 2012
L'assistance médicale à la procréation (AMP) : en quoi consiste-t-elle ?Trisomie 21: des raisons d' espérer....Mur de rires ....
Le Professeur Jérome Lejeune et la Trisomie 21...
Quand l'embryon humain est en jeu...
couper le cordon... et le stocker
Le sang de cordon une réponse éthique - Retour sur le "BB médicament"
l' Espérance du Sang de cordon pour la recherche de demain.
FIV: vers un eugénisme "naturel" !
Sélect°, sélection, Sélection, SELECTION…
Bioéthique : vers un eugénisme d'État ?
Quand le mépris du droit à la vie des nouveau-nés nous oriente vers une
" légitimisation de l'infanticide "








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