Telle est la question à laquelle le primat des Gaules a tenté de répondre, le lundi 15 avril, à l’Académie des sciences morales et politiques.
« J’ai reçu un coup au plexus. Le cardinal ignore la langue de buis ! » C’est le philosophe Rémi Brague qui parle. Nous sommes pourtant à l’Institut, plus précisément à l’Académie des sciences morales et politiques, peu connue pour ses pugilats, même oratoires. Le primat des Gaules, avec sa voix grave, son phrasé si particulier et ce ton de proximité qui lui est coutumier, vient d’achever une conférence sur le thème : « La France est-elle encore la fille aînée de l’Église ? ». Et, en effet, il n’a pas mâché ses mots.
Histoire glorieuse de la France chrétienne
Pourquoi cet adverbe « encore » dans l’énoncé, s’est demandé de prime abord Philippe Barbarin. « Quand j’entends des phrases comme "Peut-on encore parler du péché, peut-on encore parler de résurrection ?", j’ai envie de remplacer "encore" par "tout à fait". »
D’où vient cette expression, « fille aînée de l’Église » ? On la dit liée au baptême de Clovis, en 499 à Reims, alors que personne à l’époque ne s’exprima ainsi. La France n’est d’ailleurs pas la première nation chrétienne ; l’Arménie lui dame le pion, qui fut le premier pays dont le roi fut baptisé. Selon le cardinal, on trouve l’expression « fille aînée de l’Église » pour la première fois en 1841, sous la plume de Lacordaire. Par ailleurs, chacun se souvient de l’adresse de Jean-Paul II, en 1980 : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » ; le pape polonais n’hésitait pas à parler de la France « éducatrice des peuples ». Et le cardinal Ratzinger (membre de l’Académie des sciences morales et politiques) se disait « admirateur zélé de la douce France ».
Alors, fille aînée ou pas fille aînée ? Ce qui est sûr, c’est que l’Église en France est d’une fécondité prodigieuse, rappelle le primat des Gaules.
La période 1830-1930 n’a sur ce point aucun équivalent dans l’histoire de l’Église :
- en 1900, une religieuse sur deux, dans le monde, est française
- en 1980, une sur huit, ce qui reste considérable
- entre 1820 et 1970 la France a donné 540 évêques missionnaires, dans tous les continents.
Une vitalité moindre ? Oui, mais pleine d’espérance
« Un tel passé, un si riche patrimoine, peuvent être dangereux, souligne l’orateur. On peut être tenté de s’en enorgueillir et de s’endormir dessus. Il doit servir au contraire à l’aller de l’avant ».
- Et l’orateur de citer Pauline Jaricot qui, au XIXe siècle, lança à Lyon le rosaire vivant (vingt personnes récitant le rosaire, chacun disant une dizaine), qui est aujourd’hui plus vivant que jamais.
- Plus près de nous, la mobilisation contre le « mariage » homosexuel doit beaucoup à l’Église. « Aucune voix ne s’est élevée en Belgique ni en Hollande contre des projets équivalents, rappelle le cardinal de Lyon. Au Canada, le cardinal Ouellet a protesté seul. Les autorités romaines ont été impressionnées par l’attitude des catholiques de France ».
- Autre signe de la vitalité de l’Église : l’attitude des jeunes. Après la génération contestataire, celle d’aujourd’hui ne rejette rien de ce que la parole de Dieu et l’enseignement de l’Église leur disent. Les jeunes sont même demandeurs d’une solide formation intellectuelle et spirituelle. « Il faut leur donner l’équipement intellectuel, spirituel et sacramentel dont ils ont besoin », a souligné Mgr Barbarin.
Certes tout n’est pas rose dans le paysage catholique français, et les académiciens ne se sont pas fait faute de le rappeler à l’orateur au moment des questions. Quid des déserts chrétiens, en France rurale, lui a demandé le juriste Pierre Delvolvé, quelle stratégie face à ce drame ? « Ces déserts, ils existent, je le sais en tant qu’ancien évêque de Moulins, a répondu Philippe Barbarin. Mais ils ne sont pas spécifiquement chrétiens. Ce sont des déserts français, où tout manque. Et je n’ai pas de stratégie, j’ai une espérance ».
Résumé par Charles-Henri d’Andigné
« J’ai reçu un coup au plexus. Le cardinal ignore la langue de buis ! » C’est le philosophe Rémi Brague qui parle. Nous sommes pourtant à l’Institut, plus précisément à l’Académie des sciences morales et politiques, peu connue pour ses pugilats, même oratoires. Le primat des Gaules, avec sa voix grave, son phrasé si particulier et ce ton de proximité qui lui est coutumier, vient d’achever une conférence sur le thème : « La France est-elle encore la fille aînée de l’Église ? ». Et, en effet, il n’a pas mâché ses mots.
Histoire glorieuse de la France chrétienne
Pourquoi cet adverbe « encore » dans l’énoncé, s’est demandé de prime abord Philippe Barbarin. « Quand j’entends des phrases comme "Peut-on encore parler du péché, peut-on encore parler de résurrection ?", j’ai envie de remplacer "encore" par "tout à fait". »
D’où vient cette expression, « fille aînée de l’Église » ? On la dit liée au baptême de Clovis, en 499 à Reims, alors que personne à l’époque ne s’exprima ainsi. La France n’est d’ailleurs pas la première nation chrétienne ; l’Arménie lui dame le pion, qui fut le premier pays dont le roi fut baptisé. Selon le cardinal, on trouve l’expression « fille aînée de l’Église » pour la première fois en 1841, sous la plume de Lacordaire. Par ailleurs, chacun se souvient de l’adresse de Jean-Paul II, en 1980 : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » ; le pape polonais n’hésitait pas à parler de la France « éducatrice des peuples ». Et le cardinal Ratzinger (membre de l’Académie des sciences morales et politiques) se disait « admirateur zélé de la douce France ».
Alors, fille aînée ou pas fille aînée ? Ce qui est sûr, c’est que l’Église en France est d’une fécondité prodigieuse, rappelle le primat des Gaules.
La période 1830-1930 n’a sur ce point aucun équivalent dans l’histoire de l’Église :
- en 1900, une religieuse sur deux, dans le monde, est française
- en 1980, une sur huit, ce qui reste considérable
- entre 1820 et 1970 la France a donné 540 évêques missionnaires, dans tous les continents.
Une vitalité moindre ? Oui, mais pleine d’espérance
« Un tel passé, un si riche patrimoine, peuvent être dangereux, souligne l’orateur. On peut être tenté de s’en enorgueillir et de s’endormir dessus. Il doit servir au contraire à l’aller de l’avant ».
- Et l’orateur de citer Pauline Jaricot qui, au XIXe siècle, lança à Lyon le rosaire vivant (vingt personnes récitant le rosaire, chacun disant une dizaine), qui est aujourd’hui plus vivant que jamais.
- Plus près de nous, la mobilisation contre le « mariage » homosexuel doit beaucoup à l’Église. « Aucune voix ne s’est élevée en Belgique ni en Hollande contre des projets équivalents, rappelle le cardinal de Lyon. Au Canada, le cardinal Ouellet a protesté seul. Les autorités romaines ont été impressionnées par l’attitude des catholiques de France ».
- Autre signe de la vitalité de l’Église : l’attitude des jeunes. Après la génération contestataire, celle d’aujourd’hui ne rejette rien de ce que la parole de Dieu et l’enseignement de l’Église leur disent. Les jeunes sont même demandeurs d’une solide formation intellectuelle et spirituelle. « Il faut leur donner l’équipement intellectuel, spirituel et sacramentel dont ils ont besoin », a souligné Mgr Barbarin.
Certes tout n’est pas rose dans le paysage catholique français, et les académiciens ne se sont pas fait faute de le rappeler à l’orateur au moment des questions. Quid des déserts chrétiens, en France rurale, lui a demandé le juriste Pierre Delvolvé, quelle stratégie face à ce drame ? « Ces déserts, ils existent, je le sais en tant qu’ancien évêque de Moulins, a répondu Philippe Barbarin. Mais ils ne sont pas spécifiquement chrétiens. Ce sont des déserts français, où tout manque. Et je n’ai pas de stratégie, j’ai une espérance ».
Résumé par Charles-Henri d’Andigné
Intégral du discour (plein écran): ici
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La France est-elle encore la « fille aînée de l’Eglise » ? Par le cardinal Philippe Barbarin
Spiritualité conjugale selon Jean Paul II - 1/2 - "Le rêve de Dieu par Yves Semens"
Spiritualité conjugale selon Jean Paul II - 2/2 - "Une spiritualité conjugale"
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